La relation de la population avec les médias change. Une étude du Fög a souligné que la population a de moins en moins recours aux médias pour s'informer. Aussi, la volonté de payer pour s'informer diminue. En Suisse, seuls 17 pour cent de la population serait prête à payer pour s'informer (20% en Romandie et 16% en Suisse alémanique). Le Reuters Institute Digital News Report a aussi observé que les réseaux sociaux, comme Instagram, Twitter et TikTok, ne représentent pas une source d'information fréquente; seule une minorité des internautes s'y informe. Une étude française remarque d'ailleurs que la population passe moins de 5 minutes par jour à s'informer, alors que sa consommation de streaming ou de jeux vidéo augmente. La dernière étude de la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW) a aussi observé une baisse de l'information et une augmentation de la consommation de musique ou de streaming chez les jeunes vivant en Suisse (12-19 ans). Un article du Tages Anzeiger a souligné, en évoquant une étude de l'université de Zurich, que la population mondiale s'informe moins. Pour les chercheurs, ceci pourrait être lié à la négativité des sujets médiatisés. Cet aspect a aussi été mentionné par un article du Sonntagszeitung qui s'est interrogé sur la baisse de consommation – au début 2024, au plus bas depuis les années 90 – des Suisses et ses causes. L'article a ainsi affirmé que les conditions économiques étaient bonnes et contrastaient avec le faible taux d'achat des Helvètes. Une étude américaine a ainsi été évoquée. Cette dernière affirme que la tonalité des médias sur l'économie est devenue plus négative depuis 2018. Bien qu'en Suisse aucune étude n'ait fait de mesures équivalentes, une étude sur la «Qualität und Vielfalt der Unternehmensberichterstattung in Schweizer Medien» s'en approche. Les auteurs notent une augmentation de discours négatif sur les entreprises depuis 2017 et «eine wachsende Skandalisierung und Moralisierung in der Berichterstattung über Unternehmen». L'article mentionne la concurrence sur le marché médiatique, notamment avec les médias sociaux. Il suggère que comme les articles négatifs se vendent mieux, ceci pourrait expliquer ce développement. Cet article évoque finalement l'effet que cette tonalité médiatique négative peut avoir sur la perception de l'avenir par la population, particulièrement les jeunes. Il se base sur le «Hoffnungsbarometers 2024» de la Haute école de St-Gall qui affirme que la part de jeunes qui s'attendent à une dégradation de la qualité de vie augmente.
«Wenn die Angst vor den negativen Zukunftsperspektiven grösser ist als die Hoffnung auf eine positive Zukunft, entsteht das Gefühl der Hilfs- und Hoffnungslosigkeit». Es sei «vorallem der mangelnde Glaube an eine bessere gesellschaftliche Zukunft, der insbesondere bei jungen Menschenzunehmend Hilflosigkeit, Perspektivlosigkeit und Gleichgültigkeit auslöst» explique Andreas Krafft, l'auteur de l'étude. L'article a aussi rappelé que la question de savoir si la négativité est créée par les médias, ou si elle est rapportée par les médias, persiste.