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Les élections cantonales de 1981, au milieu de la législature fédérale de 1979-1983, n'ont pas apporté de tendances aussi marquées que celles des années précédentes. Mis à part le renouvellement des autorités dans quelques cantons de montagne avec leurs conditions particulières, l'essentiel des scrutins ont eu lieu en Suisse romande. Dans ces élections, les libéraux ont continué à accentuer leurs positions ce qui, cependant, n'a pas suffi partout à accroître la force du camp bourgeois. A gauche, le déclin du PdT s'est poursuivi. Toutefois, le PS a enregistré des gains importants dans plusieurs cantons ce qui a valu à la gauche - en partie grâce au succès modeste remporté par le petit Parti socialiste ouvrier (ancienne Ligue marxiste révolutionnaire) - de se maintenir, voire même de progresser. Dans le peu de scrutins à la proportionnelle qui se sont déroulés en Suisse alémanique, le centre de gravité s'est déplacé encore davantage vers la droite. Quant à la participation électorale, elle a à nouveau diminué de quelques pour-cent.

Tendances élections cantonales 1981
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

Le changement le plus important a été enregistré dans le canton de Fribourg. Le PS a fait une remarquable percée au détriment avant tout des démocrates-chrétiens. Après avoir perdu la majorité au Grand Conseil en 1966 déjà, le PDC a vu sa base électorale se rétrécir progressivement depuis lors. Néanmoins, il a réussi à conserver jusqu'aux dernières élections de novembre 1981 la majorité à l'exécutif. A la suite de la démission des deux magistrats démo-chrétiens, P. Dreyer et A. Waeber, une formule magique plus équilibrée s'est également imposée au sein du Conseil d'Etat fribourgeois où siègent désormais, à côté de trois PDC, deux socialistes, F. Morelet D. Clerc. Dans la mesure où le PRD a réussi à conserver ses deux sièges, le représentant UDC, J. Cottet, a été contraint de passer la main. Un remaniement semblable dans le rapport des forces s'est opéré à l'occasion du renouvellement du parlement. Le PDC a reculé et le PS progressé. Ce dernier est même devenu la seconde force politique du canton, devançant ainsi les radicaux.

Elections cantonales Fribourg 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Freiburg
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

Les élections communales à Lausanne ont confirmé certaines tendances qui se sont manifestées dans d'autres cantons romands. Le POP, section vaudoise du PdT, a perdu ses électeurs en masse, alors que l'ascension des libéraux, qui sont à la droite des partis bourgeois, s'est poursuivie. Dans de nombreuses autres grandes communes du canton de Vaud, la gauche a aussi reculé, ce qui a mis fin à sa majorité à Yverdon comme à Renens. A la municipalité de la ville de Lausanne, les radicaux et les libéraux ont chacun gagné un siège, ce au détriment des écologistes et du PS.

J. Lienhard (prd) et Françoise Champoud (pl) ont été élus comme nouveaux membres de la Municipalité, éliminant ainsi M. Lévy (ps) et J.-C. Rochat (gpe), sortants. Le radical M. Pittet, lui aussi réélu, était entré au Conseil municipal après le 10.5.81 déjà, lors d'une élection complémentaire.

Elections communales Lausanne 1981
Dossier: Kommunale Wahlen 1981

Si le PS a progressé en sièges à Genève lors de l'élection du parlement cantonal en octobre, en revanche, l'ensemble de la gauche n'a visiblement pas bénéficié de l'«effet Mitterrand». Les communistes ont subi une nette défaite, ramenant leur nombre de sièges de 16 à 10. L'entente genevoise, qui regroupe les partis bourgeois, est sortie renforcée de ces élections. Les radicaux ont, pour la première fois depuis longtemps, enregistré des gains. Les véritables vainqueurs ont toutefois été les libéraux qui ont gagné encore cinq sièges. Pour leur part, les démocrates-chrétiens ont continué de décliner. Lors du renouvellement du Conseil d'Etat, en novembre, le PS a tenté avec succès de reconquérir le siège perdu en décembre 1980, à la suite de l'élection du candidat hors parti A. Werner, professeur de médecine. Soutenu par les partis bourgeois, celui-ci a été une nouvelle fois opposé au socialiste Ch. Grobet et le duel a tourné cette fois à l'avantage du second.

