Année politique Suisse 1994 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche / Hautes écoles
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Etudiants et études
Contrairement à ce que prévoyait l'Office fédéral de la statistique (OFS), le nombre d'étudiants inscrits dans les hautes écoles a nettement marqué le pas en 1994. Au semestre d'hiver 1993/94, ils étaient quelque 91 000 - soit 0,3% de plus que l'année précédente - ce qui correspond à la plus faible augmentation enregistrée depuis le début des années 70. Le nombre global des nouveaux inscrits a tout de même progressé de 1,1% (16 700 étudiants), la plus forte hausse (+7,2%) ayant été enregistrée à l'EPFL. Les statistiques de l'OFS révèlent par ailleurs que la part des femmes dans le total des étudiants a légèrement progressé puisqu'elle est passée de 40,1% à 40,7%, alors que la parité des sexes est presque atteinte chez les étudiants débutants. Si les femmes étaient majoritaires dans les universités de Genève et Lausanne, elles étaient en revanche nettement minoritaires dans les Ecoles polytechniques et la Haute école de Saint-Gall, même si leur proportion, dans ces institutions, est passée de 12 à 18%.
Face aux mesures d'austérité en matière d'enseignement aux niveaux national, cantonal et communal ainsi qu'aux difficultés rencontrées par les jeunes sur le marché de l'emploi, deux manifestations d'ampleur nationale ont été organisées par les milieux estudiantins. Réunis tout d'abord au mois de février à Berne, entre 1500 et 2000 étudiants, apprentis et gymnasiens ont exprimé leurs craintes quant au manque de perspectives d'avenir, à la hausse des taxes universitaires, au démantèlement des bourses d'études et à l'instauration du numerus clausus. Ils ont également protesté contre la révision de l'assurance chômage qui prévoit l'introduction d'un délai de carence de six à douze mois pour toute personne ayant achevé ses études. Afin de débattre de ces mêmes thèmes, les premiers "états généraux" sur la formation supérieure ont été organisés, fin novembre, à l'appel de l'Union nationale des étudiants de Suisse (UNES). Ceux-ci ont principalement consisté en de nombreuses tables rondes réunissant les responsables politiques et universitaires, étudiants, professeurs et assistants. Si la totalité des universités suisses - à l'exception de celle de Saint-Gall - a participé à cette manifestation, la mobilisation des étudiants a, en revanche, été relativement peu importante.