La polarisation de la vie politique suisse est apparue dans les apparentements de listes beaucoup plus nettement que dans la campagne électorale proprement dite. Dans sept arrondissements électoraux ayant le système proportionnel, aucune entente interpartis n'a vu le jour. Trois partis gouvernementaux ont conclu, dans six cantons, la traditionnelle entente bourgeoise. Dans les cantons de Berne, de Thurgovie, de Vaud et du Jura, le PDC est allé seul au combat, ce qui a limité l'alliance au PRD et à l'UDC. A Neuchâtel une tentative de collaboration bourgeoise entre libéraux et radicaux n'a pu être menée à bien. En revanche, la réunion des petits partis du centre s'est opérée partout. Du côté de la gauche, on trouve également des structures typiques puisque, dans aucun des cantons de la Suisse alémanique, le PS n'a préconisé une entente avec un autre parti. Des coalitions se sont pourtant formées sous le vocable de «Bunte Koalition» (alliance du PdT, du PSO et des verts alternatifs sous la direction des POCH) à Zurich, Berne, Bâle-Ville, Soleure, Schaffhouse et Tessin. Par contre, en Suisse romande, la gauche a présenté un front uni dans les cantons de Genève et de Vaud ou une combinaison socialiste/chrétienne-sociale dans le canton du Jura. Partout on a pu constater la nette volonté des écologistes de se distancer des forces progressistes.
Dossier: Eidgenössische Wahlen 1983 - Überblick