Année politique Suisse 1989 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche
Enseignement secondaire supérieur
La Conférence des directeurs cantonaux de l'Instruction publique (CDIP) a
reconnu au niveau intercantonal les écoles de degré diplôme, appartenant au secteur secondaire. Elles offrent une troisième voie de formation à l'alternative gymnase ou apprentissage. En accueillant des élèves de quinze à seize ans désireux de compléter leur culture générale, elles les orientent vers des formations du tertiaire non-universitaire telles que les professions administratives, para-médicales, socio-pédagogiques ou artistiques. De plus, elles permettent à ces adolescents d'acquérir un certain degré de développement de la personnalité, indispensable à l'exercice des carrières précitées. Près de 6500 jeunes gens et filles ont suivi cette filière en 1989, répartis dans 45 établissements dont 18 se trouvent en Suisse romande et au Tessin. Sans chercher à les unifier, la CDIP a élaboré des plans d'études-cadre qui lui permettent d'entériner le niveau de la culture générale dispensée par ces écoles
[20].
En novembre, le peuple soleurois a accepté une loi autorisant le canton à constituer sa propre école de degré diplôme. Elle offrira 170 places d'étudiants et sera intégrée aux écoles secondaires de Soleure et Olten. Le premier établissement argovien de ce type a ouvert ses portes lors de la rentrée scolaire 1989
[21].
L'harmonisation du début de l'année scolaire s'est répercutée sur la date des examens de maturité et, par conséquent, sur la
durée des études jusqu'à l'obtention du diplôme susmentionné. Plusieurs possibilités sont actuellement discutées: douze ans jusqu'à la maturité avec examen en juin; douze ans et demi jusqu'à la maturité avec examen en décembre janvier; treize ans jusqu'à la maturité avec examen en mai juin
[22]. Les treize cantons qui ont été confrontés à ce problème n'ayant pu s'entendre sur une réglementation uniforme de ces déplacements, la Suisse se caractérise donc, aujourd'hui, par une grande disparité dans ses règlements d'étude. Afin de déterminer quelle serait la meilleure solution, le département de l'instruction zurichois organisa une consultation sur la durée de l'école secondaire. Bien que plusieurs possibilités eussent été proposées, l'option du statu quo fut massivement soutenue et finalement choisie par le gouvernement cantonal. Les examens de maturité pourraient donc avoir lieu soit à fin janvier, soit en mars-avril. Le peuple sera cependant appelé à se prononcer en 1990
[23].
Beaucoup d'hésitations sont suscitées par le hiatus de six mois créé entre une maturité obtenue en janvier et le début des études supérieures en automne. Cependant, selon différentes enquêtes et estimations, il semblerait que fort peu d'adolescents consacrent l'entièreté de cette pause à des vacances. La majorité d'entre eux effectue son service militaire, travaille, fait des séjours linguistiques ou des practicum
[24].
On assiste, dans les cantons, à une extension de l'offre des différents types de maturité. Ainsi le canton de Genève veut-il recconaître le baccalauréat international, lui accorder l'équivalence avec la maturité suisse et permettre à de jeunes musiciens, danseurs et sportifs d'élite de le faire. Il serait proposé, au même titre que les maturités, dans les écoles publiques cantonales, ce qui constituerait une première helvétique. Créé en 1970, il se prépare dans quelques 66 pays en deux ans d'études basées sur un corpus de six disciplines devant comprendre deux langues, une science humaine, une science exacte et les mathématiques
[25].
Si le domaine des études de maturité s'élargit, il en va de même pour les voies de formation des adultes menant à ce diplôme. Ainsi, dès janvier 1990, le canton de Lucerne offrira un cours sur sept semestres en la matière. Proposant aux adultes tous les types de maturité (sauf le A (classique)), il combinera enseignement direct et à distance et pourrait être ouvert aux élèves des autres cantons de Suisse centrale
[26]. Fondée en 1971, l'école de maturité pour adultes de Suisse orientale sera, dès 1990, un organisme public basé sur un concordat intercantonal
[27].
[20] BaZ et JdG, 8.4.89; NZZ, 11.10.89.
[21] SO: SZ, 27.11.89. AG: TW, 18.7.89.
[22] Cf. APS 1988, p. 228 s.
[23] NZZ, 21.1. et 13.2.89: TA, 30.3.89; Vr, 12.5.89.
[25] SGT, 28.3.89; BaZ, 3.4.89.
[27] NZZ, 13.2. et 15.12.89. Le Liechtenstein est également partie prenante de ce concordat.
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