Année politique Suisse 1974 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen
Elections des parlements cantonales
En pays de Vaud, le Grand Conseil fut réélu le 3 mars. On ne retrouva pas seulement l’« Entente vaudoise n, regroupant les bourgeois, ainsi que les deux partis de gauche, qui avaient apparenté leurs listes dans plusieurs arrondissements comme lors des « municipales » de 1973, la situation se trouva compliquée par la présence de groupements essentiellement ordonnés au problème dit de la surpopulation étrangère ou à celui de la protection de l'environnement. Grâce aux listes communes, l'Action nationale et le Mouvement républicain conquérirent plusieurs sièges dans l'agglomération lausannoise, tandis que la coalition entre les indépendants et le Mouvement populaire pour l'environnement (MPE) échouait. Presque tous les partis traditionnels enregistrèrent des pertes de suffrages, les radicaux surtout qui durent concéder des mandats, ce qui confirme leur tendance au recul
[5].
Ce fut le 5 mai que le Grand Conseil du canton de Berne fut renouvelé. Là encore, les nouvelles formations de droite, généralement en ordre dispersé, remirent en cause la stabilité traditionnelle. Dans les agglomérations urbaines, l'Action nationale enleva 5 sièges, les républicains aucun ; à l'extrême-gauche, les organisations progressistes (POCH) glanèrent un mandat dans le chef-lieu, tandis que les jeunes socialistes, qui présentaient leur propre liste; restaient sans succès. Les grands perdants ont été les socialistes, dont le recul n'a ainsi pas pu être stoppé ; la députation de l'Alliance des indépendants, pour sa part, s'est considérablement amenuisée. Au centre de l'intérêt : les élections dans le Jura qui, ainsi qu'on l'a déjà mentionné, étaient entièrement placées sous le signe du plébiscite à venir
[6].
A Glaris, Nidwald et Obwald, les élections au parlement eurent lieu en mai et juin, à Zoug le 10 novembre. Dans ces cantons, en règle générale, chaque commune choisit ses propres représentants ; à Nidwald et Obwald, le système majoritaire est en usage, ainsi que dans les communes les moins importantes de Glaris et Zoug. On ne nota l'entrée en scène d'aucun groupement nouveau. A
Nidwald, les socialistes perdirent leur seul mandat, conquis en 1955
[7]. A
Obwald, pour la première fois, on constata officiellement la tendance politique de chaque membre du Conseil ; il en résulta une augmentation considérable de la force du PRD
[8]. A
Glaris, le recul du groupe démocrate (UDC) — amorcé dès 1962 — s'est encore accentué. A
Zoug, le PDC a renforcé sa majorité absolue ; l'Alliance des indépendants, déjà bénéficiaire des élections communales du chef-lieu, a pu augmenter, pour la première fois, le nombre de ses sièges. Elle n'en avait qu'un jusque-là
[9].
[5] GdL, 53, 5.3.74 ; cf. APS, 1970, p. 30 s. ; 1973, p. 30, 161. Pour le développement historique des rapports de force, cf. Roland Ruffieux (et autres), Les élections au Grand Conseil vaudois de 1913 à 1966, Lausanne 1974, notamment p. 128 ss. et 170 ss.
[6] BN, 101, 2.5.74. Cf. APS, 1970, p. 31 ainsi que supra, part. I, 1 d, question jurassienne.
[7] Vat., 121, 27.5.74 ; 136, 15.6.74 ; 146, 27.6.74. Cf. PSS, Rapport de gestion, 1955 et 1956, p. 53.
[8] Vat., 132, 10.6.74 ; 143, 24.6.74 ; 221, 24.9.74.
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