Année politique Suisse 1987 : Politique sociale / Population et travail / Conventions collectives de travail (CCT)
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Conflits collectifs de travail
En 1987, la Suisse n'a pas connu une seule journée complète de grève et un seul conflit collectif de travail a éclaté. Il s'agissait en l'occurence de l'action de protestation survenue dans le bâtiment. A l'appel des sections romandes de la FOBB, plus de 6000 ouvriers ont défilé à Genève durant les heures de travail pour protester contre le refus patronal d'accepter une augmentation générale des salaires de 3% et pour exiger une baisse de la durée du travail de 42,5 à 40 heures. Cette manifestation, à laquelle ni les sections alémaniques et tessinoises, ni les trois autres syndicats signataires de la convention ne s'étaient associés, a également permis au syndicat de démontrer son pouvoir de mobilisation en vue du prochain renouvellement de la CCT. Pour le patronat, en l'occurence la Société suisse des entrepreneurs, cette manifestation a constitué une violation de la paix du travail car la FOBB a, selon lui, décidé de ces grèves sans recourir à la procédure prévue dans la convention pour résoudre les différends relatifs aux salaires. Et la SSE de porter plainte contre le syndicat incriminé auprès du tribunal arbitral du secteur de la construction et de réclamer une amende de 100 000 francs. Du côté syndical, on a indiqué qu'il ne s'agissait pas de débrayage mais d'assemblées libres convoquées démocratiquement et ne remettant pas en cause la paix du travail [22].
 
[22] FOBB, 19.3., 31.3. et 7.4.87; VO, 26.3. et 2.4.87; presse du 26.3. et du 24.4.87. Cf. aussi APS, 1986, p. 154 et La Vie économique, 61/1988, no 4, p. 28.