Année politique Suisse 1991 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche / Ecoles obligatoires
Face aux évolutions touchant la structure familiale (famille monoparentale ou parents exerçant tous les deux une activité professionnelle) ainsi que le travail et le temps libre, l'école est contrainte à s'adapter en instaurant de nouveaux modes d'organisation, tels que la semaine de cinq jours, les horaires par bloc de temps (l'ensemble des élèves se trouvent à l'école durant des périodes déterminées) ou la journée d'école complète (les enfants sont pris en charge par les enseignants de 8 heures à 17 heures). De nombreux cantons ont déjà mis en application une ou plusieurs de ces mesures.
Tous les
cantons romands ont déjà introduit – ou sont sur le point de le faire – la semaine de cinq jours avec suppression des cours le samedi. Le Grand Conseil valaisan a approuvé formellement l'introduction du congé le samedi; cette décision fait suite à deux années d'expériences régionales concluantes. Dans le canton de Genève, on s'oriente progressivement vers cette solution. Ainsi, il a été décidé de supprimer de façon définitive, à partir de l'année scolaire 1992/93, les cours du samedi matin une semaine sur deux et d'introduire le mercredi après-midi de congé à la place du jeudi pour les écoles primaires et enfantines genevoises
[8].
Dans les
cantons alémaniques, plusieurs communes ont introduit la semaine de cinq jours à titre expérimental, mais cette solution est loin d'être appliquée dans tous les canions; par contre, les expériences d'enseignement par blocs de temps ou par journée d'écoles y sont plus fréquentes qu'en Suisse romande. Le parlement argovien a adopté un décret autorisant les communes à introduire, au niveau primaire et à titre expérimental, les trois modes d'organisation mentionnés ci-dessus. Cette décision fait office de contre-projet à l'initiative populaire, retirée en 1990, demandant l'instauration de telles mesures sur l'ensemble du canton. Ces innovations devront toutefois être assumées financièrement par les communes elles-mêmes. Dans la ville de Berne, les enseignants, les organisations concernées et les partis politiques se sont déclarés, lors d'une large procédure de consultation, majoritairement favorables à l'introduction de la semaine de cinq jours, à condition que celle-ci soit accompagnée d'une réduction du nombre d'heures de cours hebdomadaires
[9].
Le parti démocrate-chrétien de Bâle-Campagne a lancé une initiative populaire en faveur du samedi libre. Avec ce texte, les initiants espèrent rendre la vie familiale plus harmonieuse en coordonnant le rythme hebdomadaire des parents et des enfants. D'autre part, plusieurs projets pour réaménager les horaires scolaires sont à l'étude au niveau des autorités communales
[10].
[8] VS: BaZ, 11.2.91. GE: JdG, 12.11.91; Suisse, 12.11. et 20.12.91.
[9] AG: AT, 19.3. et 25.9.91. BE: BZ, 14.3.91.
[10] BaZ, 5.2. et 26.10.91.
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