Elections cantonales Genève 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Genf
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

La composition politique du parlement cantonal des Grisons s'est révélée assez stable. Les députés sont élus en partie dans les assemblées des cercles, en partie au scrutin secret selon le système majoritaire. La forte position de l'UDC s'est quelque peu effritée, tandis que le PS a gagné un siège. Pourtant, le système majoritaire a empêché des changements plus importants.

Elections cantonales Grisons 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Graubünden
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

A Soleure, le PDC a légèrement renforcé ses positions, et ce au détriment du PS. Le seul mandat détenu jusqu'ici par les Organisations progressistes a été conquis de justesse, après vérification, par le PRD. L'attribution de deux mandats a suscité des controverses; d'une part entre le PS et le PDC, d'autre part entre le PS et le PRD. Les socialistes ont, en définitive, été contraints de céder ces deux sièges, l'un en raison du résultat consécutif à un second comptage des voix et l'autre par tirage au sort. Le recours de droit public déposé par les socialistes auprès du Tribunal fédéral contre ce procédé a été refusé au printemps 1982. Quant au renouvellement du gouvernement, la coalition figurant sur une liste commune a été reconduite (le radical F. Schneider a succédé au démissionnaire H. Erzer).

Elections cantonales Soleure 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Solothurn
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

Pour la première fois, une enquête privée a tenté d'établir l'appartenance à un parti des parlementaires d'Appenzell Rhodes-Extérieures. Elle a confirmé le fait que la grande majorité d'entre eux sont radicaux. En effet, lors des élections législatives, le choix se porte davantage sur des personnalités représentant des localités que sur celles défendant les intérêts des partis. Etant donné que la plupart des communes n'ont droit qu'à un ou deux représentants, une élection au système proportionnel n'aurait donc de sens que dans quelques communes seulement. La réduction du nombre des mandats parlementaires de 61 à 58 n'a pas fait perdre de siège au PS ni au PDC qui sont des partis minoritaires.

La Landsgemeinde a élu H. Höhener, âgé de 34 ans seulement, comme nouveau membre du gouvernement. R. Reutlinger a été désigné comme Landammann.

Elections cantonales Appenzell Rhodes-Extérieures 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Appenzell Ausserrhoden
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

Dans le canton de Neuchâtel, le PS a également obtenu un succès lors de l'élection du Grand Conseil. Il a bénéficié, entre autres, d'une participation électorale à nouveau élevée et consolidé ainsi sa position de premier groupe parlementaire. Le PRD a malgré tout bien résisté à cette percée du PS et pu se maintenir, tandis que la liste commune aux libéraux et aux progressistes nationaux n'a pas réussi à comptabiliser autant de points que les deux formations avaient obtenus séparément quatre années auparavant. Quant aux communistes, ils ont subi à nouveau un revers en perdant deux sièges. Lors du premier tour de l'élection du gouvernement, duquel s'étaient retirés F. Jeanneret (pl) et R.Schläppy (ps), seul un candidat a obtenu la majorité absolue. Grâce au retrait du candidat popiste (PdT), le Conseil d'Etat a été renouvelé tacitement, sans qu'il y ait eu de modification dans sa composition. Comme les nouveaux élus, le libéral J. Cavadini et le socialiste R. Felber, appartenaient tous deux au Conseil national, un problème d'incompatibilité des mandats s'est posé. La loi neuchâteloise prescrit en effet qu'un seul membre du Conseil d'Etat a le droit de siéger aux Chambres fédérales. C'est R. Felber qui a cédé sa place en raison du meilleur score obtenu lors du premier tour par J. Cavadini.

