Année politique Suisse 1988 : Chronique générale / Politique étrangère suisse
 
Aide publique au développement
En 1987, la direction de la coopération au développement et de l'aide humanitaire et l'Office fédéral des affaires économiques extérieures avaient analysé conjointement leurs projets. De cette étude s'est dégagée une première conclusion:,une séparation des activités suisses de coopération de l'ensemble des relations économiques, politiques et culturelles amenuise les effets positifs de l'aide. Ainsi, la politique de développement devra, à l'avenir, mieux tenir compte des aspects multiples de la présence suisse à l'étranger [32].
Les dépenses consacrées par la Confédération à la coopération au développement se sont élevées en 1988 à 84,7 millions de francs, soit 0,30% du PNB. Les pays les moins avancés ont canalisé 34% de l'aide bilatérale (technique et financière). Si l'Afrique n'a pas connu de catastrophe naturelle majeure, elle souffre toujours d'une pauvreté endémique s'étendant à de larges couches de la population. L'Amérique latine continue de ployer sous le fardeau de l'endettement, tandis que le développement économique de l'Asie demeure hétérogène [33].
Dans ce contexte, le Conseil fédéral a décidé de participer à la quatrième élévation de capital de la Banque africaine de développement ainsi qu'au cinquième accroissement des moyens du Fonds africain de développement. A la première ont été octroyés 249 millions de francs dont 15,6 millions sont immédiatement payables, le reste formant un capital de garantie. Au second ont été attribués 161 millions de francs. Ces deux contributions seront prélevées sur le budget de l'aide au développement [34].
La Suisse prévoit, en 1989, de contribuer pour un montant total de 94,7 millions de francs aux différentes activités de coopération au développement des Nations Unies. Cette somme s'est élevée à 73 millions de francs en 1988.
La problématique de la subordination de l'aide suisse à certaines conditions est toujours d'actualité puisque le député Ruf (an, BE) a déposé une motion liant la solidarité à l'accueil de réfugiés et au contrôle des naissances [35]. Plus généreuse, la motion du conseiller national Zbinden (ps, AG), transmise comme postulat, demande notamment une contribution de la Suisse au désendettement des pays du Tiers Monde alors que le postulat Ziegler (ps, GE), lui aussi transmis, souhaite un rapport sur les mesures gouvernementales en matière de réduction des créances des pays en développement [36].
 
[32] Rapp. gest. 1988, p. 23 ss.
[33] Rapp. gest. 1988, p. 23 ss. Cf. aussi SNB, Geschäftsbericht, 81/1988, p. 19 s.
[34] Rapp. gest. 1988, p. 23 ss.; NZZ, 1.7.88.
[35] Délib. Ass. féd., 1988, 1, p. 94.
[36] BO CN, 1988, p. 1910 ss. (motion Zbinden) et 1491 (postulat Ziegler).