Année politique Suisse 1989 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche / Ecoles obligatoires
La bataille autour de la répartition des années d'étude entre secteurs primaire et secondaire s'est poursuivie dans le canton de
Berne. En discussion depuis plus de quinze ans, elle pourrait néanmoins s'achever en 1990. Si le parlement bernois s'est prononcé, en seconde lecture, en faveur du modèle scolaire 6/3 (six ans de primaire, trois ans de secondaire) — et ce par une majorité de 78 voix contre 77 — il a repoussé la date de la votation populaire, initialement prévue en automne 1989, au printemps 1990. La raison de cette décision est à rechercher dans une demande de clarification du législatif concernant les méthodes de sélection en secondaire. Le décret du gouvernement stipule ainsi que les cinquième et sixième années seront des degrés d'observation où, par le biais d'une différenciation interne de l'enseignement, les capacités scolaires, les intérêts et les besoins de chaque élève devront être découverts et pris en compte. Ainsi, à la fin de la sixième année, un jugement d'ensemble pourra être émis par les enseignants, en collaboration avec les parents, et permettra tant le passage que l'orientation dans le secondaire sans examen ponctuel
[12].
La nouvelle
loi scolaire jurassienne suscitera de notables modifications du système d'enseignement si elle est adoptée par le parlement en 1990. Ainsi, elle supprimera le clivage entre écoles primaires et secondaires puisqu'elle introduira le modèle 6/3. Tous les élèves passeront six années en primaire puis trois en secondaire où les cours seront à option et à niveau. Par ailleurs, les enseignants ne seront plus ni élus par les citoyens ni soumis à réélection tous les six ans. De surcroît, les parents seront associés à la vie scolaire
[13]. En consultation, toutes les forces politiques ainsi qu'une très large majorité des organismes interrogés ont approuvé le modèle 6/3, bien que d'aucuns estiment que cette réforme provoquera un nivellement par le bas. Deux points ont cependant été controversés. Les milieux autres qu'enseignants ont refusé d'abandonner l'élection des maîtres au profit d'une nomination définitive par les commissions scolaires. Les cercles enseignants, en revanche, se sont inquiétés à propos de la participation plus intensive des parents. S'ils ont dénoncé le risque d'un interventionnisme partial, ils ont également revendiqué le maintien d'une délégation de confiance et.de compétence
[14].
[12] Bund, 28.3., 11.8. et 8.11.89; BZ, 28.3., 24.5., 26.5. et 6.7.89; TW, 26.5.89. Cf. aussi APS 1988, p. 228.
[14] Dém., 25.1. et 27.6.89; Suisse, 27.6.89; JdG, 21.12.89.
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