Année politique Suisse 1997 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Relations bilatérales
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Séjours à l'étranger
En proie à de vives critiques relayées par la presse américaine quant au rôle joué par la Suisse durant la Seconde Guerre mondiale, les autorités fédérales ont tenu à défendre l'image du pays par l'entremise du chef de la diplomatie helvétique. Le conseiller fédéral Flavio Cotti s'est ainsi rendu durant trois jours aux Etats-Unis pour exposer à une douzaine de journalistes américains le point de vue de la Confédération sur l'affaire des fonds en déshérence et de l'or nazi. Lors du même voyage, le chef du DFAE a également prononcé un discours devant les représentants des organisations israélites et des milieux politiques et économiques avant de s'entretenir personnellement avec le président du Congrès juif mondial, Edgar Bronfman. Officialisant au plus haut niveau la normalisation des relations entre la Suisse et l'organisation juive, cette rencontre a été suivie d'une réunion avec la secrétaire d'Etat Madeleine Albright ainsi qu'avec le sous-secrétaire d'Etat Stuart Eizenstat, coordinateur des enquêtes américaines sur le commerce de l'or avec l'Allemagne nazie et auteur d'un rapport qui fut publié quelques semaines plus tard [81].
Accompagné d'une délégation mixte comprenant plusieurs représentants des milieux économiques helvétiques, le chef du DFEP, Jean-Pascal Delamuraz, a effectué un périple en Asie durant lequel il s'est rendu aux Philippines. A l'occasion de cette première halte, un accord bilatéral de protection des investissements a été signé par le chef de l'économie publique suisse et par le président philippin Fidel Ramos. La délégation suisse s'est ensuite déplacée au siège de la Banque asiatique de développement (BAD) avant de s'envoler pour l'Inde où le chef du DFEP a eu le loisir de s'entretenir avec le président Shankar Dayal Sharma ainsi qu'avec les ministres indiens de l'industrie et du commerce. Cette visite a été couronnée par la signature de deux accords, l'un sur la double imposition des sociétés et l'autre sur la protection des investissements  [82].
Dans le cadre d'un voyage de huit jours en Amérique latine, le conseiller fédéral Flavio Cotti - qui était accompagné pour la circonstance par des représentants de l'économie suisse - s'est tout d'abord rendu au Pérou où un accord d'entraide judiciaire en matière pénale a pu être signé avec les autorités nationales. Au terme d'une entrevue avec le président Alberto Fujimori, le chef du DFAE a ensuite poursuivi son séjour diplomatique vers l'Argentine. Placée sous le signe des relations économiques bilatérales, la visite de Flavio Cotti à Buenos Aires a notamment permis la signature d'une convention de double imposition entre les deux pays. Le chef de la diplomatie helvétique a eu en outre un entretien avec le président argentin Carlos Menem. La délégation suisse a finalement achevé son périple en Amérique latine par une halte au Brésil où le thème des droits de l'homme a été abordé en marge de discussions d'ordre économique [83].
A l'issue d'un voyage d'une semaine en Asie centrale, le conseiller fédéral Kaspar Villiger a fait part de la volonté de la Confédération de favoriser les investissements helvétiques au Turkménistan, en Azerbaïdjan, au Kirghizistan ainsi qu'en Usbékistan, eu égard à la masse importante de capitaux étrangers nécessaires à la modernisation de l'économie de ces quatre pays [84].
Premier conseiller fédéral à effectuer une visite officielle en Turquie depuis les différends diplomatiques survenus entre les deux pays dès 1993, Jean-Pascal Delamuraz s'est rendu à Istanbul dans l'optique d'intensifier le dialogue entre Berne et Ankara. Lors des rencontres qu'il a eues avec le premier ministre Necmettin Erbakan ainsi qu'avec la vice-premier ministre Tansu Ciller et le président Süleyman Demirel, le chef du DFEP a pu aborder des sujets aussi divers que les relations bilatérales économiques, les droits de l'homme et l'élargissement de l'Union européenne [85].
Conviée à participer à l'inauguration de la Foire internationale d'art contemporain (FIAC) de Paris, la conseillère fédérale Ruth Dreifuss a profité de son séjour dans la capitale française pour nouer des contacts avec plusieurs membres du nouveau cabinet ministériel mis en place suite à la victoire de l'opposition lors des élections du mois de mai. Après s'être entretenue avec le secrétaire d'Etat à la santé, Bernard Kouchner, des problèmes liés à la sécurité sociale dans les négociations bilatérales avec l'UE, la cheffe du DFI a par ailleurs rencontré la ministre de la culture, Catherine Trautmann, ainsi que la ministre de l'environnement, Dominique Voynet, avec laquelle elle a traité de la question du trafic routier à travers les Alpes. Mme Dreifuss a finalement achevé son périple diplomatique sur le territoire français en rendant visite au nouveau premier ministre, Lionel Jospin [86].
