Pour la première fois, la répartition des sièges lors de l'élection du parlement schwytzois s'est faite selon le système du double Pukelsheim. La part d’électeurs de chaque parti politique dans tout le canton détermine le nombre de mandats qu'un parti politique peut avoir au parlement cantonal. Un parti politique doit atteindre au moins 1% des suffrages dans l'ensemble du canton pour recevoir un mandat. Les mandats gagnés par les partis sont ensuite attribués aux 30 circonscriptions, si bien que chaque circonscription reçoit le nombre de mandats qui correspond à sa part de population. Au moins un mandat est garanti à chaque circonscription. Ce nouveau système a été accepté par référendum le 8 mars 2016, après que le Tribunal fédéral et l’Assemblée fédérale avaient, en 2012, qualifié l’ancienne procédure d’élection d'anticonstitutionnelle. En effet, certaines circonscriptions avaient alors un quorum supérieur à 10%, ce qui impliquait une variation du poids des voix des électeurs. Selon la jurisprudence du Tribunal fédéral, un système proportionnel est jugé anticonstitutionnel lorsque aucun mécanisme (regroupement de circonscriptions électorales ou double Pukelsheim par exemple) n'empêche les quorums naturels de plus de 10%. Au-delà de 10%, un quorum ne permet plus d’assurer l’égalité de valeur des suffrages lors du dépouillement. Lors de la révision totale de la Constitution cantonale du 24 novembre 2010, le parlement cantonal avait refusé d’introduire le modèle du double Pukelsheim, bien que les circonscriptions électorales fussent trop petites pour avoir un système proportionnel. En 2012, le Conseil des Etats voulaient octroyer la garantie fédérale à la constitution schwyztoise, malgré les oppositions du Conseil fédéral et du Tribunal fédéral concernant l’article 48 al.3 de la Constitution schwyztoise, selon lequel le Grand conseil est élu au système proportionnel. Le Conseil national, lui, se positionna en défaveur de l'octroi de la garantie fédérale. Lors de la procédure d’élimination des divergences, le Conseil des Etats demanda de séparer cet article du reste de la Constitution cantonale afin de permettre l'octroi de la garantie fédérale aux autres articles de la constitution. Le Conseil national refusa. L'octroi de la garantie fédérale à l'ensemble des articles fut donc retardé. La question sous-jacente opposait la souveraineté accordée aux cantons (art. 3 et 47 al. 1 BV) et le droit des électeurs de jouir des mêmes droits politiques (art.136 al.1 BV). En mars 2013, faisant suite au refus de la garantie fédérale pour l’article concernant le mode d’élection du Grand conseil, une initiative cantonale avait été lancée par l’UDC pour demander l’élection du parlement cantonal au scrutin majoritaire. Ce mode de scrutin aurait permis de contrer le problème lié au poids des voix des citoyens. A contrario, des députés issus des Verts, du PS, des Vert'libéraux, du PBD et du PEV avaient lancé quant à eux une initiative afin de conserver le système proportionnel dans le canton, tout en essayant d’assurer l'égalité du poids des voix des électeurs. Le système de répartition des sièges a donc été un sujet très discuté dans les médias durant la campagne.
Pour le renouvellement du pouvoir législatif, six listes ont été déposées: celle des libéraux-radicaux, de l’UDC, du PDC, du Parti socialiste et des Verts, des Indépendants, des Vert’libéraux du canton de Schwytz et, finalement, du Parti évangélique. Sur les 376 candidatures, 96 représentaient des femmes. Il faut noter que plusieurs personnes se sont portées candidates dans des circonscriptions ne correspondant pas à leur lieu d'établissement. Cela est permis dans la législation cantonale et donne ainsi la possibilité aux petites circonscriptions d'avoir un député qui les représente au parlement cantonal.
L’UDC a obtenu 33 sièges, représentant ainsi le parti le plus fort du parlement, suivi par le PDC (27 sièges), le PLR (22 sièges), le PS et et les Verts (15 sièges) et finalement les Vert'libéraux (3 sièges). En comparaison à 2012, l'UDC, le PDC et le PLR ont chacun perdu deux sièges. Les Vert'libéraux ont obtenu deux sièges supplémentaires et la gauche a eu un gain de quatre sièges. Le Parti évangélique, n'ayant pas atteint le quorum nécessaire pour obtenir un siège, s'est vu privé de représentation. Le nouveau parlement se compose donc de 66 anciens députés, auxquels s'ajoutent 34 nouveaux élus. C'est au sein de l'UDC que l'on retrouve le plus d'anciens députés (soit 23) et le plus grand nombre de nouveaux (soit 10). Sept anciens députés candidats n’ont pas été réélus. En comparaison avec l’ancienne législature, trois sièges occupés par des femmes ont été perdus et un total de 14 femmes figurent désormais au parlement cantonal. Le parlement est toujours majoritairement bourgeois. La composition en terme de force des partis reflète celle du nouveau gouvernement, où siègent trois membres de l'UDC, deux du PLR et deux du PDC.

Dossier: Kantonale Wahlen - Schwyz
Dossier: Kantonale Parlamentswahlen 2016