Année politique Suisse 1996 : Chronique générale / Défense nationale / Défense nationale et société
L'assemblée générale du GSsA a décidé de lancer une
nouvelle initiative exigeant l'abolition de l'armée. Outre la suppression des forces armées, l'initiative exige que les tâches civiles exercées par celles-ci depuis quelques années soient poursuivies par les autorités civiles. La décision de lancer à nouveau une telle initiative - soutenue principalement par les militants les plus jeunes ainsi que par les représentants romands - fut vivement critiquée par le conseiller national socialiste zurichois et cofondateur du mouvement A. Gross, lequel a menacé de quitter le GSsA. Pour ce dernier, l'échec très probable en votation populaire de cette initiative aurait pour conséquence une relégitimation de l'armée. Selon le député socialiste, le GSsA devrait plutôt centrer son action sur les questions de la globalisation des marchés et de l'impuissance du politique face à l'économie ainsi que sur celles relatives à la promotion de la paix et aux droits populaires. Outre le lancement de cette initiative, le GSsA a par ailleurs approuvé le principe du lancement d'une seconde
initiative visant à instaurer un service en faveur de la paix eurocompatible. Ce dernier devrait permettre aux jeunes qui le désirent de s'engager dans des missions à caractère humanitaire et social (protection des droits de l'homme, aide à la reconstruction, surveillance d'élections). Aussi longtemps que l'armée perdurera, ce service de paix devrait de plus pouvoir être librement choisi en lieu et place des devoirs militaires
[9].
[9]
TA, 12.3.96;
NQ, 13.3.96; presse du 1.4.96;
NQ et
Bund, 25.11.96. Voir également
APS 1995, p. 97 s. Il est juste de préciser que si le GSsA a décidé de lancer une nouvelle initiative exigeant l'abolition de l'armée, la décision formelle ainsi que l'examen préliminaire par la Chancellerie fédérale n'ont pas encore eu lieu.9