Année politique Suisse 1996 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche
Enseignement secondaire supérieur
De nombreux exécutifs cantonaux (AG, BE, BL, FR, GR, LU, AR, OW, ZH) ont fait part de leur intention d'introduire une
taxe d'écolage - ou de rehausser celle existante -
pour la scolarité postobligatoire. A l'origine de ces projets figurerait la nécessité d'assainir les finances publiques. Les partisans de ces taxes d'écolage ont également relevé que la gratuité des études notamment gymnasiales n'avait plus la même importance que lorsque le nombre de jeunes se dirigeant vers des études universitaires était nettement inférieur à celui actuel. Les détracteurs de la mesure ont pour leur part souligné que l'introduction de telles taxes ne pourrait se faire qu'au détriment des principes de l'égalité des chances et de la démocratisation des études: même si les montants prévus variant de 300 à 1200 francs n'étaient pas absolument prohibitifs, ils s'ajoutaient cependant à toutes les autres charges que les parents doivent d'ores et déjà assumer
[9].
Dans le cadre de la nouvelle ordonnance sur la reconnaissance des certificats de maturité édictée en 1995 par le Conseil fédéral, les cantons ont poursuivi leurs efforts de réforme de l'enseignement secondaire supérieur. En ce qui concerne la durée des études jusqu'à l'obtention de la maturité, de nombreux cantons (BE, ZH, LU, AR, SH, SZ, NW, OW, ZG, AG, NE) ont décidé de raccourcir la durée des études de 13 (ou 12,5) à 12 ans. Ces décisions n'ont pas manqué de susciter le mécontentement des milieux enseignants. Ces derniers ont fait valoir que le raccourcissement de la durée de formation risquait de mettre en péril la qualité de l'enseignement et de moins bien préparer les élèves à l'entrée à l'université. Les enseignants ont également fait part de leurs inquiétudes quant à la possible suppression de postes qu'une telle mesure pourrait impliquer. A ces critiques, les exécutifs cantonaux ont répondu que la diminution de l'importance de la scolarité préuniversitaire - tendance qui s'observait au niveau mondial - était conforme à l'évolution d'une société au sein de laquelle les individus étaient appelés à se former non plus uniquement durant les 20 premières années de leur vie, mais tout au long de leur existence. Soutenant le projet d'abréger les cursus scolaires, les milieux économiques ont pour leur part souligné la nécessité pour les entreprises de disposer de diplômés de plus en plus jeunes.
En ce qui concerne la
réforme des plans d'études, il est à relever que le nouveau système consacrant notamment la disparition des sections n'entrera pas en vigueur, pour la majeure partie des cantons, avant l'année 1999, voire l'an 2000. Certains d'entre eux ont cependant d'ores et déjà adopté leur nouvelle grille horaire. C'est le cas des cantons de Schaffhouse, Bâle-Ville et Neuchâtel. Dans les cantons de Glaris, Obwald, Uri et Appenzell Rhôdes intérieures et extérieures, les gymnasiens ont même déjà pu entamer, dès octobre 1996, leurs études secondaires supérieures selon la nouvelle formule
[10].
[9] Vision générale:
24 Heures et
Lib., 3.9.96;
NQ, 23.9.96. ZH:
TA, 9.5, 10.5 et 5.9.96. BE:
BZ, 5.12.96. Dans le canton de Soleure, un projet de ce type a par ailleurs été rejeté en votation populaire:
SZ, 6.5, 26.6, 17.9 et 23.9.96.9
[10] Vision générale:
TW, 12.1.96;
NZZ, 17.2 et 11.11.96;
TA, 13.7.96. BE:
BZ, 23.5.96;
TW, 29.6.96. ZH:
TA, 23.4, 31.8, 20.9 et 23.9.96. AR:
SGT, 4.9.96. SH:
SN, 17.1, 31.7 et 16.11.96. ZG:
NZZ, 30.8.96. NE:
Express, 22.1, 23.1 et 26.11.96. BS:
BaZ, 17.12.96. SO:
SZ, 31.12.96. BL:
BaZ, 27.1, 7.3, 11.9 et 4.12.96. AG:
AT, 10.5.96. GE:
NQ et
JdG, 14.2.96; VS:
NF, 18.4 et 20.4.96. Voir également
APS 1995, p. 279.10
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