Année politique Suisse 1989 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Principes directeurs
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Politique de paix et de sécurité
En réponse aux postulats Muheim (pdc, UR) de 1984 et Pini (prd, TI) de 1988, le gouvernement présenta, l'an dernier, un rapport sur la politique de paix et de sécurité. Cette dernière comprend l'ensemble des moyens mis en oeuvre en vue d'assurer l'indépendance du pays tels que la politique étrangère, l'armée, la protection civile, les relations économiques extérieures et la protection de l'Etat. Mais elle englobe aussi les efforts visant à édifier un ordre mondial stable et équitable. Pour le Conseil fédéral, la paix se construit donc tant à l'intérieur du pays – le rapport revendique le maintien de la neutralité armée – qu'à l'extérieur [4].
En cette année de votation sur l'initiative «Pour une Suisse sans armée et une politique globale de paix», le Conseil national a, tout comme l'a fait le Conseil des Etats en 1988, pris connaissance de ce rapport d'actualité, non sans quelques critiques. Ainsi, sa commission des affaires étrangères a-t-elle souligné une certaine superficialité dans quelques thèmes abordés. Si le groupe démocrate-chrétien s'est interrogé sur des points non évoqués par ce texte tels que le processus en cours dans les pays de l'Est, certains conflits régionaux et le terrorisme, les écologistes ont spécifié la préséance de la politique de paix sur celle de défense et la nécessité d'un large consensus populaire dans ce domaine [5].
Lors de son intervention dans ce débat, René Felber a, d'une part, promis un second rapport sur ce sujet et, d'autre part, annoncé la création, au sein de la direction politique du département fédéral des affaires étrangères (DFAE), d'une division politique III, chargée de traiter les problèmes relatifs à la paix et à la sécurité [6]. Si, dans son compte rendu, le Conseil fédéral a rejeté l'idée d'un corps mondial permanent pour la paix, il s'est par contre déclaré prêt à soutenir des actions ad hoc dans ce domaine. Appuyé par une motion du député Spielmann (pdt, GE) souhaitant .un accroissement des activités de la Suisse dans le désarmement, le gouvernement s'est résolument engagé dans cette voie, notamment à la demande du secrétaire général de l'ONU, Javier Perez de Cuellar [7].
 
[4] Cf. APS 1988, p. 60 s. Cf. aussi infra, part I, 3 (Défense nationale et société).
[5] FF, 1989, 1, p. 642 ss.; BO CN, 1989, p. 1258 ss.; BO CE, 1988, p. 786 ss.; presse du 19.9.89.
[6] BO CN, 1989, p. 1270; NZZ, 25.8.89.
[7] Délib. Ass. 1989, V, p. 109; cf. APS 1988, p. 70.