Année politique Suisse 1979 : Grundlagen der Staatsordnung / Wahlen
Elections cantonales
Lors des élections cantonales, la tendance à la polarisation est apparue le plus nettement à Zurich. Là le PS qui, bien que comptant le plus grand nombre d'électeurs, n'a plus, depuis 1963, qu'un représentant au sein du collège exécutif de sept membres, a tenté de renforcer sa position. En novembre 1978, lors du congrès de ce parti, une triple candidature avait été décidée bien qu'une seule démission ait été annoncée et que le groupe parlementaire socialiste ainsi que le cartel syndical se fussent prononcés contre la revendication d'un troisième siège gouvernemental. Le PRD, l'UDC et le PDC s'unirent une nouvelle fois pour reconduire leur quintuple représentation au sein du gouvernement cantonal. Le 1er avril, les électeurs confirmèrent le statu quo et le PS ne réussit qu'à faire réélire son représentant sortant. Ainsi Lilian Uchtenhagen, conseiller national, dont la candidature était soutenue par les syndicats, a échoué. Pour remplacer le conseiller d'Etat A. Mossdorf qui ne se représentait pas, le PRD fit élire A. Sigrist, président de l'Union cantonale des arts et métiers
[39]. En revanche, pour le renouvellement du Grand Conseil zurichois, tant les socialistes que les radicaux ont obtenu des gains importants en voix et en sièges. Les perdants furent l'Alliance des indépendants et surtout l'Action nationale qui n'a désormais plus aucun représentant. L'extrême-gauche, qui a visiblement eu de la peine à se profiler à cause de la politique plus affirmée du PS, est restée dans une position marginale quasiment insignifiante. Par ailleurs, la campagne électorale qui fut vigoureuse n'a pas réussi à rehausser le taux de participation. Celui-ci est même tombé à 40% tout juste
[40].
Les élections à Bâle-Campagne ont connu une issue semblable. Comme à Zurich, le PS a brigué à nouveau un second siège gouvernemental, compte tenu de sa force électorale, mais ne l'a pas obtenu. De leur côté, les candidats du POCH et du PdT ont subi un échec cuisant. Au parlement, les socialistes et les radicaux ont renforcé leurs positions; cependant, le POCH en a fait de même. Dans le cercle électoral d'Arlesheim, proche de la ville, un parti libéral prit part à l'élection pour la première fois. Son résultat fut modeste
[41].
Dans les deux cantons catholiques de Lucerne et du Tessin, toujours marqués par l'ancien antagonisme entre conservateurs et radicaux, les rapports de force au parlement sont restés plus stables. De son côté, le PS a stagné, tandis qu'à sa gauche le POCH ou, au Tessin, le PSA, progressait quelque peu. Les radicaux lucernois ont réalisé de légers progrès, mais n'ont cependant pas menacé la majorité absolue du PDC dans ce canton. Au Tessin, où l'exécutif est élu selon le système de la représentation proportionnelle, les socialistes autonomes sont entrés pour la première fois dans la compétition pour les sièges gouvernementaux. Ils n'ont, toutefois, pas réussi à bouleverser la traditionnelle «formule magique». Chez les radicaux, C. Speziali a remplacé A. Righetti qui ne se représentait plus
[42].
Aux Grisons, les élections parlementaires selon le système majoritaire n'ont apporté, comme d'habitude, que des modifications mineures. Même le PDC dont l'image de marque avait été quelque peu ternie par des faux-pas de deux de ses hommes politiques, s'en est tiré avec des pertes minimes
[43].
Dans plusieurs cantons, il y eut des élections complémentaires au gouvernement. Un siège démocrate-chrétien a été disputé dans les Grisons et un siège radical à Soleure. Dans les deux cas, la composition de l'exécutif ne s'est toutefois pas modifiée
[44]. A Berne, Obwald et Appenzell Rhodes-Intérieures, les postes vacants ont été repourvus sans opposition
[45].
[39] Candidatures socialistes: Vr, 128. 5.6.78; 263. 9.11.78: TA, 276. 27.11.78; cf. APS, 1978, p. 173. Coopération des partis bourgeois: NZZ, 21. 26.1.79. Résultats: presse du 2.4.79.
[40] Dans 14 des 18 cercles électoraux, les listes radicales étaient apparentées à celles de l'UDC et du PDC. ce qui valut à nouveau au PRD d'obtenir le plus grand nombre de sièges, bien que ses électeurs furent moins nombreux que ceux du PS (Die Zürcher Kantonsratswahlen 1979. Statistische Mitteilungen des Kantons Zürich, cah. 99, p. 12 s.); cf. APS, 1975. p. 37; 1977. p. 34. Campagne: TA, 59. 12.3.79; 74. 29.3.79; NZZ, 74. 29.3.79.
[41] Elections du 25.3: BaZ, 12, 15.1.79; 52, 2.3.79; 72-74. 26-28.3.79. Cf. APS, 1975. p. 37.
[42] Lucerne (29.4): BaZ, 95. 24.4.79: LNN, 99-101. 30.4-2.5.79; Vat., 99-101. 30.4.-2.5.79. Tous les conseillers d'Etat furent réélus. — Tessin (1.4): CdT. 36. 13.2.79: 76-79. 2-5.4.79: BaZ, 58, 9.3.79: TA, 58. 10.3.79; NZZ, 72. 27.3.79.
[43] Elections du 6/20.5: LNN. 101. 2.5.79; Bund. 102. 3.5.79: 106. 8.5.79; NZZ, 102. 4.5.79; (sda), 116. 21.5.79.—PDC: Le CE G.C. Vincenz avait démissionné en mars. ayant été poursuivi pour fraude fiscale (Vat.. 60. 13.3.79; TA, ddp. 60. 13.3.79); il fut remplacé le 10.6 par le CN M. Cavelty (pdc). pourtant contesté par le PS et le PRD (Vat., 118. 22.5.79 ;NZZ 133. 12.6.79). A la méme période, le conseiller d'Etat R. Sciuchetti fut dénoncé pour avoir usurpé lé titre de licencié; il se retira en mai convié qu'il était par le PRD et l'UDC grisons ainsi que par le PDC suisse (NZZ, sda. 99, 30.4.79; TA, 1 I I, 15.5.79; BaZ, 114, 17.5.79: 116. 19.5.79).
[44] Grisons: Le siège de R. Sciuchetti (cf. supra. note 43) fut gagné par B. Lardi (pdc) contre un candidat socialiste et un candidat «sauvage» (TA, 205. 5.9.79; presse du 10.9.79). Soleure: A. Wyser (prd). nommé directeur de l'Office central de la défense fut remplacé par W. Bürgi (prd) malgré une candidature du secrétaire central du POCH, E. Hafner (NZZ, 82. 7.4.79: 241. 17.10.79; 245. 22.10.79: BaZ, 116. 19.5.79).
[45] Berne: E. Jaberg (udc) fut remplacé par le secrétaire général de I'UDC suisse et bernoise, P. Schmid, tandis que le CN jurassien P. Gehler n'obtint pas la nomination de son parti (BZ, 7. 10.1.79; Bund, 34, 10.2.79; 41, 19.2.79: 42, 20.2.79; cf. APS, 1978, p. 174). Obwald: Vat.. 95, 25.4.79; 99, 30.4.79. Appenzell Rhodes-Intérieures: NZZ, 99, 30.4.79.
Copyright 2014 by Année politique suisse
Dieser Text wurde ab Papier eingescannt und kann daher Fehler enthalten.