Elections cantonales Neuchâtel 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Neuenburg
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

Dans le canton de Vaud, les libéraux ont lancé une offensive pour l'obtention d'un second siège au Conseil d'Etat à l'occasion des élections complémentaires consécutives aux retraits anticipés de E. Debétaz (prd) et A. Gavillet (ps). Après un premier tour qui avait placé le radical R. Liron en troisième position derrière le socialiste D. Schmutz et le candidat libéral J.-F. Baehler, sans que personne atteigne pour autant la majorité absolue, l'ancienne formule de la composition gouvernementale a, toutefois, été confirmée. Inquiets de l'offensive politique des libéraux, les radicaux ont, en effet, retiré leur candidat pour le remplacer, au second tour, par la forte personnalité que représente le conseiller national J.-P. Delamuraz, syndic de Lausanne. Ils ont ainsi conservé leur troisième siège.

Elections complémentaires Conseil d'Etat vaudois 1981
Dossier: Kantonale Wahlen 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Waadt

Dans le canton d'Argovie, le PDC a progressé en pourcentage, redevenant ainsi électoralement le parti le plus fort. Comme dans les cantons qui avaient renouvelé ces dernières années leurs autorités, l'Alliance des indépendants a à nouveau reculé. Cependant, les grands perdants ont été les partis qui luttent contre l'emprise étrangère. Ils n'ont pu maintenir aucun de leurs dix sièges et ont été contraints de quitter la scène politique. Alors que tous les partis bourgeois ont profité de cet effondrement, le PS a pour sa part stagné. Le renouvellement de l'exécutif ne correspondait qu'à une élection fictive, puisque seuls les cinq conseillers d'Etat sortants se représentaient. Celle-ci a été à l'origine d'une baisse de la participation et d'un grand nombre de bulletins nuls (la participation n'a été que de 17,3%).

Elections cantonales Argovie 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Aargau
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

En Valais, les élections au Grand Conseil ont révélé une situation relativement stable. Elles ont été marquées principalement par l'avance des radicaux dans le Bas-Valais et celle du nouveau PRD, fondé en 1979, dans le Haut-Valais. Les perdants ont été les démocrates-chrétiens, constituant l'ancien parti dominant, et les formations de gauche. Le renforcement des radicaux et l'avènement d'une opposition haut-valaisanne au sein du PDC sont les signes d'une lente ouverture vers un pluralisme politique plus affirmé. Pour ce qui est de l'élection du gouvernement, les retombées de l'affaire Savro étaient encore perceptibles. En effet, le député du Haut-Valais P. Schmidhalter, porte-parole de l'opposition au sein du PDC, s'est présenté contre le démocrate-chrétien F. Steiner, chef du Département des travaux publics, qui était mêlé à l'affaire Savro. F. Steiner, originaire lui-aussi du Haut-Valais, a été en définitive réélu grâce au soutien du Bas-Valais. L'opposition combinée de la majorité du Haut-Valais et la minorité du Valais romand n'est donc pas parvenue à modifier la composition du Conseil d'Etat, tant et si bien que la revendication en faveur d'un nouveau mode d'élection du gouvernement est toujours d'actualité.

Elections cantonales Valais 1981
Dossier: Kantonale Wahlen - Wallis
Dossier: Kantonale Wahlen 1981

Lors des élections cantonales, la tendance observée depuis 1979 déjà s'est confirmée: les partis bourgeois, notamment le PRD et le PDC ont progressé; le PS a connu des succès et des échecs qui s'équilibrent; les groupes du centre et de l'extrême-droite ont continué à régresser. Si l'on fait la somme de tous les partis de gauche, on constate le plus souvent une croissance. La polarisation s'est donc poursuivie. Un phénomène analogue vaut pour les élections dans les villes importantes. La participation aux urnes a diminué presque partout. Schaffhouse a été le seul canton dans lequel elle s'est maintenue, et de loin, au-dessus de 50 pourcent.

