Année politique Suisse 1994 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche
Ecoles obligatoires
Le Département de l'instruction publique du canton d'
Argovie a mis en consultation les principes directeurs par lesquels il entend réformer l'enseignement. Ceux-ci prévoient notamment de réduire de 13 à 12 ans la durée des études jusqu'à l'obtention de la maturité ainsi que d'introduire l'apprentissage du français à l'école primaire. De son côté, le Département de l'instruction publique du canton de
Bâle-Campagne a présenté un projet de réforme visant à supprimer la séparation stricte entre les différentes sections de l'enseignement secondaire inférieur. Dans le canton de
Zurich, le projet de refonte totale de l'école secondaire inférieure a suscité l'opposition des milieux économiques cantonaux ainsi que celle d'une partie importante du corps enseignant. Ceux-ci ont en effet redouté que les changements envisagés n'induisent une baisse de la qualité de l'enseignement
[2].
Le Département genevois de l'instruction publique a présenté son programme de rénovation de l'enseignement primaire. Parmi les nombreuses mesures envisagées, il est prévu d'abandonner les degrés scolaires au profit de "cycles d'apprentissage" de deux ou trois ans. Une phase d'expérimentation de trois ans débutera à la rentrée scolaire 1995. Le système ne se généralisera qu'entre 1999 et 2002.
Les autorités grisonnes ont mis en consultation un projet de révision de la loi sur l'école prévoyant notamment l'introduction précoce de l'italien comme seconde langue nationale. Par ailleurs, l'apprentissage obligatoire de l'italien dans les classes de 5e primaire a débuté à la rentrée scolaire dans le canton d'Uri, premier et seul canton alémanique à avoir choisi la langue de Dante comme seconde langue nationale. Dans le canton de Schaffhouse, l'enseignement précoce du français est dispensé aux élèves de 5e année depuis la rentrée des classes 1994.
Pour une présentation des projets d'écoles bilingues, voir infra, part. I, 8b (Verhältnis zwischen den Sprachregionen).
Le parlement du canton de
Nidwald a accepté l'introduction de la
semaine de cinq jours qui entrera en vigueur à l'échelle cantonale dès le mois d'août 1995. Il a, par ailleurs, édicté des prescriptions minimales en vue de l'instauration des
horaires par bloc de temps. Le Conseil d'Etat
soleurois a décidé de laisser aux communes la liberté d'introduire ou non les horaires par bloc de temps, le samedi libre ou la journée d'école complète. Le Conseil d'Etat du canton de
Zoug s'est prononcé de façon définitive en faveur de l'établissement, dès 1995, de la semaine de cinq jours. Les autorités du canton de
Bâle-Campagne ont décidé de laisser aux communes le choix d'introduire ou non les horaires par bloc de temps dès l'année scolaire 1995/96. Elles ont par ailleurs mis en consultation un projet visant à introduire le samedi de congé. La Commission de l'éducation (Erziehungsrat) du canton de
Bâle-Ville s'est prononcée en faveur de l'introduction des horaires scolaires par bloc de temps dans les écoles primaires. Une initiative populaire lancée par le PDC bâlois requérant ce type d'enseignement avait auparavant abouti avec quelque 5400 signatures. La Commission de l'éducation
saint-galloise a, quant à elle, estimé que la question de l'instauration ou non du samedi de congé se posera dans le cadre du nouveau plan d'études prévu pour la rentrée scolaire 1997
[5].
