Année politique Suisse 1992 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche
 
Ecoles obligatoires
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Modèles scolaires
L'initiative populaire «pour une coordination scolaire régionale» a été rejetée par près de 60% des votants de Bâle-Ville. Ce texte, qui était soutenu par la plupart des partis bourgeois et l'extrême droite, avait pour principal objectif de contrecarrer la réforme scolaire adoptée en 1988 qui a introduit le modèle 7/2; les enseignants se sont très largement prononcés contre l'initiative [2].
En seconde lecture, le Grand Conseil bernois a confirmé sa décision de 1991 en approuvant la nouvelle loi sur l'école obligatoire qui concrétise le modèle scolaire 6/3. Quelques mois plus tard, il a recommandé le rejet de l'initiative populaire pour l'introduction du modèle 5/4 [3].
Les citoyens d'Obwald ont approuvé à une large majorité la révision de la loi sur l'école obligatoire. La principale modification concerne le passage de 8 à 9 ans de la durée minimum de l'école obligatoire [4].
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Enseignement de la seconde langue nationale
Avec près de 70% des voix, les citoyens du canton de Zoug ont rejeté l'octroi d'un crédit de 2,3 millions de francs, voté par le Grand Conseil, et destiné, notamment, à indemniser les enseignants durant les cours de recyclage nécessaires à l'enseignement du français. Le référendum contre ce crédit avait été lancé par l'UDC et était soutenu par les partis bourgeois. Suite à ce rejet, et en raison de problèmes de coordination avec les cantons voisins, le département de l'instruction publique a annoncé que l'introduction de l'enseignement précoce du français serait retardée d'une année [5].
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Evaluation des élèves
Dans le canton de Neuchâtel, les notes qui sanctionnaient les travaux des élèves de la première à la troisième année primaire ont été supprimées depuis la rentrée scolaire de 1992. Un nouveau système d'évaluation, basé sur une meilleure collaboration entre les enseignants, les élèves et leurs parents, a été introduit. Un projet similaire est entré en vigueur dans le canton de Fribourg pour la première année primaire. En Valais, une partie des examens de fin d'année dans les écoles primaires seront progressivement remplacés par des épreuves pédagogiques qui auront lieu dans le courant de l'année scolaire. Les responsables de l'instruction publique veulent ainsi instaurer une méthode d'évaluation moins sélective qui accorde une'importance plus réduite aux notes. Dans les Grisons, les examens d'admission pour la première année secondaire seront supprimés durant une période d'essai de 4 ans et seront remplacés par une meilleure collaboration entre les enseignants et les parents [6].
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Enseignants
Alors que la Suisse alémanique connaissait ces dernières années une pénurie d'enseignants, la profession a connu un net regain d'intérêt depuis le début de la période de récession que connaît la Suisse. Pour l'année scolaire 1992/93, presque toutes les places disponibles avaient été pourvues [7].
Dans le canton de Zurich, la controverse au sujet de l'Association pour la promotion de la connaissance psychologique de l'homme (VPM: Verein zur Förderung der psychologischen Menschenkenntnis) a atteint des proportions importantes; cette association, dont plus d'une centaine d'enseignants des services publics seraient membres, s'est signalée par des prises de position très conservatrices dans le domaine de l'enseignement, de la drogue et du Sida. Après l'épisode de la nomination conflictuelle comme instituteur d'un membre de la VPM, deux groupes de parents d'élèves ont refusé d'envoyer leurs enfants à l'école en raison de l'appartenance de leur maître à la VPM. Dans un cas, le recours des parents d'élèves contre l'enseignant a cependant été rejeté par les autorités cantonales; dans l'autre, une demi-classe supplémentaire a été ouverte pour les élèves en raison de la rupture complète des relations de confiance entre les deux parties. Même s'il a admis que le contenu des publications de la VPM allait parfois à l'encontre de la loi sur l'école obligatoire, le département de l'instruction publique a estimé que l'appartenance à cette organisation ne constituait pas une raison suffisante pour refuser la nomination d'un enseignant [8].
Les tensions entre le département de l'instruction publique et la VPM se sont encore accentuées après que deux députés cantonaux d'extrême droite eurent rendu publics des fichiers contenant des informations sur les enseignants membres de la VPM, qui avaient été volés dans les bureaux de l'administration cantonale. Selon ces députés, le département de l'instruction publique aurait récolté ces informations de façon illicite. Le chef du département, A. Gilgen, a répondu qu'il ne s'agissait que d'informations publiques et que rien d'illégal n'avait été commis; il a également exprimé de sévères critiques à l'égard de la VPM et de ses publications. Consécutivement à cette prise de position, la VPM a demandé la suspension d'A. Gilgen. A la fin de l'année, ce dernier a présenté un ouvrage collectif sur les groupements à tendance totalitaire publié par l'institut Pestalozzi avec le soutien du département de l'instruction publique; ce livre qui traite de différentes sectes, ainsi que de la VPM, sera distribué dans toutes les écoles du canton [9].
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Restrictions budgétaires
La Société pédagogique romande (SPR) a dénoncé les politiques d'austérité budgétaire des autorités cantonales. A l'occasion de diverses actions de protestation, notamment l'organisation au mois de mars d'une semaine d'action pour la défense des acquis pédagogiques, les enseignants ont tout particulièrement voulu signaler les répercussions négatives de la réduction des budgets scolaires sur la qualité de l'enseignement. Parmi les principales mesures annoncées ou mises en vigueur par les autorités, on peut citer le blocage, voire la réduction, du nombre de classes et de postes d'enseignants, la suppression de certains cours d'appoint, ou considérés comme secondaires, et la stabilisation des salaires des enseignants. Les critiqués ont été exprimées avec d'autant plus de fermeté que, parallèlement aux mesures d'austérité, le nombre d'élèves a continué à augmenter [10].
 
[2] BaZ, 26.3, 3.6, 13.6, 17.6 et 22.6.92; NZZ, 10.6.92; cf. aussi APS 1991, p. 259 s.
[3] BZ, 19.3 et 20.3.92; Bund et TW, 4.9.92; APS 1990, p. 250 et 199/, p. 259; BZ et TW, 1 1.9.92 (initiative en faveur du modèle 5/4).
[4] LZ, 24.9 et 28.9.92.
[5] LNN, 5.2, 10.2, 17.2 et 29.9.92.
[6] LM, 3.2.92 (NE); Lib., 17.8.92 (FR); NQ et NF, 15.9.92 (VS); BüZ, 19.3 et 28.10.92 (GR).
[7] Presse du 8.8.92.
[8] TA, 16.6.92 et NZZ, 22.6.92 (nomination); TA, 18.8, 29.8, 3.10, 23.10, 24.10 et 27.11.92; NZZ, 29.8 et 7.10.92; Ww, 15.10.92.
[9] TA. 27.10, 13.11, 20.11, 23.11 et 25.11.92; DAZ, 20.11.92; NZZ, 21.11 et 23.11.92; NQ, 28.10 et 9.12.92; presse des 1.12 et 18.12.92.
[10] JdG, 14.3.92; NQ, 27.3 et 20.8.92. GE: presse des 15.2 et 23.9.92. NE: Express, 27.1 et 12.11. VD: JdG, 24 Heures et VO, 4.6.92; presse du 25.8.92. VS: NF et LM, 27.5.92. BE: presse du 19.3.92; BZ, 29.5.92. LU: LNN, 29.10 et 11.12.92. ZH: DAZ, 23.12.92.