Année politique Suisse 1989 : Chronique générale / Politique étrangère suisse
Droits de l'homme
La première Convention de Genève sur la protection des victimes de la guerre a fêté son 125e anniversaire en 1989. Signée par douze Etats en 1864, elle a connu quatre étapes de révision qui ont abouti aux Conventions de Genève de 1949 et à leurs deux Protocoles additionnels de 1977, constituant la base de l'actuel droit humanitaire. Plusieurs manifestations ont commémoré cet événement à Berne, Genève et New-York
[67].
En tant qu'Etat dépositaire des Conventions de Genève, la Suisse s'est trouvée dans une position délicate. Effectivement, l'OLP a déposé, en 1989, une demande d'adhésion à ces textes. Pour ceux-ci, est admissible le candidat reconnu par une partie importante de la communauté internationale et appartenant, en tant qu'Etat, à l'organisation régionale dont il relève. L'OLP, Etat palestinien reconnu par une centaine de pays et membre de la Ligue arabe, répond à ces deux conditions. Or, la Suisse n'a pas reconnu l'Etat palestinien fondé par l'OLP. Le Conseil fédéral a finalement estimé qu'il ne lui appartenait pas de décider et a transmis cette sollicitation aux nations parties aux conventions. Celles-ci devront se réunir afin de se prononcer sur les suites à donner à cette postulation
[68].
C'est en des termes très fermes que le gouvernement a condamné «la répression des revendications démocratiques du peuple» décidée par les autorités chinoises ainsi que les événements survenus à la
place Tian An Men à Pékin. René Felber a cependant rejeté toute idée de sanction économique ou diplomatique à l'encontre de la Chine et a spécifié que les projets en cours dans ce pays seront achevés. Les futurs programmes seront réévalués
[69]. Pour sa part, le Conseil national a adressé une résolution au parlement chinois, l'enjoignant de «surseoir à toute nouvelle exécution»
[70].
En novembre, le chef des affaires étrangères s'est exprimé, lors d'une conférence de presse, sur les faits marquants survenus en RDA. S'il a accueilli avec satisfaction l'ouverture des frontières entre les deux Allemagnes, il a estimé qu'une réunification n'était pas à l'ordre du jour. Son attitude a été quelque peu critiquée par la presse helvétique qui a relevé un déficit d'information, un manque de prévision quant à l'évolution du processus et ses conséquences pour la Suisse, une trop grande réserve diplomatique et un certain attentisme
[71].
[68] 24 Heures, 2.5.89; Suisse, 14.9.89.
[69] Presse du 6.6.89; JdG, 16.6.89.
[70] BO CN, 1989, p. 1050 ss.; Suisse, 23.6.89.
[71] Presse du 15.11.89; Suisse, 18.11.89.
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