Année politique Suisse 1994 : Chronique générale / Défense nationale / Défense nationale et société
Le gouvernement a accueilli avec intérêt le projet de l'OTAN de "
partenariat pour la paix". Celui-ci, initié par les Etats-Unis, vise à créer une sorte d'espace militaire européen axé en premier lieu sur le maintien de la paix et dans lequel les nations non-membres de l'Alliance atlantique (pays de l'Est et pays neutres) pourraient s'intégrer selon leur convenance. Ce système de rapprochement à la carte a particulièrement séduit les chefs du DMF et du DFAE qui ont considéré ce projet comme compatible avec leurs objectifs de politique étrangère, soit renforcer l'engagement international de la Suisse en matière de politique de sécurité, notamment dans les domaines du maintien de la paix, de l'action humanitaire et de l'aide en cas de catastrophe, tout en maintenant sa neutralité. Alors que les pays de l'Est et la Scandinavie ont répondu rapidement et favorablement à l'invitation, les autorités helvétiques, malgré leur opinion positive, ont tardé à prendre position, préférant attendre le résultat du vote sur les casques bleus. Ce dernier projet permettait en effet à la Suisse d'entamer une participation au niveau international à des opérations de maintien de la paix, ce qui aurait grandement facilité un rapprochement avec l'OTAN. Le refus en votation populaire de la création d'un tel corps a conduit le gouvernement à renvoyer à plus tard toute démarche visant à prendre part au "partenariat pour la paix"
[3].
[3]
24 Heures et
TA, 10.1.94; presse des 12.1, 23.3, 10.5, 22.6 et 19.9.94;
NZZ et
LZ, 17.1.94;
Bund, 22.4 et 15.6.94;
NQ, 28.4 et 30.9.94;
NZZ, 26.5.94;
BaZ, 29.10.94;
TA, 26.11.94. Sur les casques bleus, cf. supra, part I, 2 (Organisations internationales).3