<<>>
Partis, associations et groupes d'interêt
Associations et autres groupes d'interêt
Radikalisierungstendenzen bei den Bauernorganisationen — Oppositionelle Stellungnahmen des Schweizerischen Gewerbeverbandes in der Wirtschafts- und Sozialpolitik — Die Arbeitnehmerorganisationen lehnen einhellig eine Preis- und Lohneinfrierungsaktion ab — Zusammenwirken mehrerer Gewerkschaftsbünde bei der Lancierung einer Mitbestimmungsinitiative — Forderungen nach einer Einheitsgewerkschaft und nach einem Streikrecht in den öffentlichen Diensten — Umstrittene Wahl eines Kommunisten zum Zentralsekretär des Verbandes des Personals der öffentlichen Dienste — Gründung neuer Gewerkschaftsgruppen.
 
Par rapport aux années précédentes, les faits et gestes des associations professionnelles n'ont guère retenu l'attention. Sur le plan idéologique comme sur le plan administratif, on ne peut constater que des changements mineurs.
Agriculture
Les associations agricoles revendiquèrent des compensations à l'augmentation des prix et une amélioration réelle des revenus [1]. C'est pour cette raison qu'elles appuyèrent la conception des trois piliers de l'AVS [2]. En revanche, elles n'approuvèrent qu'avec réticence l'évolution de notre engagement sur le plan international et économique [3]. Des tendances .accrues à la radicalisation, en provenance de Suisse romande, se révélèrent chez un certain nombre d'agriculteurs; elles se concrétisèrent sous forme de manifestations, de menace de grève de l'impôt et de création de groupements extrémistes; quant aux autres paysans, leur attitude face aux problèmes fut empreinte d'une certaine résignation [4].
top
Patronat
Dès janvier 1971, dans une conférence de presse qui fut très remarquée, l'Union suisse des arts et métiers (USAM) mit l'accent sur ses conceptions idéologiques en se proclamant hostile à l'étatisme et favorable au libéralisme économique [5]. Dans des milieux proches de l'artisanat, on se permit de critiquer ce libéralisme attentiste, parce qu'on pense que le laisser-faire ne représente plus une solution viable [6]. Concrètement, l'attitude de l'USAM s'exprima entre autres par le rejet de la politique conjoncturelle fédérale et par la critique du projet d'un deuxième pilier obligatoire de l'AVS [7]. Ce dernier point lui attira le reproche de revendiquer l'institution d'une caisse de retraite populaire. Mais son attitude reçut l'approbation des milieux socialistes: «De nouvelles perspectives s'ouvrent enfin: le PSS et l'USAM sont tous deux partisans d'une meilleure AVS sous forme de caisse de retraite populaire. Les ouvriers et les petits artisans ont fini par s'atteler à la même charrue» [8]. Toutefois, les efforts de 1'USAM en faveur d'une formation plus complète des chefs d'entreprises laissent voir que, dans les milieux artisanaux, on se considère plutôt comme patron.
Dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des banques, les associations professionnelles ne se sont signalées par aucune modification importante de structure. L'Association pour les articles de marque « Promarca » a revu ses conceptions et s'intitule désormais Société suisse pour l'industrie des biens de consommation [9]. Le conseiller national H. Rüegg (rad., ZH) a remplacé H. Wolfer à la présidence de l'Association patronale suisse des constructeurs de machines et industriels en métallurgie [10]. Dans le secteur bancaire, la fondation d'une Association suisse des banques régionales et des caisses d'épargne, qui compte 170 membres, constitue un lien national entre les maisons d'importance secondaire [11]. Le congrès suisse des banquiers, qui s'est tenu à Davos, a révélé l'attitude positive des intéressés à l'égard de la normalisation de la conjoncture [12]. Pour sa part, l'assemblée des délégués de l'Union centrale des associations patronales suisses a aussi appuyé la politique conjoncturelle de la Confédération [13]. Les associations patronales du commerce et de l'industrie ont accueilli la réévaluation du franc avec beaucoup de sérénité [14]. En revanche, l'initiative sur la participation les a laissées sceptiques [15]. La proposition de blocage des prix et des salaires présentée par E. Junod, président de l'Union suisse du commerce et de l'industrie, n'a pas recueilli que des approbations dans la presse proche des milieux patronaux [16].
top
Salariés
Cette même proposition patronale rencontra surtout l'opposition violente des organisations de salariés. L'Union suisse des syndicats autonomes (USSA), située pourtant plus près des entrepreneurs que les autres syndicats, l'a rejetée [17]. Il en a été de même des associations d'employés [18]. Ces derniers, qui craignent un effacement des facteurs qui les distinguent des ouvriers [19], ont refusé de s'associer à l'initiative sur la participation, de même que l'USS [20]. L'USSA avait été sollicitée à ce propos par la Confédération des syndicats chrétiens de la Suisse (CSC). Elle motiva son refus en déclarant que l'initiative ne correspondait pleinement ni à l'avis de ses membres ni aux principes de l'association [21].
