Année politique Suisse 1994 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Relations bilatérales
Les conseillers fédéraux, en particulier Adolf Ogi, et les diplomates suisses ont multiplié les contacts avec les gouvernements des pays membres de l'UE afin de leur présenter la position de la Suisse dans le processus d'intégration européenne après l'acceptation populaire de l'initiative des Alpes d'une part, et de préparer les négociations bilatérales avec l'UE, d'autre part
[97].
A l'occasion du
Sommet Clinton-Assad à Genève sur l'entrée de la Syrie dans le processus de paix au Proche-Orient, le président de la Confédération Otto Stich s'est entretenu avec les deux chefs d'Etat. Il a notamment été question d'une éventuelle entrée de la Suisse au sein du "Partenariat pour la paix" et des problèmes des droits de l'homme au Proche-Orient
[98].
Le président du parlement chinois
Qiao Shi a effectué une visite de quatre jours en Suisse durant laquelle il a rencontré le président de la Confédération Otto Stich, le chef de la diplomatie helvétique et la présidente du Conseil national Gret Haller. Les entretiens ont principalement porté sur les droits de l'homme en Chine et au Tibet, les échanges économiques entre les deux pays, la réintégration de la Chine au sein du GATT ainsi que sur l'ouverture à Shanghaï d'un consulat général suisse
[99].
La tenue du World Economic Forum à Davos a fourni au conseiller fédéral Flavio Cotti l'occasion de recevoir à Berne les ministres des affaires étrangères israélien et égyptien,
Shimon Peres et
Amr Moussa, avec qui il a parlé du processus de paix au Proche-Orient
[100].
Suite à l'accord de Washington entre Israël et l'OLP et dans l'optique de soutenir le processus de paix au Proche-Orient, Otto Stich et Flavio Cotti ont accueilli officiellement
Yasser Arafat pour la première fois dans l'histoire de la diplomatie suisse. A cette occasion, le chef de l'OLP a manifesté son intérêt pour l'aide de la Confédération. Lors de la tenue de la Conférence de Casablanca sur le développement économique du Proche-Orient, Jean-Pascal Delamuraz, en compagnie de Flavio Cotti, a, à son tour, rencontré le leader palestinien
[101].
Lors de sa visite officielle en Suisse, le
ministre allemand de la défense,
Volker Rühe, a rencontré le conseiller fédéral Kaspar Villiger. A cette occasion, les deux hommes ont entre autres débattu de l'OTAN et des Casques bleus
[102].
Le président haïtien
Jean-Bertrand Aristide, alors encore en exil, a rencontré à Berne le conseiller fédéral Flavio Cotti qui lui a assuré son soutien lors de toute action internationale permettant le rétablissement de la démocratie dans l'île
[103].
Au cours de sa visite officielle de trois jours en Suisse, le président polonais
Lech Walesa a été reçu par le Conseil fédéral in corpore. L'ex-président du syndicat Solidarnosc s'est ensuite entretenu avec le président de la Confédération Otto Stich de l'avenir de l'économie et de la démocratie en Pologne. Le chef d'Etat polonais a, par ailleurs, rencontré à Zurich les représentants des milieux économiques suisses qu'il a invités à participer davantage à la reconstruction de l'économie polonaise
[104].
Dans le courant du mois de juin, le président autrichien
Thomas Klestil a rencontré à Berne les conseillers fédéraux Dreifuss, Ogi et Villiger. Il a ensuite donné une conférence à l'Université de Zurich sur l'Europe et les relations entre les deux pays après l'adhésion de l'Autriche à l'Union européenne
[105].
Le premier ministre de Singapour,
Goh Chok Tong, et le ministre des affaires étrangères vietnamien,
Nguyen Manh Cam, se sont rendus en Suisse où ils se sont entretenus avec les conseillers fédéraux Flavio Cotti et Jean-Pascal Delamuraz des relations économiques entre leurs pays et la Suisse. Les droits de l'homme et l'aide suisse pour le développement au Vietnam ont également été débattus entre Flavio Cotti et son homologue vietnamien
[106].
