La Suisse est un patchwork culturel, identitaire, politique, religieux ou encore économique. Et, en fonction de la thématique ou de la situation, des clivages se forment. Au changement d'année, certains journaux les ont thématisés, observant l'atmosphère nationale et la division de la population. Selon Denise Traber, une politologue spécialisée dans l'étude des clivages politiques, la plus grande division visible en Suisse concerne la séparation entre la ville et la campagne. Une autre ligne de conflit se trouve entre la gauche sociale libérale et la droite conservatrice. Aussi, un sujet qui revient fréquemment concerne la polarisation en Suisse. Pour Denise Traber, les partis sont polarisés, étant donné que des acteurs importants de la politique helvétique se trouvent aux extrémités du spectre. Toutefois, la polarisation affective n'est pas aussi importante. En comparaison internationale, la Suisse se situait dans le milieu de classement européen selon des études conduites il y a quelques années observant les partis, mais pas les partisan.e.s. Pour la politologue, la polarisation n’impacte actuellement pas trop le système, comme : «Solange wie zuletzt nach den Ständeratswahlen die Verlierer hinstehen und sagen: Wir haben verloren, jetzt schauen wir, was wir daraus lernen», funktioniert das System. Man kämpft im Wahlkampf hart, doch danach hält man sich an die Spielregeln». Aussi, Oliver Nachtwey, professeur pour les structures sociales, affirmait dans le Aargauer Zeitung que la polarisation au sein de la population est moins forte qu'au sein des partis. Selon lui, les médias accentuent les différences. Le professeur Oliver Nachtwey s'aligne en partie sur Denise Traber affirmant que, le centre politique est important en Suisse, bien qu'il ne soit pas beaucoup évoqué dans le discours sociétal. De plus, concernant les questions identitaires, la professeure Traber souligne que les groupes s’affrontent de manière irréconciliable, alors que les différences entre eux ne sont pas si grandes.
La NZZ du 17 février publiait un article avec le titre: «Frauen werden linker, Männer konservativer». L'écrit évoquait une étude internationale qui relevait une différence de genre dans l'orientation politique de la plus jeune des générations et ce, à une échelle internationale. Aussi, dans le cadre des discussions et par la suite des résultats de la votation sur la 13ème rente AVS en mars 2024, plusieurs articles avaient évoqué le tournant à gauche de la population suisse. le NZZS évoquait un changement de main entre Christophe Blocher (udc, ZH) et Pierre-Yves Maillard (ps, VD), écrivant en parlant de Christophe Blocher: «das Ende der Ära, in der er die prägende Figur des Landes war».
Oliver Nachtwey a aussi mentionné que, de manière générale, la population est devenue plus tolérante, mais que les réseaux sociaux transforment la perception de la réalité, faisant d'une souris un éléphant. Le rapport à l'information a aussi été évoqué lorsqu'il a mentionné les USA, qui montrent une polarisation plus importante que la Suisse, et où des membres de la communauté publient des fake news volontairement afin de déstabiliser le système. Oliver Nachtwey affirme qu'il est important de comprendre d'où vient la frustration des habitant.e.s au risque de faire régner le chaos, rappelant les défis qui entourent la thématique de la polarisation d'une société.