Année politique Suisse 2012 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche
A la fin juillet, le nouveau recteur de l’ETH de Zurich a déclaré que
le niveau de la maturité gymnasiale avait récemment baissé et que, depuis la révision de 2007, il était désormais facile d’obtenir une maturité. Il a ainsi demandé aux gymnases de viser la performance et l’excellence et aux responsables pédagogiques de mettre en place des examens de maturité plus sévères. Toute la fin de l’année 2012 a été animée par la question du niveau de la maturité gymnasiale. De ce débat est née une controverse entre cantons ruraux et alémaniques d’un côté, et romands de l’autre. Si les premiers font l’éloge de l’apprentissage et recommandent un accès extrêmement sélectif à l’université, les autres souhaitent démocratiser la maturité qu’ils voient comme une sorte d’assurance-réussite dans la vie. Ce sont tout d’abord les recteurs d’universités romandes qui ont répondus au pique de l’ETH, signalant qu’il n’avait perçu aucune baisse de niveau. En outre, ils en ont profité pour relancer le débat sur un examen de maturité fédérale centralisé, donc national. Le futur ministre de la formation, Schneider-Ammann, a apporté sa pierre à l’édifice. Il a d’abord estimé que le nombre de détenteurs de maturité fédérale était trop élevé, en particulier en Suisse romande. Dressant un parallèle entre la courbe du chômage et l’évolution du nombre de bacheliers, il a préconisé un accès plus difficile aux études et donc une réduction de l’attrait de la maturité. Dans cette même optique, il espère offrir une plus grande visibilité à la voie professionnelle. D’après lui, cela constitue la seule façon de rester compétitif, tout en gardant un faible taux de chômage. Pour appuyer son argumentation, il a expliqué que la société devait s’appuyer sur un socle de personnes aux compétences avant tout manuelles. De nombreuses personnes, notamment parmi les milieux politiques de gauche, ont réagi et se sont opposées à cette vision qui place la formation en sous-traitance de l’économie. Elles ont montré que la corrélation entre chômage et taux de maturité n’était pas forcément avérée. De plus, elles ont estimé qu’il n’était pas judicieux de limiter l’accès à la maturité, alors que les besoins en personnels dans les domaines des mathématiques, de l’informatique, des sciences naturelles et de la technique restent encore très élevés
[11].