Mis en consultation en 1993, le nouvel horaire pour les écoles primaires et les cycles d'orientation du canton de Lucerne a été adopté par la Commission de l'éducation. Outre la mise sur pied d'un enseignement similaire pour les filles et garçons ainsi que le maintien de cours de travaux manuels et d'économie ménagère, le nouvel horaire facilite l'instauration des blocs de temps et permet aux communes d'introduire le congé le samedi. Il entrera en vigueur dès la rentrée scolaire 1995. Dans le canton de Schwytz, un nouvel horaire pour les classes du secondaire inférieur a été mis à l'essai pour une durée de trois ans. Outre la possibilité d'introduire le samedi matin de congé, celui-ci rend obligatoire l'apprentissage de l'anglais et diminue d'une heure par semaine l'enseignement de l'allemand et du français. Parallèlement à l'entrée en vigueur partielle, cette année, des horaires par bloc de temps, le Département de l'instruction publique du canton d'Obwald a décidé d'introduire, dès l'année scolaire 1995/96, un nouvel horaire dans les classes d'école primaire. Celui-ci consacre notamment le rassemblement des différentes matières enseignées au sein de quatre groupes de branches.
Cette année encore, les restrictions budgétaires décrétées par les cantons dans le domaine de l'enseignement se sont principalement traduites par un
accroissement du nombre d'élèves par classe, par la réduction du nombre de postes d'enseignants et de branches jugées peu importantes (comme les arts et les cours d'appui), par le transfert de certaines charges aux communes ainsi que par la diminution du salaire des enseignants ou l'allongement de leur temps de travail. Dans la plupart des cantons, les associations d'enseignants ont protesté contre les mesures d'austérité adoptées ou envisagées qui, selon elles, conduiraient à une diminution de la qualité de l'enseignement. Elles ont en outre mis l'accent sur le fait que les nouvelles méthodes pédagogiques appliquées n'étaient pas compatibles avec des effectifs trop importants dans les classes
[7].
Réunie au mois de février à Olten, l'association faîtière des enseignants et des enseignantes suisses (ECH) s'est clairement prononcée contre l'introduction du
salaire au mérite. Selon l'ECH, ce type de rémunération - déjà en application ou en discussion dans certains cantons alémaniques et à Fribourg - n'est pas réalisable dans les écoles, car il ne peut appréhender ni le degré différent de difficultés posé par chaque classe, ni le climat de travail dans une école donnée. L'association a dès lors présenté son propre modèle d'évaluation: les enseignants devraient se soumettre à un contrôle personnel et à une évaluation extérieure à laquelle les élèves, leurs parents et les collègues des enseignants prendraient part
[8].
Induite par des mesures d'économie, l'augmentation des effectifs dans les classes lucernoises a conduit les associations d'enseignants et de parents d'élèves du canton à lancer une initiative populaire visant à limiter à 25 le nombre d'élèves par classe de l'école primaire et des cycles d'orientation; celle-ci a abouti avec quelque 11 000 signatures.
[2] AG: presse du 9.8.94. BL:
BaZ, 17.3.94. ZH:
NZZ, 20.1 et 26.11.94;
TA, 7.12.94. Rappelons que ce modèle est à l'essai depuis 1977 dans plusieurs communes du canton. Une votation cantonale est prévue au plus tôt pour 1996.2
[5] NW:
LNN, 17.12.94;
LZ, 19.12.94. SO:
SZ, 7.12.94. ZG:
LZ, 12.4.94;
LNN, 21.9.94. BL:
BaZ, 6.7 et 18.8.94. BS:
BaZ, 17.6, 3.12 et 20.12.94. SG:
SGT, 17.11.94.5
[7]
NZZ, 24.3.94; presse du 19.9.94. GE:
JdG, 26.8.94. VD:
NQ, 3.11, 1.12 et 2.12.94;
JdG, 16.12.94. NE:
Express, 15.8.94. FR:
Lib., 2.3, 17.3 et 23.8.94. VS:
NF, 24.1.94;
NQ, 10.3.94. JU:
QJ, 17.6.94. BE:
Bund, 26.5 et 3.9.94. AG:
AT, 14.5 et 6.7.94. BL:
BaZ, 12.3 et 23.6.94. BS:
BaZ, 27.4.94. SO:
SZ, 5.9.94. ZH:
TA, 28.1, 23.6, 18.11 et 15.12.94. SG:
SGT, 16.2.94. LU:
LNN, 25.8.94.7
[8] Presse du 14.2.94;
NZZ, 15.2.94.8
Copyright 2014 by Année politique suisse