Grâce au lancement de l'initiative, l'Union syndicale suisse (USS) et l'Association suisse des syndicats évangéliques (ASSE) se trouvèrent, pour la première fois dans l'histoire du syndicalisme suisse, engagées dans une lutte commune aux côtés de la CSC [22]. Mais les adversaires ne virent dans la démarche qu'un moyen tactique de réactiver les syndicats: une fuite en avant. Il est vrai que la plupart des syndicats ont pu enregistrer un certain nombre de nouvelles adhésions au cours de l'année 1970, mais en fait leur rôle dans la société industrielle moderne est encore controversé; ce qu'ils reconnaissent eux-mêmes [23]. Une enquête menée par la télévision suisse a confirmé ce point de vue: 72 % des personnes interrogées ont déclaré qu'il était plutôt avantageux de faire partie d'un syndicat, mais 3 % seulement ont qualifié d'excellente leur efficacité [24]. Toutefois, le rapide succès de la collecte de signatures pour l'initiative sur la participation a donné une nouvelle vigueur à l'idée d'une action syndicale unitaire. Au congrès de la Fédération suisse des ouvriers sur bois et du bâtiment (FOBB), son président, le conseiller national E. Canonica (pss, ZH) a adressé une invitation dans ce sens à 'la Confédération des syndicats chrétiens de la Suisse qui est, selon l'importance numérique, le deuxième syndicat du pays [25]. Mais le CSC l'a repoussée pour des raisons idéologiques, en préconisant le principe d'un pluralisme syndical et, sur le plan concret, la création d'un comité permanent de coordination à l'échelle nationale [26].
Si, d'un côté, on a pu constater une tendance à la concentration dans les syndicats, il faut noter de l'autre, certaines tensions à l'intérieur des associations affiliées à l'USS. Les congrès de la Fédération suisse des cheminots (FSC) et de l'Union-PTT approuvèrent la suppression de l'interdiction de grève pour les employés des services publics [27]. Si ces décisions furent l'objet de vives critiques à l'intérieur et hors du syndicat, la réaction fut encore plus violente lors de l'élection à la tête de la VPOD de l'ancien communiste rédacteur du « Vorwärts », V. Schiwoff [28]. Les sections de Berne et de St-Gall protestèrent ouvertement; St-Gall déposa même une plainte par voie juridique [29]. Le syndicat « Culture », fondé l'année précédente, se sépara de nouveau de la VPOD, à la suite de divergences survenues entre fonctionnaires [30]. En revanche, un nouveau syndicat, « Education et science », demanda son adhésion à la VPOD, mais rencontra de l'opposition parce qu'il était en mesure de concurrencer certaines sections [31]. D'autres organisations syndicales s'adressèrent aux ouvriers grecs travaillant en Suisse en leur demandant de se constituer en un syndicat autonome, membre de I'USS [32]. Il en fut de même pour les apprentis de Zurich qui s'organisèrent en un syndicat des apprentis [33].
top
 
[1] NBZ., 3, 6.1.71; 18, 14.1.71; NZZ, 22, 15.1.71; La Gruyère, 8, 21.1.71. Cf. supra, p. 91 s.
[2] NZZ, 387, 21.8.71; AZ, 241, 15.10.71.
[3] Bund, 3, 6.1.71; NZZ (ats), 321, 14.7.71.
[4] NBZ, 3, 6.1.71; NZN, 5, 8.1.71; 128, 18.3.71; TdG, 18, 23./24.1.71; 35, 12.2.71; 36, 13./14.2.71; NZZ, 128, 18.3.71. Manifestations: NZ, 196, 3.5.71 (Aarberg); NZZ (ats), 220, 13.5.71; AZ, 112, 15.5.71 (Bellinzone); TdG, 299, 23.12.71 (Delémont). Menace d'une grève de l'impôt: TdG, 106, 8./9.5.71; AZ. 119, 25.5.71; Lb, 121, 28.5.71.
[5] Bund, 14, 19.1.71; 18, 24.1.71; NZ, 28, 19.1.71; 37, 25.1.71; Vat., 14, 19.1.71; NBZ, 15, 20.1.71; Schweizerische Gewerbe-Zeitung, 4, 22.1.71; SJ, 7, 13./14.2.71.
[6] Ostschw., 18, 23.1.71; NZZ, 37, 24.1.71.
[7] Cf. supra, p. 162; USAM et AVS_: Schweizerische Gewerbe-Zeitung , 14,2.4.71; 29,16.7.71; 32, 6.8.71; NZZ, 383, 19.8.71.
[8] CN H. Hubacher (pss, BS), in AZ, 55, 8.3.71.
