Année politique Suisse 1998 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Politique économique extérieure
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Garantie contre les risques à l’exportation
Les comptes 1997 de la garantie contre les risques à l’exportation ( GRE) ont été approuvés par le Conseil fédéral. Ils présentent un excédent de plus de 212 millions de francs suisses, soit près de 190 millions de plus qu’en 1996. La justification de cette forte augmentation est à rechercher quasi entièrement dans une diminution massive des charges. Le total des engagements de la GRE a été de 6,4 milliards de francs en 1997, contre 5,9 milliards l’année précédente. Suite à cette nouvelle embellie, la GRE a pu rembourser 251 millions de francs à la Confédération en 1998. La demande s’est concentrée principalement sur l’industrie des machines (83%). Trois pays (Chine, Turquie et Indonésie) ont représenté 43% des nouvelles garanties attribuées par la Confédération. Bien que les comptes 1998 ne soient pas encore connus, ils devraient révéler des résultats positifs similaires à ceux de 1997, ceci malgré les prévisions pessimistes qui avaient été faites en début d’année en raison de la crise asiatique [68].
La Turquie a attribué en 1997 la construction d’un barrage gigantesque à un consortium dirigé par l’entreprise suisse Sulzer Hydro et auquel appartient Asea Brown Bovery (ABB). Devisé à 2,4 milliards, le barrage d’Ilisu devrait créer un lac de 313 km2 intégré dans le projet de 50 milliards de francs «Sud-Est Anatolie (GAP)» sur territoire kurde. Malgré la forte mobilisation des ONG en Suisse qui ont massivement critiqué le projet, le Conseil fédéral a accordé une GRE de 470 millions pour la réalisation d’Ilisu. Les principaux griefs adressés au projet concernaient un courant électrique trop cher à la production, la création de tensions politiques, de dégâts écologiques importants et le déplacement de personnes. La destruction d’un patrimoine archéologique mondial est aussi avancée. A ces critiques, l’OFAEE a répliqué que le projet se ferait de toute façon et que si la Suisse y était présente, elle aurait une influence positive sur ces problèmes [69].
La Suisse a également accepté de couvrir par la GRE un crédit de un milliard de dollars attribué par le Crédit Suisse Group (CSG) à l’Iran. Plusieurs entreprises suisses, dont Nestlé, devraient profiter du crédit du CSG. Les négociations avaient débuté en 1996, mais l’affaire Kazem Radjavi avait refroidi les relations entre les deux pays. Marquant la reprise des contacts économiques, une délégation diplomatique suisse a d’ailleurs rencontré le Ministre de l’économie et des finances Hussein Namazi lors d’un voyage en Iran qui était le premier depuis les années huitante [70].
 
[68] FF, 1998, 4140 s. et presse du 23.6.98 (1997); SHZ, 2.9.98 (1998).68
[69] Lib., 28.8.98; presse du 1.12.98 (décision du CF).69
[70] Lib., 4.3.98 (GRE); NZZ, 12.3.98 (voyage). Concernant l’assassinat de Kazem Radjavi, cf supra. Voir aussi APS 1997, p. 90.70