Année politique Suisse 1993 : Enseignement, culture et médias / Enseignement et recherche
 
Enseignement secondaire supérieur
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Maturité
La procédure de consultation sur la révision de l'ordonnance sur la reconnaissance des certificats de maturité (ORM) a donné lieu à des prises de position partagées. La plupart des organisations consultées ont exprimé la crainte d'une baisse de la qualité de la formation et de l'instauration d'une «maturité au rabais». La diminution du nombre de disciplines de 11 à 9 a également suscité des critiques; la Conférence universitaire suisse (CUS) a ainsi proposé d'imposer 6 branches obligatoires au lieu de 5. D'autre part, si l'abandon des différents types de maturité a plutôt été bien accepté, plusieurs associations des milieux universitaires et de l'enseignement secondaire ont préconisé qu'une des branches obligatoires soit enseignée de manière plus approfondie afin de donner un certain profil à la maturité. Plusieurs organisations ont exigé un renforcement du poids des sciences naturelles (physique, chimie et biologie) et économique. Enfin, la très grande majorité des associations consultées se sont prononcées contre l'enseignement obligatoire d'une troisième langue nationale.
Les réactions des milieux enseignants du secondaire ont été dans l'ensemble négatives. Les différentes associations se sont ainsi opposées à l'abaissement à 3 ans de la durée de la formation gymnasiale. Pour la Société suisse des professeurs de l'enseignement secondaire (SSPES), la nécessité d'une telle réforme n'a pas été démontrée; elle s'est déclarée favorable au maintien du système actuel avec onze disciplines.
Les positions des milieux universitaires étaient plus partagées; alors que le sénat de l'université de Zurich et de la Haute école de Saint-Gall se prononçaient contre le projet, l'Association suisse des professeurs d'université estimait que celui-ci contenait plusieurs éléments positifs, tout en partageant le souci des professeurs de mathématiques et des sciences expérimentales de voir le poids de leur discipline amoindri. Le projet de réforme a été bien accueilli par la Société suisse des étudiants (SES) et l'Union nationale des étudiants de Suisse (UNES).
Les autorités cantonales ont dans l'ensemble réagi positivement; seul Zurich et le Valais se sont opposés à la révision en raison des risques de dévalorisation de la maturité; les autres cantons ont exprimé leur approbation sur les grandes lignes tout en proposant des améliorations. Pour leur part, les partis politiques étaient d'accord avec les objectifs généraux du projet. Cependant, le PRD et l'UDC ont demandé une revalorisation des sciences naturelles et de l'économie [12].
Au vu des critiques émises, la CDIP a proposé de revoir certains aspects de la réforme de l'ORM. Elle a ainsi prévu d'abandonner l'enseignement obligatoire d'une troisième langue nationale et la réduction à trois ans de la durée du gymnase et d'introduire une «branche forte» parmi les. quatre branches à option. Après une réunion entre la cheffe du DFI et les principales organisations concernées, un groupe de travail, composé des membres de la commission fédérale de maturité et d'enseignants du gymnase, a été chargé de revoir le projet de révision de l'ORM en tenant compte des critiques exprimées lors de la consultation [13].
La commission fédérale de maturité a autorisé les écoles privées à délivrer des certificats de maturité avec «mention bilingue». Pour obtenir une telle mention, les élèves devront suivre au moins deux ou trois disciplines dans une deuxième langue nationale [14].
Pour ce qui concerne la maturité professionnelle, voir infra, Formation professionnelle.
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Reconnaissance intercantonale des diplômes
La CDIP a adopté un accord intercantonal sur la reconnaissance des diplômes de fin d'études. Celui-ci prévoit une reconnaissance des titres décernés dans les différents cantons afin d'améliorer la mobilité des diplômés; il concerne notamment la formation des enseignants, les diplômes dans le domaine social et de la santé, les diplômes des conservatoires, des écoles d'art et de bibliothécaire. Pour entrer en vigueur, l'accord devra être ratifié par au moins deux tiers des cantons. Plusieurs Grands Conseils avaient déjà approuvé le texte à la fin de l'année [15].
 
[12] Articles généraux: NQ, 20.1 et 9.3.93; JdG, 1.2.93; Suisse, 13.2.93; TA, 15.2 et 23.4.93; Bund, 23.2.93; presse du 7.4.93; NZZ, 17.4.93. Prises de position: NZZ, 3.2.93; presse des 28.1 (Conférence des directeurs de gymnases suisses (CDGS)), 12.2 (SSPES) et 28.3.93 (Association suisse des professeurs d'université); SGT, 23.3.93. Cantons: TA, 27.3.93 (ZH); Lib., 25.3.93 (FR); JdG, 31.3.93 (VD); CdT, 2.4.93 (TI); NF, 2.4.93 (VS). Voir APS 1992, p. 262 s.
[13] JdG, 18.6.93; NZZ, 23.6, 12.7 et 6.9.93; NQ et JdG, 24.6.93.
[14] Presse du 8.12.93.
[15] JdG, 13.8.93; SGT, 12.11.93; BaZ, 13.11.93; voir aussi BO CN, 1993, p. 1472 s.