Année politique Suisse 2011 : Politique sociale / Population et travail
 
Marché du travail
Le nombre d’actifs occupés sur le marché du travail a atteint 4,731 millions de personnes en moyenne sur l’ensemble de l’année 2011. Cela représente une hausse de 2,5% par rapport à l’année précédente. Le groupe de personnes actives se composent de 2,113 millions de femmes (en hausse de 2,1%) et de 2,600 millions d’hommes (en augmentation de 2,8%). Comme ce fut le cas lors des années antérieures, le nombre d’actifs étrangers a enregistré une hausse supérieure à la moyenne (+5,3%) pour s’établir à 1,317 millions de personnes. Le taux des étrangers sur le marché du travail s’est élevé à 27,9%. Au niveau des secteurs économiques, l’occupation a progressé dans l’industrie et les services (+2,4% chacun) et plus fortement dans l’agriculture (+5,5%). Cependant, cette dernière ne représente que 3,5% de l’occupation en Suisse [5].
Depuis 1949, la Confédération a encouragé à titre subsidiaire le travail à domicile, en particulier lorsqu'il était de nature à améliorer les conditions d'existence des populations montagnardes. En décembre 2010, le Conseil fédéral avait présenté un message au parlement afin d’abroger l’arrêté fédéral tendant à encourager le travail à domicile. Le gouvernement a fait valoir que la demande de travailleurs à domicile avait baissé et que cette activité n'avait plus autant d'importance dans la garantie d'un revenu minimal d'existence. Par ailleurs, la réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons (RPT) a, de l’avis du Conseil fédéral, instauré des instruments financiers tenant suffisamment compte des conditions particulières des populations montagnardes. Le Conseil des Etats a également considéré que l'encouragement du travail à domicile n'était plus adapté aux conditions économiques et sociales actuelles et n'avait par conséquent plus de raison d'être. C'est à l'unanimité qu'il a adopté le projet du Conseil fédéral. Le Conseil national a suivi la chambre des cantons. Néanmoins, il a créé une divergence en ajoutant au texte la clause nécessaire de référendum facultatif. Les sénateurs ont aussitôt adhéré au texte proposé par la chambre du peuple. Au vote final, la loi fédérale a été acceptée par 141 voix contre 47 au Conseil national et par 43 contre 1 au Conseil des Etats [6].
Les deux chambres du parlement ont, en outre, donné suite à une motion Wyss (verts, SO) visant à promouvoir le « topsharing » au sein de l’administration fédérale. Par le biais de cette intervention parlementaire, le Conseil fédéral a été chargé de procéder aux modifications légales nécessaires afin d’inscrire le modèle du partage des responsabilités de direction dans sa politique du personnel [7].
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Chômage
Malgré le ralentissement économique mondial et le franc fort, le chômage a reculé en 2011. Sur l’ensemble de l’année, le taux de chômage moyen s’est établi à 3,1%, ce qui constitue un recul de 0,8 de points par rapport à 2010. Entre les mois de janvier et de juillet, le nombre de demandeurs d’emploi a fortement diminué de 148 800 à 109 200 personnes. Il est à relever qu’une partie de cette baisse de près de 40 000 personnes est attribuable à la révision de l’assurance-chômage. En effet, 13 000 personnes sont arrivées en fin de droit en mars en raison du fait que la durée des indemnités a été ramenée de 18 à 9 mois pour les chômeurs de 15 à 24 ans (ayant précédemment cotisé de 12 à 24 mois) et de 18 à 12 mois pour ceux de 25 à 55 ans (ayant précédemment cotisé entre 12 et 18 mois). A partir du mois d’août, la tendance s’est inversée sur le marché du travail. Au cours du deuxième semestre, une progression nette d’environ 20 000 demandeurs d’emploi a été enregistrée. A la fin de l’année, les statistiques du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) ont ainsi fait état de 130 600 chômeurs. Le niveau du chômage s’est de nouveau caractérisé par de grandes divergences régionales. Le canton de Genève (6,0%) est resté en tête, devant Vaud (5,0%), Neuchâtel (4,9%), le Tessin (4,6%), le Valais (3,8%) et le Jura (3,5%). La Suisse romande et le Tessin ont affiché un taux de chômage (4,6%) bien supérieur à celui de la Suisse alémanique (2,5%) où les cantons ruraux restent très nettement au-dessous de la moyenne nationale. Quant au chômage des jeunes (tranche d’âge de 15 à 24 ans), il a fortement diminué pour s’établir à 3,2% (contre 4,4% en 2010). Le recul a été moins prononcé pour la catégorie des plus de 50 ans. Le taux de chômage de ce groupe est passé de 3,5% à 3,0% [8].
Au sens du Bureau international du Travail (BIT) 184 000 personnes ont été touchées en moyenne par le chômage durant l’année 2011, ce qui correspond à un taux de 4,0%. Ces indicateurs se sont inscrits en nette amélioration, car ils étaient respectivement de 204 000 personnes et de 4,5% en 2010. Sur le plan international, la Suisse a donc de nouveau fait figure de bon élève. Parmi les pays européens de l’OCDE, seule la Norvège a affiché un taux de chômage inférieur. Malgré cela, le 35ème baromètre des préoccupations publié par le Credit Suisse a de nouveau placé le chômage en tête des inquiétudes des Suisses, devant les questions liées aux étrangers et à l’évolution générale de l’économie [9].
 
[5] OFS : Statistique de la population active occupée 2011.
[6] MCF 10.110: BO CE, 2011, p. 494 ss.; BO CN, 2011, p. 1606 ss.; NZZ, 9.6. et 23.9.11.
[7] Mo. 09.3315: BO CN, 2011, p. 210 s.; BO CE, 2011, p. 654 s.
[8] Communiqué du SECO du 9.1.2012; NZZ, 9.6.11.
[9] OFS: Enquête suisse sur la population active (ESPA); OCDE : StatExtracts, Harmonized Unemployment Rates; Communiqué du Crédit Suisse du 8.12.11 (voir partie I, 1a (Grundsatzfragen).