Année politique Suisse 1992 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche / Formation professionnelle
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Maturité professionnelle
La réforme du système de formation professionnelle constitue un des axes importants de l'action du DFEP pour améliorer les conditions-cadres de l'économie suisse. Cette réforme se compose de deux axes principaux, à savoir l'introduction d'une maturité professionnelle et la restructuration de la formation supérieure. En 1992, l'Ofiamt a mis en consultation les propositions de révision de deux ordonnances qui établiront les bases juridiques pour l'instauration d'une maturité professionnelle. Ce nouveau diplôme, qui constituera un passage obligé entre l'apprentissage de base et les écoles supérieures, pourra être obtenu à la fin de la période d'apprentissage et garantira l'accès aux écoles supérieures (ETS, ESCEA, etc.), dénommées à l'avenir hautes écoles spécialisées. Cette réforme vise en premier lieu à améliorer et à revaloriser la formation professionnelle qui attire de moins en moins de jeunes. Avec l'introduction de la nouvelle maturité, la possibilité de poursuivre sa formation dans une école supérieure après son apprentissage sera beaucoup plus grande; la faible proportion d'apprentis – seulement 3% – qui y accède devrait ainsi sensiblement augmenter. D'autre part, la reconnaissance par les autres pays européens des diplômes délivrés par les écoles supérieures exigeait une amélioration de la formation générale des étudiants; il était donc devenu de plus en plus urgent de compléter la formation initiale des futurs candidats aux,écoles supérieures. L'introduction d'une maturité professionnelle permettra de combler cette lacune.
La nouvelle maturité, dont l'introduction n'exige que de légères modifications législatives, prévoit l'acquisition d'une formation de culture générale minimale durant ou après l'apprentissage. Son programme d'étude sera composé de 8 branches obligatoires (langue maternelle, 2e langue nationale, 3e langue nationale ou anglais, mathématiques, physique, chimie, histoire et instruction civique, économie et droit) et devra comprendre au moins 1400 heures de cours, en plus de l'enseignement obligatoire des connaissances professionnelles. Ces cours pourront soit être suivis en parallèle à l'apprentissage deux jours par semaine, soit sous la forme de blocs trimestriels de plusieurs semaines ou encore durant une année après l'apprentissage. Les cantons garderont une large marge de manoeuvre lors de la mise en place de ce nouveau diplôme. L'entrée en vigueur des deux ordonnances a eu lieu au début de l'année 1993. Plusieurs projets de maturité professionnelle conformes aux nouvelles directives de l'Ofiamt ont déjà été rendus publics dans certains cantons [45].
En ce qui concerne l'autre versant de la réforme du système de formation professionnelle, des travaux ont été entamés afin d'élaborer une loi sur les hautes écoles spécialisées qui devrait définir les voies de formation de niveau supérieur [46].
 
[45] NZZ, 16.1 et 16.3.92; Lib., 2.3.92; presse des 8.5 et 5.11.92; DP, 3.9.92; BZ, 15.10.92; Rapp. gest. 1992, p. 257 s.; presse du 9.3.92 (prise de positiqn de l'association faîtière des maîtres d'école professionnelle en faveur de l'introduction d'une maturité professionnelle); cf. Lit. Natsch et Delamuraz.
[46] Lit. Arnet.