Année politique Suisse 2008 : Chronique générale / Politique étrangère suisse / Relations bilatérales
Le 17 février, le Kosovo a proclamé son
indépendance. Les commissions de politique extérieure des deux chambres, qui avaient demandé au Conseil fédéral d’être entendues dans cette affaire, ont donné leur feu vert à la reconnaissance du Kosovo par la Suisse. Dix jours après la déclaration d’indépendance,
le Conseil fédéral a décidé de reconnaître le nouvel Etat. Saisissant l’occasion que constituait le débat au Conseil national sur le rapport de politique étrangère du gouvernement, l’UDC s’est fermement opposée à cette reconnaissance, estimant que cette décision était en porte-à-faux avec la neutralité. Le PS et le PDC ont de leur côté salué cette décision, soulignant l’importance de l’auto-détermination du peuple kosovar. Quant au PRD-PL, il redoutait les tensions diplomatiques avec la Serbie, tout en insistant sur la protection des minorités au Kosovo. Fin mars, la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, en visite au Kosovo, a inauguré l’ambassade suisse à Pristina. La Serbie, après avoir vivement protesté auprès de la Confédération contre sa reconnaissance du Kosovo et rappelé son ambassadeur en Suisse suite à celle-ci, a décidé de normaliser à nouveau ses relations avec la Suisse en fin d’année
[66].
La Suisse a reçu le feu vert de l’UE pour participer à sa
mission de policiers et juristes visant à stabiliser le Kosovo (European Union Rule of Law Mission in Kosovo). La Confédération mettra une vingtaine de personnes à disposition sur les 1900 policiers, juristes et douaniers que compte la mission
[68].
[66] Presse du 18.2.08 (indépendance);
Lib., 22.2.08 (CPE-CE);
TA et
TG, 23.2.08 (CPE-CN); presse du 28.2.08 (reconnaissance);
LT, 15.3.08 (UDC); presse du 29.2.08 (ambassade suisse à Pristina);
NZZ, 4.11.08 (retour ambassadeur serbe en Suisse).