Année politique Suisse 2007 : Economie / Agriculture
 
Production animale
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Lait
Le 1er juin, le marché du fromage entre la Suisse et l’UE a été totalement libéralisé, ce qui met fin aux subventions de la Confédération aux producteurs et aux contingents à l’importation de produits étrangers [13].
Pour la première fois depuis 1993, le prix du lait payé aux producteurs a augmenté, malgré une baisse en début d’année. La hausse de 6 centimes (environ 9%), d’une durée indéterminée, est entrée en vigueur à partir du 1er novembre de l’année sous revue. Elle s’inscrit dans la tendance européenne et mondiale d’une hausse des prix du lait entre 20 et 30% face à une situation de pénurie [14].
Swissmilk, l’association faîtière des producteurs suisses de lait, soucieuse d’augmenter la production de 10% et de faire grimper le salaire horaire dans la branche de 15 à 21 francs d’ici à 2015, mais également de surmonter la libéralisation progressive du marché (le système de contingents laitiers disparaissant le 30 avril 2009), a décidé de créer un « pool national de vente ». Ce dernier, qui regroupera un maximum de producteurs, devra permettre de fixer la quantité de lait à produire pour l’ensemble de la branche et de négocier d’une seule voix le prix du lait face aux principaux transformateurs suisses. Ceux-ci ont protesté par la suite contre une telle « cartélisation » de l’offre de lait [15].
Malgré son adoption au Conseil national en 2006, le Conseil d’Etat a rejeté une motion Kunz (udc, LU) qui demandait que la réduction du soutien accordé au marché laitier soit compensée par des contributions versées aux producteurs de lait commercialisé pour la garde d’animaux consommant des fourrages grossiers  [16].
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Viande
Le conseiller aux Etats Rolf Büttiker (prd, SO) avait déposé, en fin d’année 2006, une motion qui demandait au Conseil fédéral de réaliser deux choses dans un délai d’une année : 1) présenter des propositions concernant le développement du système d’importation actuel, qui consiste à mettre aux enchères les contingents tarifaires de bétail de boucherie et de viande ; 2) prendre rapidement des mesures efficaces pour décharger la filière du bétail de boucherie et de la viande des coûts inhérents à l’organisation actuelle du marché. Le Conseil des Etats a examiné cet objet au cours de l’année sous revue. Lors du débat sur celui-ci, Rolf Büttiker a proposé de maintenir le premier point de sa motion et de retirer le second point, afin de faire un geste en direction du Conseil fédéral. La conseillère fédérale Doris Leuthard a toutefois maintenu son opposition à la proposition en question. Par 21 voix contre 4, les députés ont finalement adopté le premier point de la motion [17].
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Epizooties
A l’instar du Conseil national en 2006, et sur recommandation du Conseil fédéral, le Conseil des Etats a adopté une motion Scherer (udc, ZG), qui demandait au Conseil fédéral de permettre encore, à l’avenir, l’utilisation de restes et de sous-produits alimentaires en Suisse [18].
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Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)
Pour la première fois depuis 17 ans, aucun cas d’encéphalopathie spongiforme bovine n’a été recensé en Suisse au cours de l’année sous revue. Les mesures prises à l’égard de cette maladie resteront toutefois en place, comme l’interdiction de nourrir les bêtes avec des farines animales [19].
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Grippe aviaire
Le Conseil des Etats a adopté de justesse (15 voix contre 14), et contre l’avis du Conseil fédéral, une motion Stadler (pdc, UR), qui demandait au Conseil fédéral de modifier la loi sur les épidémies, de sorte que les cantons puissent faire intervenir des thérapeutes qui ne sont pas médecins, afin de coordonner les mesures de lutte contre les maladies transmissibles. Le député proposait que ces thérapeutes soient contraints par la loi à adresser à un médecin les personnes qui ont contracté une maladie transmissible, et à transférer aux autorités cantonales les indications nécessaires à l’identification des personnes malades, infectées ou exposées [20].
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Diarrhée virale bovine (BVD)
Milieux agricoles et vétérinaires ont approuvé le concept définitif d'éradication de la diarrhée virale bovine (BVD). Tous les bovins de Suisse, soit plus d'un million d'animaux, seront testés entre le 1er octobre et le 31 décembre 2008. Des abattages massifs d'animaux ne sont pas prévus, dans la mesure où seuls les bovins atteints de BVD de manière permanente seront éliminés [21].
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Maladie de la langue bleue
La maladie de la langue bleue a atteint la Suisse pour la première fois au mois d’octobre. Sur les trois derniers mois de l’année, 5 exploitations ont été touchées par le virus. A chaque fois, des périmètres de sécurité ont été mis en place autour de ces exploitations et les animaux infectés ont été éliminés [22].
 
[13] 24h, 31.5.07.
[14] LT, 21.8.07; Lib., 18.9.07 ; presse du 19.9.07.
[15] AZ et Lib., 5.7.07 (Swissmilk) ; NZZ, 28.8.07 (transformateurs).
[16] BO CE, 2007, p. 252 s. Voir APS 2006, p. 108.
[17] BO CE, 2007, p. 254 s. Rolf Büttiker a été nommé Président de l’Union professionnelle suisse de la viande au cours de l’année sous revue.
[18] BO CE, 2007, p. 253. Voir APS 2006, p. 109.
[19] Exp., 29.12.07 ; NZZ, 31.12.07.
[20] BO CE, 2007, p. 887 s.
[21] NZZ, 7.6.07. Voir APS 2006, p. 108.
[22] NZZ et TG, 29.10.07. Apparue en Europe en 2006 et transmise par un moucheron, la maladie de la langue bleue est une maladie qui touche les ruminants.