L'enjeu de la lutte électorale consistait à désigner parmi les forces du centre (dissidents socialistes, PEP) ou de la gauche le futur partenaire principal des magistrats bourgeois au sein du gouvernement. Cette situation provoqua une légère remontée du taux de participation électorale, en baisse depuis de nombreuses années. Au premier tour de scrutin, seuls deux conseillers d'Etat bourgeois sortants (1 PRD, 1 PDC) obtinrent la majorité absolue, le premier socialiste ne figurant qu'au septième rang. Pour le second tour, la simultanéité de l'élection avec les votations fédérales sur le service civil et les redevances routières permit notamment au PS de mobiliser davantage d'électeurs. La participation fut de 50 pourcent au second tour contre 42 pourcent seulement au premier; l'alliance bourgeoise réussit à placer ses quatre candidats, alors que seuls les deux candidats masculins du PS bénéficièrent de l'aval électoral (M. Feldges et R. Gysin). De son côté le DSP parvint à confirmer le conseiller d'Etat Schnyder dans sa charge. Pour H. Schmid, critiqué pour sa gestion à la tête de son département; la base électorale se révéla trop étroite; de surcroît, certains milieux bourgeois n'étaient pas favorables à une faible représentation du PS. En effet, le PS avait nettement renforcé sa position lors des élections parlementaires, tandis que le DSP y avait perdu des mandats. Cependant, cette victoire du PS sur les dissidents fut plus modeste que celle obtenue lors des élections au Conseil national. Considérées globalement, les deux formations socialistes ont à nouveau atteint un niveau de représentation qui correspond à peu près à la force du PS en 1976.
Toutefois, si l'on ne prend en compte que les voix du PS officiel, on constate qu'à Bâle également tous les grands partis ont perdu du terrain par rapport à 1980, le PRD subissant la perte la plus légère. Les principaux gagnants furent —à l'exception du DSP — l'AN et le PEP; en revanche l'électorat de l'AdI est resté le même, tout comme celui des POCH.
Le Parti du travail a poursuivi son déclin; il ne dispose plus que du dixième des sièges qu'il possédait en 1947. Pour ce qui est des nouveaux élus au Grand Conseil, on constate un renforcement de la tendance écologique, bien que les groupuscules se réclamant des «verts» n'aient pas obtenu un seul mandat. Le nombre des femmes élues a considérablement augmenté; il a passé de 21 à 32 sièges, soit à 24,6 pourcent de l'ensemble des mandats. La proportion féminine au Grand Conseil bâlois a ainsi atteint celle de Genève, canton qui jusqu'alors était en tête sur le plan suisse.
Dossier: Elections cantonales - Bâle-Ville
Dossier: Elections cantonales 1984