La Commission de la politique de sécurité du Conseil national (CPS-CN) a déposé un postulat demandant au Conseil fédéral d'envisager la réintroduction de l'examen de conscience comme condition d'admission au service civil. Cette étude doit être présentée par le Conseil fédéral dans le cadre des travaux de révision de la loi sur le service civil (LSC).
Lors des débats au Conseil national, les parlementaires favorables à cet objet ont souligné le fait qu'il permettrait de répondre aux défis liés au manque d'effectif de l'armée en affirmant clairement l'importance d'un service militaire obligatoire. En effet, depuis que l'examen de conscience a été aboli en 2008, le nombre de personnes souhaitant effectuer un service civil a considérablement augmenté. Il est passé de près de 1300 en 2009 à 6799 en 2024, selon le conseiller national David Zuberbühler, (udc, AG) qui s'exprimait au nom de la majorité de la commission.
Cette position n'était pas partagée par la plupart des membres du Conseil national issus des rangs de la gauche. Le conseiller national Fabian Molina (ps, ZH) a ainsi affirmé que la droite majoritaire au Parlement «détruit le service civil petit à petit, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien».
Le Conseil fédéral a lui aussi appelé à rejeter ce postulat. S'exprimant au nom du gouvernement, le conseiller fédéral Guy Parmelin a ainsi affirmé qu'il «n'est pas possible d'évaluer un conflit de conscience chez une personne».
Lors du vote, l'objet a été adopté par 111 voix contre 76 et 3 abstentions. La minorité était principalement composée des écologistes et des socialistes.