Année politique Suisse 1992 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche / Ecoles obligatoires
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Enseignants
Alors que la Suisse alémanique connaissait ces dernières années une pénurie d'enseignants, la profession a connu un net regain d'intérêt depuis le début de la période de récession que connaît la Suisse. Pour l'année scolaire 1992/93, presque toutes les places disponibles avaient été pourvues [7].
Dans le canton de Zurich, la controverse au sujet de l'Association pour la promotion de la connaissance psychologique de l'homme (VPM: Verein zur Förderung der psychologischen Menschenkenntnis) a atteint des proportions importantes; cette association, dont plus d'une centaine d'enseignants des services publics seraient membres, s'est signalée par des prises de position très conservatrices dans le domaine de l'enseignement, de la drogue et du Sida. Après l'épisode de la nomination conflictuelle comme instituteur d'un membre de la VPM, deux groupes de parents d'élèves ont refusé d'envoyer leurs enfants à l'école en raison de l'appartenance de leur maître à la VPM. Dans un cas, le recours des parents d'élèves contre l'enseignant a cependant été rejeté par les autorités cantonales; dans l'autre, une demi-classe supplémentaire a été ouverte pour les élèves en raison de la rupture complète des relations de confiance entre les deux parties. Même s'il a admis que le contenu des publications de la VPM allait parfois à l'encontre de la loi sur l'école obligatoire, le département de l'instruction publique a estimé que l'appartenance à cette organisation ne constituait pas une raison suffisante pour refuser la nomination d'un enseignant [8].
Les tensions entre le département de l'instruction publique et la VPM se sont encore accentuées après que deux députés cantonaux d'extrême droite eurent rendu publics des fichiers contenant des informations sur les enseignants membres de la VPM, qui avaient été volés dans les bureaux de l'administration cantonale. Selon ces députés, le département de l'instruction publique aurait récolté ces informations de façon illicite. Le chef du département, A. Gilgen, a répondu qu'il ne s'agissait que d'informations publiques et que rien d'illégal n'avait été commis; il a également exprimé de sévères critiques à l'égard de la VPM et de ses publications. Consécutivement à cette prise de position, la VPM a demandé la suspension d'A. Gilgen. A la fin de l'année, ce dernier a présenté un ouvrage collectif sur les groupements à tendance totalitaire publié par l'institut Pestalozzi avec le soutien du département de l'instruction publique; ce livre qui traite de différentes sectes, ainsi que de la VPM, sera distribué dans toutes les écoles du canton [9].
 
[7] Presse du 8.8.92.
[8] TA, 16.6.92 et NZZ, 22.6.92 (nomination); TA, 18.8, 29.8, 3.10, 23.10, 24.10 et 27.11.92; NZZ, 29.8 et 7.10.92; Ww, 15.10.92.
[9] TA. 27.10, 13.11, 20.11, 23.11 et 25.11.92; DAZ, 20.11.92; NZZ, 21.11 et 23.11.92; NQ, 28.10 et 9.12.92; presse des 1.12 et 18.12.92.