Année politique Suisse 1989 : Infrastructure, aménagement, environnement / Protection de l'environnement / Protection des sites et de la nature
Lausanne a vu se tenir le
congrès de la Convention mondiale pour les espèces en danger (CITES), organisme rattaché au PNUE. Le débat s'est entièrement axé autour de la sauvegarde de l'éléphant et du commerce de l'ivoire
[60]. De nombreux pays ainsi que les organisations de protection des animaux étaient en faveur d'une protection totale de cette espèce. Mais le secrétariat de la CITES, de même que quelques pays africains, prétendaient qu'une telle mesure ne ferait que favoriser le trafic illégal d'une part, et, d'autre part, pénaliserait les pays qui avaient besoin de l'argent issu du commerce de l'ivoire légal (abattage par quotas dans le but d'une simple stabilisation de leurs troupeaux) pour financer leurs brigades anti-braconnage. Finalement, la grande majorité des Etats participants se prononça pour l'interdiction de tout commerce d'ivoire et classa l'éléphant dans la catégorie des animaux «intouchables». Toutefois, six pays ont émis des réserves et quelques concessions pourront être accordées aux Etats apportant la preuve du maintien de leur cheptel. La Suisse est le seul pays occidental à s'être opposé à ces décisions, reprenant l'argumentation du secrétariat
[61].
[60] En 1960, l'Afrique comptait deux millions d'éléphants. En 1989, il n'y en avait plus que 400 000 et l'abattage se poursuivait au rythme de 70 000 bêtes par années.
[61] 24 Heures, 9.-14.10., 17.10., 18.10. et 21.10.89; Bund, 14.10. et 17.10.89; BaZ, 11.10.89; NZZ, 26.10.89.
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