Année politique Suisse 1989 : Bildung, Kultur und Medien / Bildung und Forschung
 
Formation professionnelle
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Apprentissages
En 1988, 62 669 jeunes gens et filles commencèrent un apprentissage, soit un recul de 2% par rapport à 1987. Depuis 1985, le nombre des apprentis débutants n'a pas cessé de régresser. Ce recul aurait néanmoins dû, selon l'Office fédéral de la statistique, se manifester dès le début des années quatre-vingt, compte tenu de l'évolution de la natalité. S'il ne s'est déclaré qu'à partir de 1985, c'est en raison de l'accroissement de la proportion d'adolescents choisissant la voie de l'apprentissage, notamment chez les jeunes filles (de 42%en 1980 à 47% des apprentis en 1988) et les étrangers (11 % en 1980; 16% en 1988).
Globalement, les professions les plus en recul ont été celles suscitant des conditions de travail particulières telles qu'horaires irréguliers ou gros efforts physiques. Ainsi en est-il allé de l'agriculture, de l'alimentation, de l'hôtellerie, de la restauration et du bâtiment (—15% par rapport à 1987). Mais les secteurs de la peinture, de la vente et des soins de beauté ont également connu un fléchissement de leurs effectifs (entre 8 et 10% de moins). Par contre, les branches dites «créatives» (arts graphiques) ainsi que certains métiers du tertiaire (transports, santé, bureau) ont poursuivi leur progression [51].
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Formation continue
Selon le Conseil fédéral, le manque de personnel qualifié est imputable à des motifs structurels liés à la rapidité des mutations technologiques, au développement du secteur tertiaire ainsi qu'à la diminution, en raison de la démographie, de la relève professionnelle. Cette situation, qui se perpétue depuis quelques années, influence le potentiel d'innovation et la compétitivité de l'économie suisse [52]. C'est pourquoi le gouvernement a arrêté un certain nombre de mesures spéciales, de durée limitée, consistant en un soutien financier aux cantons et institutions pour leurs activités dans le domaine de la formation complémentaire. Elles ont plus particulièrement trait à la promotion de la formation continue au niveau universitaire, du perfectionnement professionnel et des nouvelles technologies de fabrication intégrée par ordinateur. Par leur biais, le Conseil fédéral espère notamment promouvoir la croissance qualitative de l'éèonomie suisse et enrayer le chômage structurel.
Le premier volet de ces décisions, ayant trait à la formation continue dans les domaines professionnel et universitaire, non seulement encourage l'offre en la matière dans les hautes écoles et écoles techniques supérieures, mais vise aussi à intégrer, dans la vie active, certaines catégories de personnes au départ marginalisées telles que les femmes, les chômeurs et les étrangers de la seconde génération. Le second volet de ces dispositions, relatif à la fabrication intégrée par ordinateur (CIM), résulte du constat du retard pris par la Suisse dans ce secteur. La Confédération entend pallier à cette situation en créant six centres CIM . L'ensemble de ces mesures était devisé — sur six ans — à 150 millions de francs en faveur du perfectionnement professionnel, 135 millions de francs en faveur de la formation continue universitaire, 70 millions de francs pour la construction des centres CIM et 20 millions de francs pour la recherche dans ce domaine [53].
Le Conseil des Etats — en tant que première chambre — a massivement soutenu cette offensive du gouvernement, tout en procédant à quelques modifications. Ainsi, il a accordé un crédit d'ensemble de 102 millions de francs à la promotion des nouvelles techniques de fabrication (au lieu des 90 demandés initialement), principalement en faveur des centres CIM. De plus, il a décidé d'encourager la maîtrise des langues étrangères dans le cadre du perfectionnement professionnel [54]. Par ailleurs, la grande chambre a transmis – sous forme de postulat – une motion Zbinden (ps, AG) qui demande l'extension de ce programme d'impulsion fédéral à l'éducation extra-professionnelle des adultes [55].
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Ecoles sociales
Après que le Conseil des Etàts eut aussi adopté la motion du conseiller national Fischer (pdc, LU), demandant l'élaboration des bases législatives nécessaires à la poursuite du soutien financier de la Confédération aux écoles sociales, les deux Chambres ont accepté de proroger l'arrêté fédéral permettant le subventionnement de ces écoles, et ce pour trois ans. Durant cette période, une loi fédérale sera élaborée. En 1988, le Conseil fédéral s'était opposé à un tel maintien. En 1989, il a confirmé sa position, arguant de la possibilité de prise en charge des sommes supprimées par les cantons [56].
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Cantons
Les souverains des cantons de Fribourg et Soleure ont tous deux accepté les crédits nécessaires à la construction de leurs nouvelles écoles d'ingénieurs. Par 73,4% des voix, les Fribourgeois ont entériné un financement record de 105 millions de francs (dont 74 millions à charge du canton) devant permettre l'édification d'un tel établissement qui, fonctionnel dès 1994/95, dispensera des cours bilingues à plus de 600 élèves. Par 71 % des voix, les Soleurois en ont fait de même pour une loi et un subventionnement de 80 millions de francs [57].
 
[51] Presse du 23.5.89; Rapp.gest. 1989, p. 324 ss.; OFS, Annuaire statistique de la Suisse 1990, p. 295 s. et 302. Cf. aussi APS 1988, p. 234.
[52] Cf. APS 1988, p. 234.
[53] FF, 1989, II, p. 1153 ss. et 1990, I, p. 1549.; AT, 7.6.89; JdG, 29.6.89; Lib., 27.7.89; Bund, 15.9.89; SZ, 21.9.89; NZZ, 20.10.89.
[54] BO CE, 1989, p. 684 ss.; presse du 1.12.89; TW, 9.12.89.
[55] BO CN, 1989, p. 1137 s.
[56] Motion: BO CE, 1989, p. 15 ss.; APS 1988, p. 234. Arrêté: FF, 1989, II, p. 277 ss.; BO CE, 1989, p. 612 et 622; BO CN, 1989, p. 1394 et 1805; FF, 1989, III, p. 910. Ce soutien avait été abandonné dans le cadre de la nouvelle répartition des tâches entre Confédération et cantons (cf. APS 1987, p. 222).
[57] FR: Lib., 26.1. et 5.6.89; Suisse, 5.6.89. SO: SZ, 25.9.89; cf. aussi APS 1988, p. 235.