[9] TA, 289, 10.12.71.
[10] NZZ (ats), 467, 7.10.71.
[11] Ibid., 121, 14.3.71; cf. aussi APS, 1970, p. 196 s.
[12] NZZ, 448, 27.9.71; BN, 404, 27.9.71; Tat, 226, 27.9.71; TA, 225, 27.9.71; Bund, 225, 27.9.71; Vat., 224, 27.9.71.
[13] NZZ, 300, 1.7.71; Bund, 150, 1.7.71; TA, 150, 1.7.71; GdL, 150, 1.7.71.
[14] Cf. supra, p. 74 ss.
[15] Cf. supra, p. 157.
[16] P.ex. Bund, 218, 19.9.71; NZZ, 438, 21.9.71; Ww, 38, 24.9.71.
[17] NZZ (ats), 462, 5.10.71; NZZ, 466, 7.10.71.
[18] Société suisse des employés de commerce (SKV): NZZ (ats), 442, 23.9.71; Fédération des sociétés suisses d'employés (FSE): NZZ (ats), 447, 26.9.71; Fédération centrale du personnel des cantons et des communes de la Suisse: NZZ (ats), 451, 28.9.71.
[19] P.ex. le SKV lors de son assemblée des délégués: NZZ, 236, 24.5.71; Lb, 117, 24.5.71; Vat., 118, 24.5.71; NBüZ, 157, 26.5.71; AZ, 121, 27.5.71. Programme d'action politique 1971-1973 de la Société suisse des employés de commerce: NZZ, 548, 24.11.71.
[20] FSE: NZZ, 130, 19.3.71; Tat, 83, 8.4.71. Prise de position du SKV: cf. note 101.
[21] NZZ (ats), 158, 5.4.71; cf. aussi gk, 15, 8.4.71.
[22] AZ, 63, 17.3.71; cf. aussi supra, p. 156 s.
[23] MARKUS SCHELKER, Probleme der Gewerkschaftspolitik im Zeitalter des technischen Fortschritts, Basel 1971; WALDEMAR JUCKER, « Die Gewerkschaften im Widerstreit der Meinungen », in Gewerkschaftliche Rundschau, 3/1971, p. 48 ss.; OSKAR MÜLLER, «Gewerkschaften, Revolution, Gewalt, Utopie, Kritik und Autorität »: ibid., p. 205 ss.; BENNO HARDMEIER, «Gewerkschaftspolitik und Gewerkschaftstheorie »: ibid., p. 348 ss. Effectifs des syndicats: Annuaire statistique de la Suisse, 79/1971, p. 383 s.; cf. aussi gk, 16, 27.4.72 (USS): NZZ (ats), 211, 7.5. 72 (CSC).
[24] TLM, 123, 3.5.71; gk, 18, 6.5.71; NZ, 202, 6.5.71; AZ, 111, 14.5.71.
[25] TdG. 234-236, 8-11.10.71; NZ, 463, 8.10.71; 467, 11.10.71; VO, 234, 11.10.71; gk, 36, 14.10.71; 37, 21.10.71.
[26] Ww, 41, 15.10.71.
[27] FSC (W. Meier a succédé comme président au CN H. Düby, pss, BE): gk, 23, 17.6.71; Tw, 138, 17.6.71; NZ, 267, 16.6.71; 270, 17.6.71; TdG, 179, 17.6.71. Union-PTT: AZ, 214-216, 14-16.9.71; Tw, 214-218, 14-19.9.71; NZZ, 428, 14.9.71; 431, 16.9.71.
[28] NZZ (ats), 269, 14.6.71; NZZ, 278, 18.6.71; St.Galler Tagblatt, 136, 15.6.71; Ww, 24, 18.6.71; TdG, 147, 28.6.71; Tw, 160, 13.7.71; 170, 24./25.7.71.
[29] VPOD de Saint-Gall: Ostschw., 147, 28.6.71; NZZ, 459, 3.10.71; retrait de la plainte: NZZ (ats), 94, 25.2.72. VPOD de Berne: NZZ (ats), 305, 5.7.71.
[30] Tw, 147, 28.6.71; NZ, 274, 20.6.71; Nationale Dokumentationsstelle, Bern (NDB), Berichte zur Lage, 1971, no 3, p. 16.
[31] NZ, 112, 10.3.71; 181, 22.4.71; 191, 28.4.71; Zeitdlenst; 18, 7.5.71; AZ, 139, 18.6.71.
[32] gk, 7, 11.2.71; 12, 18.3.71; VO, 67, 22.5.71.
[33] AZ, 93, 23.4.71; 99/100, 30.4.71; NZ, 189, 27.4.71; cf. aussi: gk, 39, 4.11.71; HANS ULRICH WINTSCH, « Gewerkschaftsjugend: heute und morgen », in Profil, 50/1971, p. 249.
top