Daniel Graf, fondateur de la fondation pour la démocratie directe, et Michel Huissoud, ancien directeur du contrôle des finances fédérales (CDF), se lancent, selon le 24Heures, dans une «idée folle» lorsqu'en mars 2023, ils annoncent une nouvelle initiative populaire pour une révision totale de la Constitution. Les initiants estiment que la Constitution actuelle, qui a fêté ses 150 ans en 2024, est dépassée et qu'une «rénovation» est nécessaire. La phase précédant la récolte des signatures a été ouverte en septembre 2023, à l'occasion des 175 ans de la première Constitution. Michel Huissoud et Daniel Graf ne formulent pas d'idées concrètes, mais lancent des pistes. Ainsi, la digitalisation et la répartition des tâches entre les instances sont au cœur des critiques. En citant le service de la circulation routière, des poursuites et faillites et le registre foncier, Michel Huissoud a critiqué la multitude de base de données et a estimé que leur centralisation dans un registre national serait économique pour la Suisse. Il a justifié l'initiative en affirmant qu'elle souhaite repenser l'entièreté de la base légale. Il a critiqué la possibilité de diviser les réformes en plusieurs initiatives populaires. De plus, d'autres sujets comme l'inscription de la démocratie dans la Constitution, le droit de vote des étranger.ère.s ou le droit politique des enfants tiennent à cœur aux initiants. Ils avancent aussi que depuis la dernière votation sur une révision totale de la Constitution en 1999, beaucoup de choses ont changé, notamment l'ampleur prise par Internet. Le projet vise à inclure le plus de personnes possibles à participer et souhaite revaloriser la démocratie qui a été secouée par le Covid-19. Pour cee faire, le futur projet serait élaboré par un «Conseil du futur» notamment composé de scientifiques.
Fin avril 2024, les initiants annoncent le report de la collecte des signatures prévue pour juin 2024. Ils estiment qu'ils ne sont pas encore prêts. La NZZ note que Daniel Graf est un activiste qui souhaite rediriger la Suisse un peu plus vers la gauche du spectre politique et souligne que les Suisses sont actuellement confronté.e.s à de nombreuses préoccupations, ce qui selon lui entraverait le succès de l'initiative. De plus, le refus d'une révision totale de la Constitution cantonale du Valais, par l’entièreté du canton, aurait pu freiner les deux hommes. Pour la NZZ, «Graf will gewinnen. Das ist der eigentliche Grund, warum das Projekt nicht weiterverfolgt wird». Finalement, en tant que «bizarrerie helvétique» – 24Heures – la révision de la Constitution nécessiterait 100'000 signatures et une fois dans les urnes, seule une majorité de voix suffirait pour qu'elle soit adoptée.