Lors de sa première visite officielle en Suisse, le nouveau secrétaire général du Conseil de l'Europe, le suédois
Daniel Tarschys, a rencontré les conseillers fédéraux Cotti, Dreifuss et Koller. A cette occasion, il s'est notamment entretenu avec le chef du DFAE sur la protection des minorités nationales, l'élargissement du Conseil de l'Europe ainsi que sur la coopération de cette organisation avec la CSCE
[107].
Invité à Zurich par le PDC suisse, le Chancelier allemand
Helmut Kohl s'est entretenu principalement de politique européenne avec les conseillers fédéraux Arnold Koller et Flavio Cotti ainsi qu'avec le président du PDC, Anton Cottier. L'Europe et les négociations bilatérales ont également été au centre de la brève rencontre entre le Chancelier allemand et les conseillers fédéraux Jean-Pascal Delamuraz et Adolf Ogi
[108].
Le chef du DFAE a reçu pour la première fois le
président du Kosovo, Ibrahim Rugova, élu clandestinement en 1992 par les Albanais de l'ex-province autonome serbe. Lors de cette rencontre, il a notamment été question d'une éventuelle médiation de la Suisse dans la résolution du conflit qui oppose les Kosovars aux Serbes
[109].
Lors de son passage en Suisse, l'écrivain bangladaise
Taslima Nasreen - condamnée à mort par les fondamentalistes islamiques - a été reçue par les conseillers fédéraux Flavio Cotti et Ruth Dreifuss
[110].
La venue à titre privé d'
Augusto Pinochet à Lucerne, chef des forces armées chiliennes, a suscité de nombreuses protestations dans les milieux de gauche et provoqué la gêne des autorités fédérales et lucernoises. Le conseiller fédéral Flavio Cotti a dès lors regretté qu'aucune disposition juridique ne puisse interdire le séjour en Suisse de l'ex-dictateur chilien
[111].
L'exécutif fédéral a refusé un visa à
Zoran Lilic, président de la République fédérale de Yougoslavie, qui souhaitait assister au Forum de Crans-Montana. Les motifs invoqués par le Conseil fédéral - une pratique restrictive en conformité avec les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU ainsi qu'une demande tardive - n'ont nullement convaincu les autorités de Belgrade qui ont menacé de prendre des mesures réciproques
[112].
Le Conseil fédéral a décidé de ne pas accorder de visa au dirigeant nationaliste russe
Vladimir Jirinovski, invoquant le fait que ce dernier défend des idées ultra-nationalistes et qu'il n'hésite pas à les soutenir publiquement lors de ses voyages à l'étranger. Le président du groupe libéral-démocrate russe souhaitait suivre une cure de deux semaines en Suisse
[113].
[97] Voir supra, Négociations bilatérales avec l'UE.97
[98] Presse du 17.1.94. Pour le "Partenariat pour la paix", cf. infra, part. I, 3 (Défense nationale et société).98
[99] Presse des 24.1, 25.1 et 26.1.94;
NZZ, 27.1.94.99
[100] Presse du 29.1.94.100
[101]
Suisse et
NQ, 28.1.94; presse des 1.2 et 1.11.94 (Conférence de Casablanca).101
[102]
NZZ et
NQ, 15.2.94.102
[103]
NZZ et
Bund, 3.3.94.103
[104] Presse des 25.5, 26.5, 27.5 et 28.5.94.104
[105] Presse du 29.6.94.105
[107]
BaZ et
NZZ, 28.10.94.107
[108]
NZZ, 8.11.94;
NQ, 9.11.94.108
[109] Presse du 23.11.94.109
[111] Presse des 8.6 et 9.6.94.111
[112] Presse du 17.6 et 18.6.94.112
[113] Presse du 25.8.94.113
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