Année politique Suisse 1993 : Allgemeine Chronik / Schweizerische Aussenpolitik
 
Europe: autres institutions
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Conseil de l'Europe
En 1993, l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a approuvé l'adhésion de quatre nouveaux pays: la Lituanie, la Slovénie, l'Estonie et la Roumanie. Depuis la chute du mur de Berlin, neuf pays d'Europe centrale ont adhéré au Conseil de l'Europe, ce qui a porté le nombre d'Etats membres de 23 à 32 [22].
A l'occasion de la discussion sur les rapports annuels du Conseil fédéral et de la délégation parlementaire au Conseil de l'Europe, une large discussion s'est ouverte au parlement sur l'avenir de l'organisation et des relations de la Suisse avec celle-ci. Plusieurs députés ont souligné le rôle accru du Conseil de l'Europe depuis l'effondrement des régimes communistes des pays d'Europe centrale et orientale, notamment en tant que structure de rapprochement avec les pays d'Europe occidentale. Certains députés se sont exprimés en faveur d'une extension des activités du Conseil de l'Europe; en plus de ses compétences traditionnelles dans les domaines des droits de l'homme et de la protection des biens culturels, son action devrait s'élargir aux questions de l'environnement et de l'éducation. A l'inverse, les représentants des démocrates suisses et de l'UDC ont plaidé pour une limitation des activités du Conseil de l'Europe à la seule question des droits de l'homme [23].
Lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil de l'Europe à Vienne, trois sujets principaux ont été débattus: la réforme des mécanismes de protection des droits de l'homme, l'adoption d'une charte des minorités garantissant leur protection et la mise sur pied d'un plan d'action pour lutter contre le racisme et l'intolérance. Au terme de la réunion, une déclaration finale comportant différentes propositions sur les problèmes mentionnés ci-dessus a été approuvée [24].
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AELE
Le Conseil fédéral a accepté la proposition des pays de l'AELE d'accorder à la Suisse un statut d'observateur au sein de l'organisation dans la gestion et le développement futurs de l'EEE. Ce statut ne vaudra cependant que pour les travaux internes de l'AELE concernant l'EEE et non pour les organes mixtes UE-AELE. En acceptant cette offre, le Conseil fédéral s'est engagé à verser une contrepartie financière [25].
Depuis 1990, les pays de l'AELE ont signé plusieurs accords de libre-échange avec des pays d'Europe centrale. En 1993, des accords avec la Pologne et la Roumanie ont été ratifiés par les Chambres fédérales; par ailleurs, deux nouveaux traités similaires ont été signés, l'un avec la Hongrie et l'autre avec la Bulgarie [26].
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CSCE
Après plusieurs années de négociation, les Etats membres de la CSCE ont réussi à se mettre d'accord quant à la mise sur pied d'un mécanisme de règlement pacifique des différends. Celui-ci est codifié dans une Convention relative à la conciliation et l'arbitrage au sein de la CSCE qui a été adoptée par le Conseil de la CSCE à la fin de l'année 1992. Le Conseil fédéral a soumis aux Chambres un projet d'arrêté approuvant cette convention; cette dernière institue une procédure de conciliation à laquelle aucun Etat signataire ne peut se soustraire en cas de litige ou de conflit avec un Etat tiers, ainsi qu'une procédure d'arbitrage qui restera facultative. La gestion de ces procédures sera du ressort d'une Cour de conciliation et d'arbitrage dont le siège sera situé à Genève. En outre, le Conseil fédéral a présenté au parlement deux projets d'arrêtés afin de ratifier les traités bilatéraux de conciliation et d'arbitrage avec la Pologne et la Hongrie. Les deux Chambres ont approuvé à l'unanimité ces trois textes [27].
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Europe centrale et orientale
La chambre basse, comme le Conseil des Etats l'année dernière, a approuvé à une large majorité le crédit supplémentaire de 600 millions de francs pour la poursuite de la coopération avec les Etats d'Europe centrale et orientale, et plus particulièrement la Communauté des Etats indépendants (CEI).
