Année politique Suisse 1987 : Politique sociale / Population et travail
 
Salaires
Le Conseil fédéral a transmis un message aux Chambres fédérales proposant une révision de la classification des fonctions et un relèvement des salaires réels des fonctionnaires de 2%. Le gouvernement a expliqué que les nouvelles exigences qu'imposent aux collaborateurs les restructurations, les rationalisations ainsi que les instruments de travail modernes, nécessitent une révision complète de cette classification. En outre, il a défendu le principe d'une allocation d'automne qui se monte à 600 francs et qui sera versée à tous les agents de la Confédération. Ces innovations ont pour but de parer le plus rapidement à l'hémorragie dont le personnel fédéral est victime.
L'ensemble de ces mesures vise à améliorer la compétitivité de la Confédération sur le marché de l'emploi. Le salaire de certains de ses agents accuse parfois un retard réel d'environ 5% par rapport à ceux qu'offrent divers secteurs similaires de l'économie privée. Ceci explique certainement les difficultés auxquelles est confrontée la Confédération en ce qui concerne le recrutement sur le marché de l'emploi [17]. Le problème du personnel est particulièrement aigu aux PTT où certaines catégories d'employés ont accusé un nombre de démissions inégalé. Dans l'espoir de freiner cet exode, mais aussi à la suite d'une manifestation de plus de 1000 employés des PTT, le Conseil fédéral a pris un paquet de mesures spéciales en faveur du personnel fédéral travaillant à Genève et dans les environs. En effet, depuis le 1er juillet 1987, celui-ci reçoit une indemnité spéciale de 2000 francs par an et, si nécessaire, une allocation de loyer de 300 à 500 francs au plus par mois durant cinq ans [18].
La rareté de la main-d'oeuvre n'a cependant pas semblé avoir entraîné une hausse généralisée au niveau des salaires versés. Il est néanmoins indéniable que certains employeurs n'ont eu d'autre alternative que celle d'octroyer des rémunérations plus élevées pour se doter de spécialistes dont ils avaient un urgent besoin. L'enquête sur les salaires et traitements effectuée par l'OFIAMT traduit, pour la période allant d'octobre 1986 à octobre 1987, une augmentation moyenne du gain des travailleurs de 2,4% en valeur nominale (1986: 3,6%). Compte tenu du renchérissement de 2,0%, les gains ont progressé de 0,4% en termes réels (1986: 3,2%). L'enquête a toutefois laissé apparaître des différences d'une branche économique à une autre. Ainsi, dans l'industrie et les arts et métiers, les salaires ont progressé de 2,8%, alors que ce taux n'était que de 2,1% dans le secteurs des services [19].
 
[17] FF, 1987, III, p. 809 ss. Presse du 22.10.87.
[18] Presse du 25.6.87.
[19] La Vie économique, 61/1988, no 8, p. 34.