Lors des élections cantonales, la tendance observée depuis 1979 déjà s'est confirmée
Dossier: Kantonale Wahlen 1980

Lors des élections complémentaires au gouvernement de différents cantons, le seul changement de composition politique a eu lieu à Genève. Là, le conseiller d'Etat et conseiller aux Etats socialiste Willy Donzé, chef du Département de la prévoyance sociale et de la santé publique, quittait, pour raisons de santé, le gouvernement une année avant les élections générales. Pour lui succéder, le PS a choisi comme candidat C. Grobet, dont le profil d'intellectuel de gauche est bien marqué. Cela suscita une contre-candidature des milieux bourgeois. A. Werner, professeur de médecine, n'appartient à aucun parti et n'a été officiellement soutenu par aucun d'eux. Cependant, un comité de personnalités bourgeoises connues a mené une coûteuse campagne en sa faveur. Grobet qui avait aussi l'appui du PdT fut battu de façon surprenante, tandis qu'un candidat de Vigilance est arrivé très loin derrière. Le PS, et par conséquent toute la gauche, ne dispose plus maintenant à Genève que d'un seul représentant au gouvernement, malgré son nombre relativement élevé d'électeurs, cas analogue à celui existant à Zurich depuis longtemps. La même situation de départ s'est présentée à Neuchâtel où le socialiste de droite R. Meylan, lui aussi conseiller aux Etats, a quitté le gouvernement. Le PS a également choisi comme candidat un représentant de son aile gauche, P. Dubois, mais cette candidature n'a été contestée par personne. Les sièges radicaux à repourvoir dans les gouvernements bernois et uranais n'ont pas été menacés.

Elections cantonales complémentaires Genève et Neuchâtel 1980
Dossier: Kantonale Wahlen - Genf
Dossier: Kantonale Wahlen - Neuenburg
Dossier: Kantonale Wahlen 1980

Le PRD a aussi obtenu des succès dans les communes tessinoises, qui ont toutes renouvelé leurs autorités le même jour. En revanche, le PS a renforcé sa position dans les communes neuchâteloises et jurassiennes. Le succès des socialistes jurassiens a été partiellement attribué au nouveau droit de vote des étrangers sur le plan communal.

Tendance élections communales 1980
Dossier: Kommunale Wahlen 1980

Le renouvellement de l'exécutif de la ville de Berne a vu la victoire des partis bourgeois, qui ne sont toutefois pas parvenus à rétablir la majorité perdue en 1955. Cette fois-ci, les mandats ont été répartis selon la même méthode que pour les élections au Conseil national, alors que jusqu'à présent une «proportionnelle à la bernoise» avait favorisé les petites formations politiques. Ainsi le mouvement «Junges Bern » a perdu son siège conquis en 1958, son représentant, F. Augstburger, directeur de la police, ayant eu à souffrir aussi bien de troubles de santé que des oppositions politiques. En outre Ruth Geiser, une nouvelle fois candidate sans l'appui d'un parti, n'a pas atteint non plus le quorum. La proportionnelle a fait pencher la balance en faveur de la liste commune PRD/UDC, qui a ainsi obtenu quatre des sept mandats. Mais comme ces deux partis n'avaient désigné que trois candidats, il a fallu organiser une nouvelle élection selon le système majoritaire pour attribuer le septième siège, ce qui a permis à Ruth Geiser de l'emporter avec l'aide des socialistes. Le seul nouveau venu au sein de l'exécutif de la ville est donc le radical M. Albisetti. Au sein du législatif, les déplacements ont été de peu d'importance.

