Année politique Suisse 1999 : Infrastructure, aménagement, environnement / Protection de l'environnement
 
Politique de protection de l'environnement
Le Conseil des Etats a transmis un postulat Respini (pdc, TI) invitant l’exécutif à analyser l’efficacité économique des politiques en faveur de l’environnement pratiquées en Suisse, et d’en informer le parlement et l’opinion publique. L’analyse devra porter également sur les conséquences positives économiquement des mesures volontaires en faveur de la protection de l’environnement adoptées par les entrepreneurs. L’objectif est de montrer que ces mesures sont compatibles avec des impératifs économiques [1].
La Maison internationale de l’environnement a été inaugurée en septembre à Genève. Plus de 25 organisations, institutions ou secrétariats actifs dans le domaine de l’environnement et du développement durable y ont déjà élu domicile, dont le Bureau européen du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) [2].
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Développement durable
La ville de Saint-Gall a lancé un projet de forum sur le développement durable qui invite la population à participer à un Agenda 21 local. En Suisse, plusieurs collectivités ont déjà lancé un tel programme, en particulier les villes de Genève, Lausanne, Vevey, Neuchâtel, Zurich et Thoune [3]. De plus, 14 organisations non gouvernementales, ainsi que les Verts et le PS, se sont regroupés en association au sein d’«Agenda 21 local». Outre Pro Natura et l’Association transports et environnement (ATE), des œuvres d’entraide, des organismes religieux et plusieurs syndicats y sont également réunis. Cette association compte rendre opérationnel l’«Agenda 21 local» d’ici à 2002. Elle mettra sur pied des séminaires dans lesquels seront formés 200 «ambassadeurs» de l’Agenda 21, elle sensibilisera des autorités cantonales et surtout communales et cherchera à responsabiliser la population [4].
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Suites du Sommet de la terre
En novembre, s’est tenue à Bonn la cinquième Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. Les délégués de 163 pays ont tenté d’arrêter les modalités d’application du protocole de Kyoto. Les négociations ont à nouveau révélé de fortes divergences entre les Etats-Unis et l’Union européenne sur la question de la «bourse» aux émissions de carbone. Les Etats-Unis, dont les émissions représentent 30% de la pollution planétaire, n’ont pas voulu d’un plafond qui limiterait le recours au marché du carbone. A l’opposé, l’UE a souhaité que la réduction des émissions, réalisée grâce au marché, représente au plus 50% du total. Selon elle, sans mesures nationales contraignantes, les quotas de Kyoto, supérieurs à la moyenne aussi bien pour les Etats-Unis (moins 7%) que pour l’UE (moins 8%), n’auront aucune chance d’être respectés. La délégation américaine a expliqué que le Congrès n’adopterait le protocole que si les pays émergents s’engageaient à réduire de 1 à 2% la croissance de leurs émissions de gaz nocifs à l’horizon 2010. Les Etats-Unis redoutent que la compétitivité de leurs entreprises s’érode si ces pays peuvent continuer à consommer des énergies polluantes bon marché. Finalement, après deux semaines de pourparlers, les Etats parties se sont entendus pour réexaminer, l’année suivante, les modalités pour l’introduction d’une «bourse» aux émissions de CO2 [5].
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Réforme fiscale écologique
Pour le développement complet de ce sujet, voir supra, part. I, 6a (Politique énergétique). Nous traitons ici les diverses interventions parlementaires relatives à une réforme fiscale écologique.
Au cours de la session d’hiver, le Conseil des Etats a traité conjointement trois motions et une initiative cantonale réclamant une réforme fiscale écologique. L’initiative cantonale lucernoise a été rejetée par la petite Chambre à l’instar du National l’année précédente, qui avait transmis à sa place une motion de sa commission de l’économie et des redevances (CER) d’un contenu identique. En décembre, cette motion a été examinée par la CER du Conseil des Etats qui estima que le contre-projet à l’initiative «énergie et environnement», adopté entre-temps par les Chambres (voir supra, part. I, 6a, Politique énergétique), poursuivait déjà l’objectif visé, à savoir l’élaboration par l’exécutif d’un message proposant un nouvel article constitutionnel. La motion, devenue sans objet, a donc été rejetée. Une seconde motion de la Ceate du National, puis une troisième Iten (prd, ZG), relatives au même objet, connurent un sort identique [6].
 
[1] BO CE, 1999, p. 155 s.1
[2] Presse du 14.9.99.2
[3] NZZ, 23.4.99.3
[4] Presse du 11.9.99.4
[5] Presse du 5.11.99; LT, 4.11.99. Voir également APS 1998, p. 210 s.5
[6] BO CE, 1999, p. 1186 s. Voir aussi APS 1998, p. 211 s.6