Comme chaque année, une étude, intitulée « Sécurité 2004 », a été menée en Suisse sur le thème de la sécurité par l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) en collaboration avec le DDPS. Les sondés, 1200 Suisses ayant le droit de vote, ont été interrogés une première fois au mois de février, puis une seconde fois au mois en mars après les attentats terroristes de Madrid. Les enseignements de cette étude sont nombreux. Tout d’abord, les Suisses se sentent globalement en sécurité. Ce sentiment a d’ailleurs augmenté de 3% par rapport à l’année précédente (85% contre 82). Malgré les attentats de Madrid, ça n’est pas la question du terrorisme qui a préoccupé le plus les citoyens interrogés, mais la sécurité de l’emploi et la sécurité sociale (AVS, assurance chômage), deux aspects considérés à la fois comme très importants et relativement menacés. Ensuite, il apparaît que seule une faible majorité des Suisses approuve la nécessité d’avoir encore une armée. Les doutes à ce sujet sont surtout présents chez les jeunes entre 18 et 29 ans. Parmi ceux qui sont en âge de servir, seuls 41% pensent que l’armée est nécessaire (soit 18% de moins qu’en 2003). 49% des sondés (contre 40% en 2003) se disent en outre favorables à la suppression de l’obligation de servir. Quant aux jeunes adultes, ceux-ci sont favorables à 61% à une armée de métier et à 67% à une armée de milice basée sur le volontariat. De manière générale, l’armée de milice compte davantage de partisans que l’armée de métier, respectivement 48% (5% de moins qu’en 2003) contre 43% (+6%), cette dernière étant avant tout exigée par ceux qui ne considèrent pas l’institution comme nécessaire. Une personne sur deux estime par ailleurs que l’armée devrait venir au secours de la police. Pour terminer, le sondage met en lumière que plus de la moitié des personnes interrogées (54%) estiment que les dépenses pour l’armement sont trop élevées. Une personne sur cinq environ pense même que « beaucoup trop » d’argent est dépensé pour la défense du pays et seulement 5% des sondés sont d’avis que l’armée doit avoir plus d’argent à disposition. En ce qui concerne la tradition qui veut que chaque citoyen possède une arme et des munitions à domicile, il n’y a plus guère que 49% des personnes interrogées qui l’approuve, contre 57% en 1989. Cet état de fait est sans doute à mettre en corrélation avec la volonté d’une grande majorité de celles-ci de renforcer le contrôle de la vente d’armes en Suisse.

Dossier: Jahresstudien «Sicherheit»