Elections communales Berne 1980
Dossier: Kommunale Wahlen 1980

A Bienne, le PS fut le gagnant principal, mais aux frais du groupe local de gauche, l'Entente biennoise. Le représentant de cette entente à l'exécutif, H. Kern, anciennement socialiste, démissionna, ce qui provoqua de fortes pertes de voix pour son groupe. Le PS a ainsi retrouvé, au sein de l'exécutif communal, la majorité absolue qu'il avait perdue en 1964. Du côté bourgeois, il y eut aussi un changement puisque le PRD a dû concéder un siège de l'exécutif à l'UDC. Au législatif, les socialistes ont également renforcé leur position. Toutefois, la majorité de gauche fut remise en question par la mauvaise humeur de l'Entente biennoise envers les socialistes. Pour la première fois en Suisse, la Ligue marxiste révolutionnaire a obtenu à Bienne un mandat parlementaire.

Elections communales Bienne 1980
Dossier: Kommunale Wahlen 1980

A Schaffhouse, la réélection des cinq membres du gouvernement n'a pas posé de problèmes; en effet, les candidats du POCH et de la LMR ne représentaient pas une concurrence sérieuse. Les résultats obtenus par les conseillers d'Etat sortants furent même sensiblement meilleurs qu'en 1976.

Le renouvellement du Grand Conseil qui, là également, a eu lieu un peu plus tard, n'a pas apporté de grands changements, mais toujours est-il qu'on discerne une tendance d'abandon des petits partis au profit des grands. Une campagne des organisations de protection de l'environnement soutenait 15 candidats de différents partis et 10 d'entre eux furent élus.

Elections cantonales à Schaffhouse 1980
Dossier: Kantonale Wahlen - Schaffhausen
Dossier: Kantonale Wahlen 1980

Lors des élections communales, les succès sont surtout allés aux radicaux et aux socialistes. A St-Gall où la vieille opposition libérale-conservatrice est toujours vivante, le PRD a réussi, pour la première fois depuis 1968, à égaler le PDC au législatif. Il est en outre remarquable que l'Alliance des indépendants ait pu renforcer sa position électorale, contrairement à la tendance générale qui l'afflige.

Lors des élections à l'exécutif, qui ont suivi, les radicaux ont tâché de remplacer le maire sortant, A. Hummler, qui ne sollicitait pas sa réélection. Les trois grands partis, le PDC, le PRD et le PS, ne se battaient pas pour leurs sièges respectifs au sein de l'exécutif communal, mais chacun d'eux revendiquait la charge de maire, qui avait toujours été occupée par un radical. Au premier tour, aucun des trois candidats n'a obtenu la majorité absolue, mais le socialiste H. Christen arriva nettement en tête. Avec l'appui de l'Alliance des indépendants et la sympathie des milieux démocrates-chrétiens, il l'emporta au second tour sur le radical P. Schorer, qui venait d'être élu à l'exécutif.

Elections communales St-Gall 1980
Dossier: Kommunale Wahlen 1980

L'entrée du Grison Leon Schlumpf au Conseil fédéral et la mort de l'Appenzellois Raymond Broger ont nécessité deux élections complémentaires au Conseil des Etats. Toutes deux furent disputées, mais n'apportèrent aucun changement dans la composition de la représentation des partis politiques à la chambre des cantons. Dans les Grisons, U. Gadient, conseiller national UDC, l'emporta, avec l'aide du PDC, sur le candidat des radicaux, qui pensaient avoir le vent en poupe, compte tenu de leur progression en suffrages lors des élections fédérales de 1979. A Appenzell Rhodes-Intérieures, l'héritage politique du magistrat décédé, qui gouvernait son demi-canton et le représentait aussi à Berne, était moins convoité. Bien qu'Appenzell connaisse un système contraignant en matière de mandats publics, la Landsgemeinde a choisi au troisième tour de scrutin un jeune juriste, C. Schmid, greffier dans le canton de St-Gall, et a ainsi abandonné le lien traditionnel entre la représentation du demi-canton à Berne et le siège gouvernemental. Une élection complémentaire au Conseil national a également eu lieu. Pour remplacer R. Gamma décédé, qui n'appartenait à la chambre du peuple que depuis l'an passé, il a fallu désigner son successeur selon le système majoritaire. Le droit du PRD à ce siège a été officiellement respecté depuis 1917 par le parti prédominant, c'est-à-dire le parti conservateur devenu le parti démocrate-chrétien. Cette fois encore, il y eut tentative de rompre avec cette tradition, mais sans succès. Le successeur a été F. Steinegger.