Le président de la Confédération, Arnold Koller, a effectué une visite officielle de deux jours en Suède durant laquelle il a pu rencontrer plusieurs membres du cabinet ministériel suédois. Après s'être concerté avec le premier ministre, Göran Persson, la ministre de la justice Freiwalds, la ministre des affaires sociales, Margot Wallström, et le ministre chargé de la coopération internationale Schori, le chef du DFJP a en outre été reçu par le roi Carl XVI Gustaf. A l'occasion de ces différentes rencontres, les dignitaires suisse et suédois se sont notamment penchés sur les blocages rencontrés dans le cadre des négociations bilatérales avec l'UE ainsi que sur les problèmes de lutte contre la toxicomanie et de politique en matière d'asile [87].
C'est à la tête d'une petite délégation économique que le conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz s'est rendu pour la première fois en Ukraine. A cette occasion, un accord-cadre dans le domaine financier ainsi qu'un accord concernant une aide médicale pour les nouveaux-nés ont pu être conclus avec les autorités de Kiev. Contrairement à ce qui était initialement prévu, la délégation helvétique a par la suite renoncé à poursuivre son périple vers la Russie, en raison du dépôt alors tout récent d'une motion de censure contre le gouvernement russe et sa politique économique libérale. Le chef du DFEP aurait dû rencontrer plusieurs hauts représentants du gouvernement afin de discuter entre autres d'une amélioration de la protection des investissements [88].
A la tête d'une délégation mixte composée de fonctionnaires diplomatiques et de représentants de l'économie privée, le conseiller fédéral Flavio Cotti a effectué un voyage de dix jours en Asie du Sud-Est. Placée sous le signe de la promotion économique, cette tournée a toutefois coïncidé avec la grave crise monétaire et boursière qui a secoué les marchés asiatiques à partir du dernier trimestre de l'année sous revue. Lors d'une première halte au Vietnam, le chef de la diplomatie helvétique a rencontré plusieurs hauts dignitaires vietnamiens avec lesquels il a pu s'entretenir de la coopération économique entre les deux pays ainsi que de l'aide au développement allouée par la Suisse. La délégation helvétique a par la suite effectué un court séjour au Japon où Flavio Cotti a noué des contacts avec les ministres nippons des affaires étrangères et du commerce ainsi qu'avec l'empereur Akihito. Ce périple en Asie du Sud-Est s'est finalement achevé par une étape à Singapour, puis en Indonésie où le chef de la diplomatie suisse a participé au lancement d'une campagne de sensibilisation au problème de la pollution de l'air provoquée par le trafic automobile [89].
A son tour, le président de la Confédération, Arnold Koller, a entamé un voyage d'une dizaine de jours en Asie au cours duquel il s'est rendu au Népal avant de participer au Sommet de la francophonie qui s'est déroulé à Hanoï (Vietnam) dans le courant du mois de novembre. Au terme de cette rencontre qui a consacré l'accession de l'ancien secrétaire général de l'ONU, Boutros Boutros-Ghali, à la direction du secrétariat général de l'organisation, le chef du DFJP s'est envolé pour la Thaïlande. Lors de cette étape, Arnold Koller a pu signer un accord bilatéral d'extradition des prisonniers qui permettra aux détenus suisses d'être remis à la justice fédérale après avoir purgé au moins quatre ans de leur peine dans une prison thaïlandaise [90].
 
[81] Presse des 12-15.3 et 17.3.97; TA, 23.5 et 30.5.97. Voir aussi supra, part. I, 1a (Grundsatzfragen) et infra, part. I, 4b (Banken).81
[82] SGT, 29.3.97; presse des 1-5.4.97.82
[83] NZZ, 16.4 et 24.4.97; NQ, 16.4 et 21.4.97; JdG, 19.4.97; presse des 22.4, 23.4 et 28.4.97; 24 Heures, 25.4.97; BaZ, 26.4.97.83
[84] NZZ, 7.5 et 14.5.97; SGT, 13.5.97.84
[85] SGT, 9.5.97; presse des 10.5 et 12.5.97. Voir APS 1993, p. 79, 1994, p. 78 s. et 1996, p. 86 s.85
[86] Presse du 2.10.97.86
[87] NZZ et SGT, 27.8.97.87
[88] TW, 13.10.97; presse du 15.10.97.88
[89] NZZ, 10.10.97; presse des 31.10, 3-7.11 et 10 11.97.89
[90] SGT et 24 Heures, 4.11.97; AZ, 8.11 et 11.11.97; presse des 10.11 et 18.11.97; NZZ, 13.11.97.90