Année politique Suisse 2001 : Economie / Agriculture
 
Sylviculture
Achèvement d’un ambitieux programme de mise à jour statistique de la superficie nationale, l’Office fédérale de la statistique (OFS) a rendu public les résultats de son rapport sur l’état des surfaces forestières et agricoles en Suisse. Il apparaît que la forêt, après un reflux au cours des années 80, a recommencé à gagner du terrain au cours de la décennie suivante. En douze ans, celle-ci a progressé de 184 km2. Ces résultats proviennent bien plus du reboisement naturel des surfaces boisées que des afforestations: sur 86% de ces zones, les arbres repoussent sans avoir été plantés [33]. Cependant, la recrudescence de surfaces forestières n’est pas synonyme de bonne santé, a rappelé le rapport Sanasilva 2000. Selon lui, l’état de la forêt suisse s’est sensiblement dégradé en 2000. Pour la première fois depuis 1995, la défoliation des arbres a augmenté, touchant surtout les sapins et les épicéas. L’Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL), à l’origine du rapport, a indiqué que 29,4% des arbres examinés présentaient une défoliation supérieure à 25%, contre 19% en 1995. Par contre, la mortalité des arbres demeure stable, avec 0,4% d’arbres morts en 2000 [34]. En conséquence indirecte de ce constat, la Confédération a fait connaître son désir de fixer à 10% les zones forestières destinées à la création de réserves nationales d’ici à 2030. Sur ce chiffre, une moitié sera classé comme réserve naturelle et laissée à elle-même, l’autre sera gérée au titre de «réserve naturelle particulière», permettant la culture et la préservation d’espèces rares ou menacées. Dans ce schéma, les cantons collaboreront pour définir des stratégies de protection, selon les régions et les particularités des forêts [35].
 
[33] 24h, 29.5.01.33
[34] Presse du 16.1.01.34
[35] TG, 21.3.01. Voir aussi infra, part. I, 6d (Protection des sites et de la nature).35