Elections complémentaires au Conseil des Etats
Dossier: Eidgenössische Wahlen 1979 - Überblick

Les élections les plus disputées ont eu lieu à Bâle-Ville où le renouvellement du mandat des sept membres du gouvernement fut le centre d'intérêt. Les socialistes ont tenté de reconquérir leur troisième siège perdu en 1976 à cause du dissident H. Schmid. Lors du choix des candidats, c'est F. Mattmüller de l'aile gauche du parti qui s'imposa. En 1972, il avait déjà été un candidat dissident. Outre le PS, l'Alliance des indépendants et les partis de l'extrême-gauche ont cherché à modifier la répartition des sièges. Tandis que les socialistes refusèrent de présenter, conjointement avec le POCH, une liste de quatre candidats, les radicaux, les libéraux et les démocrates-chrétiens se sont unis pour défendre la majorité bourgeoise, au sein de laquelle le représentant du Parti libéral L. Burckhardt se fit remplacer. Au premier tour, quatre anciens seulement ont atteint la majorité absolue. Au second tour, furent élus Schmid, soutenu par un comité largement bourgeois, et le socialiste K. Schnyder, chef du département de police, attaqué dans son propre parti pour sa ligne plutôt dure; il en fut de même pour le nouveau candidat libéral P. Facklam, qui distança nettement le troisième candidat socialiste. Ainsi la composition politique de l'exécutif n'a pas été modifiée.

Pour le renouvellement du Grand Conseil, qui eut lieu en même temps, les changements les plus marquants furent, d'une part les gains du POCH, qui est devenu le plus important des partis non gouvernementaux, et d'autre part la défaite de l'Action nationale, qui a perdu plus de la moitié de ses sièges. Dans le camp bourgeois, le PRD a reconquis la première place qu'il avait perdue en 1968 et a ainsi relégué les libéraux au second rang. Les socialistes ont perdu une partie de leur avance de 1976.

Elections cantonales à Bâle-Ville 1980
Dossier: Kantonale Wahlen - Basel-Stadt
Dossier: Kantonale Wahlen 1980

Un renforcement des grands partis est apparu à St-Gall où il est de tradition d'élire d'abord le parlement puis le gouvernement. Le PDC qui avait obtenu en 1972 la majorité absolue au Grand Conseil est parvenu à la renforcer et atteindre quasiment le seuil de 50 pourcent avec le nombre de ses électeurs.

Pour l'exécutif, les trois partis gouvernementaux avaient établi une liste commune, qui confirmait les rapports de force existants; ainsi, les démocrates-chrétiens continuaient à reconnaître la parité avec les radicaux. Pour remplacer G. Hoby, démissionnaire, ils ont désigné K. Mätzler comme candidat. Aucune candidature supplémentaire n'a empêché le succès de l'entente.

Elections cantonales à St-Gall en 1980
Dossier: Kantonale Wahlen - St. Gallen
Dossier: Kantonale Wahlen 1980

Le conflit du Jura qui persiste a engendré un phénomène particulier de polarisation. Etant donné que, dans le Jura-Sud, seuls les séparatistes avaient établi une liste régionale «interpartis», l'élection de candidats antiséparatistes étaient incertaine. C'est pourquoi les trois grands partis bernois ont fait une grande publicité en faveur des Jurassiens du Sud figurant sur leurs listes, candidats qui, tous, avaient une orientation antiséparatiste. Ils ont ainsi déclenché une vague de sympathie chez les électeurs de l'ancien canton: trois candidats du Jura-Sud ont en effet obtenu, de façon totalement imprévue, des résultats record: mentionnons Geneviève Aubry (prd, BE), qui est à la téte de l'organisation des femmes antiséparatistes, ainsi que Jean-Paul Gehler (uds, BE), l'ancien chef du mouvement Sanglier. Ainsi, le Conseil national compte cinq membres qui représentent le Jura-Sud, à savoir quatre antiséparatistes et un séparatiste. Quant au canton du Jura, il dispose de deux sièges.

