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Grundlagen der Staatsordnung
Wahlen
Unbestrittene Ständeratsablösung in Nidwalden — Die Wahlen der Kantonsbehörden zeigen eine Tendenz zur Polarisierung unter den grösseren Parteien; die Sozialdemokraten werden in Genf und im Aargau wieder zur stärksten Partei — Die CVP verliert Exekutivmandate im Kanton Genf und in der Stadt Lausanne.
 
En 1977, la composition du Conseil des Etats s'est à peine modifiée. Le seul changement survenu depuis les élections fédérales de 1975 concerne la représentation de Nidwald. Le conseiller aux Etats Amstad, démocrate-chrétien, a été élu juge au Tribunal fédéral des assurances en automne 1976 et il a donc dû quitter la chambre des cantons. En avril, la Landsgemeinde de Nidwald a élu son successeur en la personne de N. Zumbühl, membre du gouvernement cantonal et président du PDC de son demi-canton [1].
Elections cantonales
Voir le tableau: elections_ccc_1977.pdf
Comme de coutume, les élections des autorités cantonales n'ont pas donné un résultat politique uniforme. Parmi les partis traditionnels, on a constaté une certaine tendance à la polarisation dont ont notamment profité les socialistes et les libéraux. La clientèle électorale des petites formations politiques est généralement restée peu importante.
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L'événement le plus frappant fut le degré de bipolarisation à Genève. En effet, après une campagne électorale plus «folklorique» que d'habitude et qui s'est déroulée principalement sous le signe de la protection de l'environnement, les socialistes et les libéraux ont le 16 octobre gagné de façon surprenante des électeurs, donc des sièges au Grand Conseil. En revanche, les radicaux et les démocrates-chrétiens, plus centristes, ont subi des pertes. Leur recul fut en partie attribué au fait que des représentants de ces deux partis sont impliqués dans certains scandales immobiliers et financiers. Le Parti socialiste est donc devenu le premier parti du canton, ce qui n'était plus le cas depuis les années 30, tandis que les libéraux prenaient la tête de l'entente bourgeoise qui a conservé de justesse la majorité absolue des sièges. Mais, les extrêmes se sont aussi affaiblis: le Parti du travail qui passe pour vieilli a poursuivi son déclin, alors que Vigilance a tout juste atteint le quorum de 7%, indispensable pour obtenir des sièges. La tentative d'implanter un parti écologiste dans la vie politique de la ville du bout du lac a échoué, surtout à cause de la présence de deux groupes rivaux [2].
Ce déplacement du rapport des forces entre les partis s'est répercuté sur les élections au Conseil d'Etat qui ont eu lieu le 13 novembre. Avant les élections parlementaires déjà, les deux conseillers d'Etat radicaux, G. Duboule et Henri Schmitt, âgé alors que de 51 ans, ainsi qu'un des deux démocrates-chrétiens, J. Babel, avaient annoncé leur démission du gouvernement. Après les résultats du 16 octobre, les libéraux vainqueurs réclamaient un second siège au Conseil d'Etat. Le PDC renonça donc à présenter un deuxième candidat, modifiant ainsi la pondération entre les cinq candidats de la coalition bourgeoise. La gauche, elle, proposait à nouveau les deux socialistes déjà conseillers d'Etat ainsi que A. Magnin, secrétaire général du Parti du travail. Celui-ci a atteint, comme en 1973 déjà, le quorum fixé à un tiers des voix, mais il fut battu au nombre de. voix. Un neuvième candidat, représentant de Vigilance, fut largement distancé. Les nouveaux conseillers d'Etat sont le libéral P. Wellhauser et les radicaux R. Ducret et A. Borner. La participation diminua encore lors des deux élections; elle est tombée à quelque 40% pour celle du Conseil d'Etat [3].
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Une tendance analogue, mais moins marquée, s'était déjà dessinée à Neuchâtel où le législatif et l'exécutif avaient été renouvelés le 3 avril. La campagne fut comme à l'habitude moins animée. Le thème principal a été la reprise économique dans un canton fortement touché par la crise. Cela a probablement contribué à faire augmenter un peu la participation électorale. Tant les partis de gauche (moins unitaire qu'à Genève) que les libéraux ont gagné des électeurs, mais seuls les seconds ont aussi gagné un siège. En revanche, les radicaux ont enregistré des pertes sévères, dans les villes notamment, mais, curieusement, non pas dans le Val-de-Travers où, en 1976, avait éclaté le plus grave conflit du travail de l'année. L'Alliance des indépendants a renouvelé à La Chaux-de-Fonds le succès qu'elle y avait obtenu l'année précédente sur le plan communal [4]. Lors de l'élection du Conseil d'Etat, seuls les trois candidats des partis bourgeois ont atteint la majorité absolue comme en 1973. Le représentant du Parti ouvrier et populaire (communiste) qui avait obtenu le plus petit nombre de voix se retira à nouveau, si bien que les candidats socialistes furent tacitement élus. Chez les radicaux, A. Brandt a remplacé le conseiller d'Etat C. Grosjean qui avait renoncé à se représenter [5].
