Année politique Suisse 2007 : Chronique générale / Défense nationale
 
Défense nationale et société
Au mois d’août, les résultats de l’enquête « Sécurité 2006 », une enquête d’opinion menée chaque année par le Centre de recherches sur la politique de sécurité et l’Académie militaire de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ), ont été rendus publics. Comme les années précédentes, la grande majorité des Suisses interrogés affirme se sentir «très en sécurité» ou «plutôt en sécurité» (86% ; −2% par rapport à 2006). Seule une minorité des personnes interrogées approuve une coopération militaire plus étroite avec l'OTAN et l'UE. Le plus envisageable serait alors un rapprochement avec l'OTAN: 39% (−3%) des citoyens se disent «tout à fait d'accord» ou «plutôt d'accord» avec cette option. Seule une minorité des sondés pourrait imaginer une adhésion de la Suisse à l'OTAN (21% ; −4%) ou une participation de la Suisse à la construction d'une armée européenne (26% ; −13%). 61% (+7%) des personnes interrogées se déclarent en outre «tout à fait d'accord» ou «plutôt d'accord» avec la proposition selon laquelle la Suisse devrait «s'engager activement pour les affaires de l'ONU». 78% (−5%) de celles-ci sont par ailleurs favorables à des engagements volontaires de soldats à l'étranger. L'approbation des engagements de maintien de la paix avec des soldats armés pour l'autodéfense a, quant à elle, baissé en 2007 (38% ; −9%), contrairement aux engagements s'inscrivant uniquement dans le cadre de missions d'appui avec des soldats non-armés qui, eux, enregistrent une acceptation plus élevée (34% ; +3%). Seule une minorité continue d'opter pour la participation de soldats suisses à des engagements au combat (6%, +1%). 22% (+5%) des sondés refusent, de leur côté, toute forme d'engagement de soldats suisses en dehors des frontières suisses. Baromètre de l'acceptation de la force armée suisse, la question sur la nécessité de l'armée suisse a recueilli un taux d'acceptation plus bas que les années précédentes. En février 2007, seuls 61% des personnes interrogées considèrent que l'armée est «très nécessaire» ou «plutôt nécessaire», alors qu'à la fin octobre 2006 encore 73% partageaient cet avis, soit un pourcentage bien plus élevé. Une majorité de Suisses (47% ; +1%) s’est déclarée favorable à une armée de métier plutôt qu’à une armée de milice. Cette dernière ne convainc d’ailleurs que 44% des sondés, soit une baisse de 7% par rapport à l’année précédente. En ce qui concerne l’obligation de servir, près d’une personne sur deux (48% ; +7%) estime que celle-ci devrait être abolie et que le service militaire devrait être désormais volontaire. Sur la question des dépenses de l’armée, si toujours plus de personnes interrogées sont d'avis que le budget alloué à cette dernière est «raisonnable» (39%), 49% (+2%) pensent que l'on dépense «trop» ou même «beaucoup trop» d'argent pour l'armement. Pour seulement 7% (−1%) des sondés, l'armée a trop peu d'argent à disposition [1].
Le DDPS a indiqué au début de l’année sous revue que de plus en plus de jeunes étaient déclarés aptes au service militaire. En 2006, le taux a atteint 64,57%, contre 61,01% en 2005. De grands écarts existent toutefois entre les régions, la Suisse romande et les centres urbains ayant le taux d’aptitude le plus faible [2].
 
[1] Lit. Haltiner; presse du 25.8.07.
[2] Lib., 17.2.07.