Année politique Suisse 1994 : Allgemeine Chronik / Landesverteidigung
Armement
Conséquence de l'acquisition du nouvel avion de combat, aucun programme d'armement n'a été prévu en 1994
[28].
Fin octobre 1993, l'industrie suisse avait déjà obtenu pour 790 millions de francs de
commandes compensatoires, soit plus d'un tiers du total, de la part des entreprises américaines dans le cadre de l'acquisition du nouvel avion de combat. 230 entreprises appartenant à tous les cantons ont été concernées. La Suisse romande a participé à hauteur de 16% à ces commandes et le Tessin de 1%
[29].
A ce sujet, le Conseil national a rejeté un postulat Seiler (udc, BE) demandant que le Conseil fédéral examine la possibilité d'inclure le tourisme dans la liste des affaires compensatoires
[30].
La Suisse s'est engagée dans l'acquisition des divers systèmes de radars nécessaires au F/A 18. D'une part, elle a opté pour un modèle de
système de brouillage qui fut l'objet de quelques controverses; celui-ci est en effet très contesté aux Etats-Unis en raison de son manque de fiabilité et l'Etat américain aurait cessé de s'en équiper. Le DMF, qui avait prévu de l'acquérir, a, dans un premier temps, décidé de réserver sa décision en attendant de nouveaux développements. Ayant néanmoins considéré qu'il correspondait à ses besoins, il l'a tout de même commandé, ce qui devrait occasionner une dépense d'environ 80 millions de francs. D'autre part, le DMF s'est également lancé dans les négociations pour l'achat du système de guidage des avions de combat devisé à 203 millions de francs
[31].
Par ailleurs, selon des sources militaires, l'aviation aurait absolument besoin d'un
nouveau système de surveillance aérienne pour être opérationnel en remplacement du Florida, devenu entièrement obsolète. Les nouvelles installations, baptisées Florako, devraient coûter environ 600 millions de francs
[32].
Le Conseil fédéral a décidé de
renoncer à la régale fédérale sur la fabrication et la vente de poudre de guerre que la Confédération détient depuis 1848. Ce monopole visait à assurer à l'armée suisse une quantité suffisante et de haute qualité de ce produit. Aujourd'hui, un tel système n'est plus nécessaire, d'une part en raison de la suppression des barrières commerciales et, d'autre part, parce que le contrôle des produits mis sur le marché ne nécessite pas une régale. Une telle réforme implique une révision constitutionnelle et le gouvernement a mis en place une consultation à cet effet
[33].
Parmi les réformes de l'armée, la
suppression des pigeons voyageurs a fait un certain bruit. Le DMF a en effet estimé que ce moyen de communication ne répondait plus aux besoins actuels. Les défenseurs de cette institution ont vivement protesté et ont même songé un instant à lancer une initiative populaire à ce sujet
[34].
La réforme Armée 95 réduisant les besoins du
train d'un tiers, le Conseil fédéral a décidé de privatiser le Dépôt fédéral des chevaux de l'armée à Berne et de restructurer le haras d'Avenches (VD)
[35].
[28] Voir
APS 1993, p. 91.28
[29]
NZZ, 1.9.94;
JdG, 26.10.94.29
[30]
BO CN, 1994, p. 2477.30
[31] Presse du 6.8.94;
Bund, 3.11.94.31
[34] Voir notamment
BZ, 23.9.94; presse du 12.10.94.34
[35] Presse du 13.12.94.35
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