Avant d'aborder la discussion par article, le Conseil national a rejeté une proposition de non-entrée en matière de R. Moser (pa, AG) et une proposition de renvoi au Conseil fédéral soutenue par une majorité des députés de l'UDC. Ceux-ci souhaitaient que le gouvernement revoie les conditions d'octroi de l'aide et le contrôle de celle-ci en raison de la présence de troupes de l'ex-Union soviétique sur le territoire des pays baltes et du soutien de la Russie à la Serbie. Le groupe démocrate-chrétien avait déposé une proposition similaire au groupe de l'UDC, mais a finalement décidé de la retirer suite aux explications et aux garanties fournies par le chef du DFAE.
Plusieurs propositions sur les moyens et les conditions de la coopération suisse ont été faites par les députés, mais aucune modification du projet du Conseil fédéral n'a été adoptée. Ainsi, la proposition Aregger (prd, LU) de réduire à 350 millions de francs ce crédit supplémentaire a été largement repoussée, de même que celle de G. Stucky (prd, ZG) qui prévoyait de consacrer l'ensemble du crédit à l'assainissement des centrales nucléaires de l'ex-Union soviétique. Par ailleurs, le chef du DFAE a annoncé qu'une loi sur la coopération avec les Etats d'Europe centrale et orientale était en préparation [28].
Les responsables du DFAE et du DFEP de l'aide en faveur des pays d'Europe centrale et orientale ont tiré le bilan des trois premières années d'expérience en la matière. Durant cette période, 641 millions de francs ont été dépensés pour la reconstruction et les réformes dans ces pays, 555 millions sous forme d'aide financière et 86 millions pour la coopération technique. Les principaux pays bénéficiaires furent la Pologne, la Hongrie et l'ancienne Tchécoslovaquie [29].
Les Chambres fédérales ont approuvé les trois accords bilatéraux de libre-échange avec les Etats baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie). Contrairement aux autres accords précédents signés par les pays d'Europe centrale et orientale et de I'AELE, les pays nordiques de l'AELE ont préféré une approche bilatérale avec les Etats baltes. Ayant pour objectif de promouvoir les relations économiques entre les différents pays, ces accords couvrent les produits industriels, les produits agricoles transformés ainsi que les poissons et autres produits de la mer; en revanche, aucun traité n'a pu être conclu dans le domaine agricole [30].
 
[22] 24 Heures, 7.5.93 ; JdG, 14.5.93 ; presse du 15.5.93. Voir également, «Rapport annuel du Conseil fédéral sur les activités de la Suisse au Conseil de l'Europe en 1993», FF, 1994, I, p. 553 ss.
[23] FF, 1993, I, p. 662 ss. (Rapport du CF); BO CE, 1993, p. 296 ss.; BO CN, 1993, p. 986 ss.; BaZ, 19.6.93.
[24] Presse des 2.10, 8.10, 9.10 et 11.10.93; NZZ, 6.11.93; voir aussi BO CN, 1993, p. 1979 s. et 2047 s.
[25] Presse des 3.3, 16.3, 17.6 et 18.12.93; 24 Heures, 15.6.93.
[26] FF, 1993, I, p. 449 ss.; BO CN, 1993, p. 376 ss. ; BO CE, 1993, p. 165 ss. (Pologne). FF, 1993, II, p. 349 ss.; BO CE, 1993, p. 598 ss.; BO CN, 1993, p. 1630 ss. (Roumanie). FF, 1994, I, p. 708 ss. (Bulgarie et Hongrie). Voir également infra, Europe centrale et orientale.
[27] FF, 1993, II, p. 1081 ss.; BO CE, 1993, p. 690 ss.; BO CN, 1993, p. 2200 ss.
[28] FF, 1992, V, p. 469 ss.; BO CE, 1992, p. 1134 ss.; BO CN, 1993, p. 108 ss.; BO CE, 1993, p. 90; FF, 1993, I, p. 988 ss.; Hebdo, 12.3.93; voir APS 1992, p. 76 s.; NZZ, 1.6 et 15.6.93 (nouvelle loi en préparation).
[29] Presse du 7.4.93; cf. aussi 24 Heures 24.11.93; Bund, 6.12.93.
[30] FF, 1993, Il, p. 349 ss. ; BO CE, 1993, p. 598 ss. ; BO CN, 1993, p. 1630 ss.; voir également supra, AELE.