Grundlagen der Staatsordnung
Wahlen
In einem Teil der kantonalen Parlamentswahlen setzt sich eine Tendenz zur Verstärkung der Regierungsparteien und zur Gewichtsverschiebung nach links fort ; Verlierer sind hauptsächlich die neuen Rechtsgruppen — In Freiburg nehmen die Freisinnigen den Sozialdemokraten ihre Regierungssitze wieder. ab — Der Präsident der SPS unterliegt bei den Regierungsratswahlen in Baselstadt einem von bürgerlicher Seite unterstützten Dissidenten — In der Exekutive der Stadt Bern behauptet sich die von ihrer Partei, der SVP, nicht mehr nominierte Baudirektorin — In Biel gewinnt die Linke die absolute Mehrheit.
Le poids des facteurs régionaux rend difficile une analyse d'ensemble des élections cantonales. On constate cependant une confirmation partielle des deux tendances apparues lors des élections fédérales de l'année précédente, le renforcement des partis gouvernementaux et la progression de la gauche. Relevons en outre que l'affaiblissement conséquent des petits partis a principalement concerné les groupements de la nouvelle droite.
Elections cantonales du parlement
Sept cantons ont procédé au renouvellement complet de leur législatif.
A Bâle-Ville, onze formations politiques ont brigué, à fin mars, les suffrages des électeurs. A l'exception du MNA et de l'UDC, tout l'éventail politique suisse s'est engagé dans la campagne électorale
[1]. Le résultat de cette confrontation a permis au PRD de reconquérir une partie des sièges perdus en 1968 et 1972. Les socialistes poursuivent leur progression. Les POB (branche bâloise des Organisations progressistes) viennent sérieusement concurrencer le PdT qui, ayant perdu un mandat, retrouve une députation qui fut la sienne depuis 1960. L'échec enregistré par l'Alliance des indépendants entraîne une réduction sensible de son groupe. Celui-ci a diminué de plus de moitié en l'espace de deux législatures. Les autres partis se maintiennent (libéraux et évangéliques) ou essuient de légères pertes (PDC et AN)
[2].
En Thurgovie, le PS a mis à profit les élections de début avril pour récupérer une partie des sièges perdus en 1972 ; ce renouveau s'est effectué essentiellement au détriment du MNA. Autre vainqueur, l'UDC présente son gain de cinq mandats comme le résultat de sa politique d'ouverture, qui lui a permis de dépasser son image de porte-parole attitré de la paysannerie, et par là de glaner des voix auparavant radicales ou démocrates-chrétiennes
[3].
Poussée socialiste et stabilité des partis bourgeois se conjuguent dans le canton de Saint-Gall. Bien que perdant un siège, le PDC conserve la majorité absolue dans le parlement élu début avril ; le PRD pour sa part couche sur ses positions. Ainsi ces deux partis se répartissent de nouveau plus des trois quarts des mandats. Là aussi, l'avance du PS s'est réalisée au préjudice de la nouvelle droite, des républicains en l'occurrence, qui perdent six sièges alors que les socialistes en gagnent sept. La politique de centre gauche préconisée par l’AdI n'a pas trouvé l'écho attendu par ses dirigeants, qui entendaient doubler leur députation ; celle-ci est restée identique
[4].
Stabilité des districts ruraux et non-conformisme du chef-lieu caractérisent les élections au Grand Conseil de Schaffhouse. C'est en effet les votes urbains qui ont permis, à fin octobre, à trois petits partis de gagner des sièges, à savoir l'Adl, les évangéliques et les POCH, dont c'était la première entrée en lice. Parallèlement, deux autres petites formations, l'AN et les libéraux-socialistes, perdent leur représentation cantonale. Le PS voit sa députation diminuer de deux unités
[5].
A la mi-novembre, Fribourg a renouvelé, sans changement substantiel, son parlement ; seul le Parti indépendant chrétien-social a perdu un siège et consécutivement la possibilité de former un groupe parlementaire. La surprise est plutôt venue de la réapparition de coutumes électorales que l'on croyait défuntes : selon le Conseil d'Etat, l'achat de voix n'a cependant altéré les résultats que très superficiellement
[6].
Continuité également à Schwyz où, lors des élections d'avril, le PDC, bien que privé de trois sièges, a conservé la majorité absolue. Les radicaux remontent le handicap concédé il y a quatre ans et enlèvent deux mandats, le PS en recueillant un autre
[7].
Immobilisme dans le canton d'Uri, aucune modification n'intervenant lors des scrutins du mois de mai
[8].
