Année politique Suisse 2000 : Infrastructure, aménagement, environnement / Energie
Produits pétroliers et gaz
Les prix du brut ont flambé durant l'année 2000. Ils ont atteint des maxima et même dépassé les sommets atteints durant la crise pétrolière. Le point culminant a été réalisé fin avril – début juin avec plus de 1.50.- à la pompe. Les raisons de
l'envolée du brut étaient à rechercher dans un dollar élevé et la flambée des cours sur le marché libre de Rotterdam, mais aussi dans la forte demande intérieure, attisée par l’étranger. Par la suite, les prix ont joué au yo-yo pour baisser à nouveau vers septembre. C'est à cette date que le marché s’est détendu avec la décision de l'OPEP d'augmenter sa production de brut et avec la baisse du dollar. De grandes différences de prix ont été constatées entre les régions; les cantons alpins étant plus touchés que ceux citadins. Saisi face à cette hausse du prix du pétrole et du mazout, le Conseil fédéral a répondu qu’il ne voyait pas de raisons d’agir et de baisser les taxes sur les carburants comme le réclamait notamment les camionneurs. En effet, l’approvisionnement étant encore garanti, il n’y avait aucune raison d’appliquer un rationnement. De plus, pour le Conseil fédéral, la hausse des prix de l’essence et de l’huile ne faisait pas encourir de danger inflationniste à la Suisse et les effets sur la croissance économique étaient faibles. A la différence de leurs confrères européens, la réaction de l'organisation des transports routiers, l’ASTAG, se borna à une moue
[30].
Le
tourisme pétrolier s’est fortement intensifié durant l’année 2000. Clients traditionnels, les italiens ont continué de s’approvisionner au Tessin. Néanmoins, cette situation devait changer, car l’Etat italien décidait d'alléger les taxes sur l’essence en Lombardie pour contrer le tourisme pétrolier. Au 1er juillet, la région de Lombardie a baissé de 350 lires (environ 30ct) le prix de la benzine dans une bande de 20 kilomètres. 450 000 propriétaires de voitures, habitant dans les provinces de Sondiro, Como et Varese, ont profité directement de la baisse des taxes dans la région tampon avec le Tessin. Aux premières estimations, la perte pour le Tessin serait de 290 millions de francs et d’environ 150 places de travail. Devant ce manque à gagner, le Conseil d’Etat tessinois a demandé au Conseil fédéral une intervention pour pertes de gain
[31].
L’OFEN a entrepris les premiers travaux en vue d’une loi sur le marché du gaz. Celle-ci s’appuierait à la fois sur la directive de l'Union Européenne et sur les solutions choisies en matière d’électricité. Pour l’Office, il n’y aurait pas, contrairement à ce qui se passe pour l’électricité, de pression sur les prix de la part des gros consommateurs de gaz. De plus,
l’ouverture du marché du gaz n’entraînerait pas des baisses de prix importantes, car des compressions de prix conséquentes avaient déjà été consenties à cause de la concurrence du mazout. L’OFEN estimait l’ouverture du marché nécessaire afin d’éviter un décalage avec l’Union Européenne et pour une question d’égalité interne: l’électricité et le gaz étaient des énergies de réseau et devaient être soumises aux mêmes règles de concurrence
[32].
[30]
TA, 25.3.00;
Lib., 28.3.00;
24h , 13.5 et 24.5.00;
LT, 22.6.00; presse du mois d'août 2000;
TG, 7.12.00.30
[31]
NZZ, 18.5, 19.5 et 3.7.00;
AZ, 25.5.00;
TA, 1.7.00.31
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