Année politique Suisse 1992 : Infrastruktur und Lebensraum / Erhaltung der Umwelt
 
Déchets
print
Gestion des déchets
Un conflit a éclaté entre la Suisse, la CE et la France concernant les emballages pour boissons. L'ordonnance helvétique à ce sujet prescrit l'interdiction du PVC dès le 1er novembre 1991, interdiction confirmée par le Tribunal fédéral. Or, le PVC constitue l'emballage de prédilection des minéraliers français. Ceux-ci, ainsi que la Commission européenne, ont accusé la Suisse d'avoir mis en place une mesure discriminatoire, douteuse du point de vue environnemental et non eurocompatible, afin de protéger le marché suisse des eaux minérales. La Suisse s'est défendue de toute volonté protectionniste et a affirmé n'agir que dans le but d'une protection accrue de l'environnement [51].
Par ailleurs, les évaluations quant aux conséquences de cette ordonnance sur le volume des déchets ont fait apparaître des résultats positifs et une importante diminution globale des déchets des emballages pour boissons. Ainsi, les buts fixés par le texte légal ont été largement respectés en ce qui concerne le verre et, dans une moindre mesure, l'aluminium. Par contre, les objectifs posés pour le PET n'ont pu être atteints. La raison principale fut le retard pris par le processus de recyclage en ce domaine. La marge de progression pour ce type de déchets reste cependant importante [52].
La France a décidé de ne plus accepter sans condition les ordures ménagères étrangères sur son sol, notamment les déchets helvétiques, et a introduit des procédures de contrôle et de notification identiques à celles en vigueur pour les déchets spéciaux. La Suisse, en particulier les cantons de Vaud et du Jura, avait en effet pris l'habitude depuis de nombreuses années d'exporter ses surplus. La nouvelle situation la contraint à assumer elle-même le traitement, ce qui devrait être possible, compte tenu de l'avancement du programme de rénovation des installations d'incinération des ordures ménagères [53].
top
 
print
Déchets spéciaux
En raison de la ratification par un vingtième Etat, la Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux est entrée en vigueur le 5 mai. Ce texte, signé en 1989 par 34 pays et la CE, a pour but de permettre aux Etats d'accepter ou de refuser un chargement de déchets, de développer le traitement près du lieu de production, de diminuer et contrôler les mouvements transfrontières et d'assister les pays du Tiers monde en matière d'élimination et de stockage [54].
Après les piles et les réfrigérateurs, ce fut au tour des véhicules motorisés d'être frappés d'une taxe anticipée pour le recyclage de leurs déchets spéciaux. Cette initiative provient de l'association des importateurs suisses d'automobiles qui s'est engagée à verser 75 francs par véhicule importé. Cela devrait permettre de soutenir la Fondation pour l'élimination des véhicules de démolition dans le but de construire d'ici 1995 trois centres d'incinération [55].
 
[51] NZZ, 1.2 et 26.7.92; NQ, 20.3.92; presse du 29.4 et 30.4.92; Bund et JdG, 17.7.92; TA, 18.7.92. Voir aussi APS 1990, p. 192. Selon la CE, les ventes d'eaux françaises en Suisse auraient été divisées par trois depuis l'interdiction du PVC.
[52] Presse du 5.10.92. Au début de l'année, le taux de recyclage du PET était de 13%, alors qu'il atteignait 43% pour l'aluminium et 70% pour le verre. En fin d'année, il apparaissait que les taux de recyclage avaient nettement augmenté, en particulier pour l'aluminium et le PET: NZZ, 16.11.92.
[53] Presse du 21.8.92; NQ, 22.8.92.
[54] Presse du 15.4.92. Voir APS /989, p. 179 s. Le secrétariat de cette convention a été installé à Genève: presse du 29.12.92. La Grande-Bretagne a annoncé qu'elle n'entendait plus accepter de déchets spéciaux étrangers. Cela n'ira pas sans poser quelques problèmes à la Suisse, grosse exportatrice, et l'obliger à construire d'urgence des centres de traitement; NZZ, 25.8.92; NQ, 21.10.92.
[55] Presse du 11.8.92. Dans un proche avenir, grâce à un accord entre les professionnels de la branche, les appareils électroniques (en particulier l'informatique) seront également assujettis à une taxe anticipée d'élimination. Les appareils électroménagers devraient également être touchés: LM, 17.8.92; Suisse, 22.10.92.