Elections cantonales du gouvernement
Les élections à l'exécutif acquièrent, selon les situations régionales, des significations différentes. De la simple confirmation à l'épreuve de force, en passant par les rivalités personnelles, le registre des possibilités est étendu.
Plusieurs cantons n'ont fait que reconduire leur gouvernement ; ce fut le cas de
Saint-Gall et de la Thurgovie. Il en alla de même, malgré la présence de candidats d'opposition, d'ailleurs peu soutenus, dans les cantons de
Schaffhouse et de
Schwyz
[9].
Dans le canton d'Uri, les six conseillers d'Etat sortants furent réélus au premier tour ; restait à repourvoir le siège occupé auparavant par le radical A. Weber, démissionnaire. Au deuxième tour, le candidat officiel — péniblement désigné — du PRD dut affronter deux membres de son propre parti, dont le président en fonction, qui cherchaient à combattre la suprématie des représentants du chef-lieu à l'exécutif
[10]. Bénéficiant du soutien des deux autres partis, H. Dahinden réussit toutefois à s'imposer, sans pour autant faire l'unanimité
[11].
Contrastant avec l'élection du législatif, celle du gouvernement du canton de Fribourg donna lieu à une bataille dont le résultat fut longtemps incertain. A son issue, le PRD parvint à ravir aux socialistes les deux sièges qu'il leur avait concédés en 1971
[12]. Cette victoire n'est pas étrangère au soutien que les radicaux apportèrent au PDC lors des élections préfectorales, s'abstenant de présenter leurs propres candidats, bien que promoteurs de l'initiative en faveur de l'élection par le peuple de ces fonctionnaires. On constata en effet que le report des voix démocrates-chrétiennes au deuxième tour constitua un élément appréciable du double succès du PRD
[13].
Ennuis pour les socialistes à Bâle-Ville également. Par suite de la démission de deux de ses trois conseillers d'Etat, le PS désigna comme nouveaux candidats les conseillers nationaux K. Schnyder et H. Hubacher. Comme il y a quatre ans, le choix de ce dernier provoqua une vive opposition dans les rangs bourgeois
[14]. L'échec de H. Hubacher au premier tour permit à cette opposition, regroupée dans un « Comité d'action pour un gouvernement digne de confiance », de soutenir, lors du second tour, le socialiste dissident H. Schmid, candidat refusé par son parti, qui l'excluera pour sa candidature « sauvage »
[15]. Bien que les critiques adressées à H. Hubacher aient surtout concerné son incapacité gouvernementale supposée, sa fonction de président du PSS en faisait une cible privilégiée de cette contre-offensive, qui s'inscrit dans le cadre du durcissement des rapports entre les partis bourgeois et le parti socialiste
[16]. Malgré le soutien de la gauche et de l'extrême-gauche, le dirigeant socialiste fut battu par son ex-camarade
[17].
Elections communales
Des élections communales se sont déroulées dans trois grandes villes suisses.
A Berne, au niveau du législatif, les socialistes ont connu un recul important ; l'AN et les POCH y accèdent pour la première fois, accompagnés d'une scission de gauche de l'AdI, Alternative démocratique
[18]. L'événement a cependant été créé par la décision de l'UDC de ne pas représenter Ruth Geiser-Im Obersteg, municipale sortante. On lui reprocha tout d'abord ses relations privées avec un autre membre, socialiste, de I'exécutif bernois, puis son incompétence professionnelle et son manque d'assiduité aux réunions du parti
[19]. Les commentateurs de presse indiquèrent d'autres motifs possibles : pressions radicales, vu l'entente PRD-UDC ; difficultés d'être femme en politique, voire interventions de milieux de la construction, mécontents de la répartition des mandats effectués par la Directrice des travaux
[20]. Soutenue par un comité d'action et bénéficiant des avantages de la proportionnelle, Ruth Geiser parvint toutefois à conserver son siège, au détriment des radicaux.
A Bienne, compte tenu des tendances libérales-socialistes de l'Entente biennoise hors parti, la gauche a sensiblement progressé. Elle obtient en effet la majorité du Conseil municipal, ainsi que sa présidence ; elle dispose en outre de 35 mandats sur 60 au Conseil communal
[21].
En ville de Saint-Gall, les grandes formations politiques (PDC, PRD, PS, AdI) ont consolidé leur hégémonie, alors que les républicains (orthodoxes et dissidents) disparaissent. Une seule petite formation conserve un siège, l'Action politique Pro Saint-Gall
[22].
