Année politique Suisse 1988 : Politique sociale / Groupes sociaux / Politique à l'égard des étrangers
Sous l'impulsion du groupe de concertation des cantons limitrophes de la France, les 16 cantons frontaliers ont ratifié une déclaration pour une politique concertée à l'égard des travailleurs frontaliers. Réponse implicite à l'initiative de l'Action nationale et à la création du marché unique de 1992, ce document souligne en particulier la nécessité économique du flux transfrontalier et la volonté des cantons de conserver la maîtrise de la régulation des effectifs. Ils s'opposent par conséquent avec la plus grande fermeté à ce qu'un contingentement déterminé par la Confédération ne les prive de la possibilité de juger eux-mêmes de la nature et du nombre des ouvriers dont leur économie a besoin
[10].
Pour l'Union syndicale suisse, l'augmentation du nombre des frontaliers dans certaines régions est devenue le problème majeur de la politique à l'égard des étrangers. Parmi les mesures qu'elle préconise pour remédier à cet état de choses figurent notamment un contrôle syndical plus sévère de l'admission des nouveaux frontaliers, grâce à la création de commissions tripartites (autorités, syndicats et patronat), l'instauration par les cantons de barèmes fixant les salaires minimaux dans toutes les branches et la suppression des autorisations pour les frontaliers saisonniers
[11].
[10] Presse du 6.2. et 22.9.88; JdG et 24 Heures, 2.7.88.
[11] USS, 4.5.88; BaZ et BZ, 5.5.88.
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