Année politique Suisse 1989 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Pays en développement
Sur les 430 millions de francs du troisième crédit de programme pour la poursuite de mesures de politique économique et commerciale au titre de la coopération internationale au développement, 263,8 millions de francs étaient engagés à la fin de l'année
[109]. Mais 1989 a permis de constater, une nouvelle fois, que la situation économique globale des pays du tiers-monde ne s'est guère améliorée. Ceux-ci sont toujours plongés dans le cercle vicieux endettement-déficit budgétaire-inflation-émission excessive et dépréciation de la monnaie
[110]. Dans ce contexte, la Suisse a signé un certain nombre d'accords bilatéraux de
consolidation des dettes. En Afrique, ils se sont élevés à 118 millions de francs au total et ont été octroyés à la Guinée, au Cameroun, à Madagascar, au Mali, au Sénégal, à la Tanzanie, au Zaïre, à la République centrafricaine et au Nigéria (61 millions à lui seul). Dans la zone moyen-orientale, une telle convention a été établie avec l'Irak (120 millions) alors que des textes de rééchelonnement des dettes étaient en négociation avec la Jordanie et les Philippines. Par contre, des normes similaires ont été signées, en Amérique du Sud, avec l'Argentine (192 millions), le Brésil (80 millions),l’Equateur (13,5 millions) et la Bolivie (13 millions).
Trois nouveaux crédits mixtes ont été accordés aux Philippines (24 millions), au Guatemala (14 millions) et au Zimbabwe (10,5 millions). Depuis 1977, vingt-six financements de ce type ont été dispensés, s'élevant à 1449 millions de francs. La commission de gestion du Conseil national a procédé à une évaluation des crédits mixtes suisses, en se basant sur ceux attribués au Cameroun. Dans ses conclusions, elle recommande notamment une définition plus claire des critères de choix des projets et des pays lors de la fixation des objectifs ainsi qu'une plus grande exploitation des possibilités de collaboration tant au sein de l'administration fédérale qu'avec le secteur privé.
Par ailleurs, la Suisse a fait bénéficier le Sénégal et l'Ouganda de deux aides à la balance des paiements. Pour le premier, il s'agit d'un co-financement (10 millions de francs, avec la Banque mondiale) dans le cadre du quatrième crédit d'ajustement structurel ainsi que d'un soutien bilatéral (10 millions), destiné aux domaines sanitaire, agricole et énergétique. Dans le second cas, il s'agit d'une contribution multilatérale supplémentaire (8 millions de francs) – la première ayant été souscrite en 1988 – à un projet de reconstruction et d'une aide bilatérale (8 millions) attribuée aux secteurs du café et des textiles.
A un niveau bilatéral plus général, la Suisse a effectué de nouveaux versements, en vertu de son programme de compensation des pertes sur recettes d'exportation, à l'Ethiopie, la Gambie, le Togo, le Tchad, l'Ouganda et le Vanuatu pour une somme totale de 24 millions de francs.
Les Etats de l'Est ont également profité d'un certain nombre de conventions. Ainsi, un accord de protection des investissements a été signé avec la Pologne, est entré en vigueur avec la Hongrie et est en négociation avec la Bulgarie, l'Union soviétique et la Tchécoslovaquie. De plus, la Pologne a obtenu un rééchelonnement de sa dette
[111].
[109] Rapp.gest. 1989, p. 317 ss.
[110] JdG, 6.9.89.; Bank für internationalen Zahlungsausgleich, 60. Jahresbericht. 1. April 1989 -31. März 1990, Basel 1990.
[111] FF, 1990, I, p. 1378 ss.
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