Des élections communales ont eu lieu dans le canton de
Neuchâtel ; elles se sont soldées par une avance socialiste et libérale, aux dépens des radicaux et du Parti progressiste national. A La Chaux-de-Fonds, la troisième tentative fut la bonne pour l'Adl qui, grâce au renfort du transfuge socialiste C. Robert, conseiller communal sortant, a pu pénétrer au Conseil général
[23]. Dans le canton du
Tessin, la formation d'un cartel des gauches (PS, PSA, PdT) a ravivé la lutte électorale, amenant une participation au scrutin de près de 80 %. Grâce à cette entente, la gauche a pu rattraper le terrain perdu il y a quatre ans
[24]. En
Valais, malgré quelques déplacements de voix et une légère avance socialiste, la tendance fut à la stabilité, comme l'indique le double échec du Parti libéral et du Parti indépendant chrétien-social, qui n'ont obtenu aucun siège
[25].
[1] Présentation des formations politiques : BN, 35, 12.2.76 ; 36, 13.2.76 ; 37, 14.2.76 ; 39, 17.2.76 ; 40, 18.2.76 ; 42, 20.2.76 ; 43, 21.2.76 ; 45, 24.2.76 ; 46, 25.2.76 ; NZ, 41, 7.2.76 ; 45, 10.2.76 ; 47, 12.2.76 ; 49, 14.2.76 ; 53, 17.2.76 ; 55, 19.2.76 ; 60, 23.2.76.
[2] NZ, 94, 24.3.76 ; 95, 25.3.76 ; BN, 71, 25.3.76. Elections précédentes : cf. APS, 1972, p. 30 ss., 1968, p. 28 ss.
[3] SZ, 81, 6.4.76 ; LNN, 81, 6.4.76 ; NZZ, 81, 6.4.76.
[4] Ostschw., 26, 2.2.76 ; 27, 3.2.76 ; Tat, 27, 2.2.76.
[5] BN, 231, 27.10.76 ; NZZ, 252, 27.10.76.
[6] Lib., 38, 15.11.76 ; NZZ, 272, 19.11.76 ; TLM, 321, 16.11.76 ; 323, 18.11.76 ; 324, 19.11.76 ; 335, 30.11.76 ; 337, 2.12.76.
[7] LNN, 86, 12.4.76 ; Vat., 86, 12.4.76.
[8] LNN, 102, 3.5.76 ; Vat., 102, 3.5.76. Cf. note 25 du tableau.
[9] Saint-Gall : Ostschw., 68, 22.3.76 ; Thurgovie : NZZ, 44, 23.2.76 ; Schaffhouse : NZZ, 226. 27.9.76 ; Schwyz : LNN, 86, 12.4.76.
[10] LNN, 82, 7.4.76 ; 83, 8.4.76 ; 102, 3.5.76.
[11] LNN, 114, 17.5.76 ; Vat., 114, 17.5.76.
[12] Cf. APS, 1971, p. 42.
[13] Lib., 56, 6.12.76 ; TLM, 341, 6.12.76 ; 24 heures, 285, 6.12.76.
[14] Cf. APS, 1972, p. 30. Désignation : BN, 18, 23.1.76.
[15] H. Schmid, déçu par sa non-désignation, avait démissionné de la présidence du groupe parlementaire socialiste bâlois et de celle de la section cantonale de la VPOD. Cf. Bund, 20, 26.1.76 ; TLM (ats), 86, 26.3.76 ; Ww, 13, 31.3.76.
[16] Cf. ci-dessous part. IIIa (Parti socialiste suisse).
[17] JdG, 78, 2.4.76 ; 80, 3.4.76 ; BN, 80, 3.4.76 ; NZ, 104, 2.4.76 ; 108, 5.4.76.
[18] Bund, 287, 7.12.76 ; TW, 287, 7.12.76 ; 288, 8.12.76 ; 291, 11.12.76.
[19] Bund, 68, 22.3.76 ; TA, 99, 29.4.76 ; BZ, 187, 12.8.76.
[20] NZ, 93, 23.3.76 ; TLM, 230, 17.8.76 ; 231, 18.8.76.
[21] TA, 274, 23.11.76 ; TLM, 328, 23.11.76 ; TW, 275, 23.11.76.
[22] Ostschw., 214, 13.9.76 ; BüZ, 216, 14.9.76 ; NZZ (sda), 215, 14.9.76.
[23] 24 heures, 107, 8.5.76 ; 108, 10.5.76 ; NZZ, 109, 11.5.76.
[24] Dov., 80, 6.4.76 ; Libera Stampa, 79, 5.4.76 ; VO, 80, 6.4.76 ; 24 heures, 82, 7.4.76.
[25] TLM, 341, 6.12.76 ; 342, 7.12.76 ; 348, 13.12.76 ; 24 heures, 286, 7.12.76 ; 292, 14.12.76.