Résultats des élections au Conseil national 1979
Dossier: Eidgenössische Wahlen 1979 - Überblick

Malgré l'importance relative de ces modifications, divers observateurs ont cru pouvoir discerner un changement qualitatif au sein de la chambre du peuple. En effet, la polarisation est désormais plus marquée, non seulement à cause des succès obtenus par les bourgeois de droite d'une part et de l'extrême-gauche d'autre part, mais encore'à cause de l'entrée en jeu de nouveaux partisans d'une politique mieux profilée. 14 parlementaires qui se représentaient à leurs électeurs n'ont pas été réélus (18 en 1975). Cependant, étant donné que le nombre des départs fut plus élevé, le renouvellement du Conseil national a été plus ample qu'il y a quatre ans (1979: 29.5%; 1975: 25.5%). Parmi les socialistes élus pour la première fois, on note plusieurs tenants de l'aile gauche, enclins à la confrontation, tandis qu'en revanche plusieurs radicaux nouvellement élus appartiennent de façon assez nette aux milieux proches du patronat. Le nombre des conseillers nationaux provenant d'associations professionnelles ou économiques s'est aussi accru. Par ailleurs, les jeunes sont plus nombreux au sein de ce Conseil (la proportion des députés de moins de 40 ans s'éleva à 14%), alors que les femmes y voient leur représentation s'améliorer (10.5% contre 7.5% en 1975).

Résultats des élections au Conseil national 1979
Dossier: Eidgenössische Wahlen 1979 - Überblick

Les modifications survenues dans la répartition des sièges sont aussi restées dans certaines limites et ont ainsi confirmé l'impression de stabilité qui caractérise le système des partis politiques en Suisse. En chiffres absolus, le gain le plus grand a profité au PRD avec quatre sièges, tandis que les socialistes ont subi la perte la plus élevée avec quatre sièges également. Ces deux partis ont donc maintenant le même nombre de mandats (51). A l'extrême-droite, l'Action nationale a conservé ses deux sièges, alors que les républicains, orphelins de leur fondateur James Schwarzenbach, ont disparu à l'exception d'un représentant du mouvement genevois Vigilance. L'extrême-gauche, en revanche, a progressé, passant de cinq à sept représentants. Sur ce nombre, le traditionnel PdT n'occupe plus désormais que trois sièges. Enfin, petite nouveauté, un écologiste a été élu.

Résultats des élections au Conseil national 1979
Dossier: Eidgenössische Wahlen 1979 - Überblick

Les modifications des rapports de force ont toutefois été différentes d'un canton à l'autre. Dans certains d'entre eux, tant le groupe des partis bourgeois que celui des partis de gauche ont considérablement augmenté leurs proportions respectives d'électeurs. Ce furent surtout les cantons dans lesquels le PRD et le PS se sont disputés un siège au Conseil des Etats. Dans d'autres cantons, le déplacement eut lieu unilatéralement de gauche à droite. Ainsi, à Berne, le PS a perdu, au profit de l'UDC, le premier rang parmi les partis, alors qu'il l'avait occupé quatre décennies durant. Dans le canton de Vaud, les socialistes ont aussi cédé leur uremière place aux radicaux aui retrouvent ainsi - après l'éclipse d'une législature - leur suprématie. Toutefois, des déplacements d'importance relative ont été enregistrés entre partis cantonaux proches: aux Grisons, le PRD l'a emporté sur l'UDC (ancien Parti démocratique) et à Bâle-Ville, ce même parti a repris la tête des partis bourgeois. En revanche, à Genève et à Neuchâtel, il a cédé la place aux libéraux.

Résultats des élections au Conseil national 1979
Dossier: Eidgenössische Wahlen 1979 - Überblick