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En Argovie, le résultat des élections du 13 mars est comparable à ceux des deux cantons romands précités à la différence, cependant, que dans ce cas le gain profita aux radicaux pour ce qui est des partis bourgeois, tandis que le PDC, reprenant une position plutôt à droite, a été battu. Le Parti socialiste qui, des décennies durant, avait été le parti le plus fort, avant de se voir supplanter par le PDC en 1973, a réussi à lui reprendre la première place. La perte importante subie par le PDC (9 sièges) est due pour une bonne part aux aléas du système proportionnel. L'Alliance des indépendants a obtenu, de son côté, un certain succès. Les partis de la nouvelle droite profitèrent du fait que le même jour les citoyens étaient appelés à voter sur trois de leurs initiatives fédérales. Cette circonstance a probablement contribué à faire légèrement monter le taux de participation. Le groupe de la gauche libérale «Team 67» n'est plus descendu dans l'arène électorale. La campagne a été dominée par la politique financière, le peuple ayant quelques semaines auparavant rejeté un crédit pour des investissements d'Etat, sorte de budget conjoncturel [6]. La plupart des partis évitèrent les questions brûlantes,. soit la construction des centrales nucléaires et la création d'une université en Argovie [7]. Pour la première fois, l'élection du gouvernement et celle du parlement argoviens tombaient le même jour. Les membres de l'exécutif furent confirmés dans leur charge sans qu'il y eut de candidature d'outsider [8].
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Tout se déroula autrement à Soleure, quatrième canton industriel à renouveler ses autorités. Bien que la crise l'ait touché tout autant que Neuchâtel, les élections du 8 mai donnèrent une image de grande stabilité. Puisque l'Alliance des indépendants ne représentait plus de candidat au législatif, un siège était donc à prendre. Le vainqueur de cette compétition électorale ne fut pas le Parti socialiste qui avait pourtant mené, comme ailleurs, une campagne vigoureuse, mais le PDC qui, à Soleure également, défend.une position centriste. Ces élections confirmèrent les conseillers d'Etat sortants; le candidat du POCH ne récolta que peu de voix. La participation a diminué, mais son taux fut encore de 60% [9].
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Dans le canton du Valais les élections provoquent des remous considérables, et une participation supérieure à 70% est encore. habituelle. Le Parti socialiste, qui est dans l'opposition, a réussi,. le 6 mars — avec l'aide de groupes du Haut-Valais qui lui sont proches — à effacer son échec de 1973. Cependant, son avance ne s'est pas opérée aux dépens du PDC majoritaire puisque ce sont divers petits groupes qui en firent les frais. La vedette des socialistes, Gabrielle Nanchen, jeune conseillère nationale et candidate au Conseil d'Etat, récolta 5000 voix de plus que son rival radical, le conseiller d'Etat sortant Bender, celui-ci n'ayant pas été reporté par le PDC sur une liste commune de cinq candidats. Au second tour, il y avait encore en lice un des trois magistrats PDC et le représentant des chrétiens-sociaux du Haut-Valais. La candidate socialiste aurait pu être élue au gouvernement, si la Constitution valaisanne n'interdisait pas l'élection au Conseil d'Etat de deux citoyens habitant le même district. C'est ainsi que le seul nouveau membre du gouvernement cantonal fut Hans Wyer, président du Conseil national et du PDC suisse, qui a occupé à l'exécutif le siège de W. Loretan, démissionnaire, qui y représentait les chrétiens-sociaux du Haut-Valais [10]. Mais la Constitution cantonale l'obligea, lui aussi, à une renonciation. En effet, puisqu'elle prescrit qu'un seul membre du gouvernement valaisan peut, siéger aux Chambres fédérales, il dut abandonner son siège et sa présidence à Berne [11].
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Pour les élections parlementaires dans les Grisons, qui se répètent tous les deux ans selon le système majoritaire, les facteurs personnels et locaux jouent un rôle plus important que dans la plupart des autres cantons. Puisque les pourcentages des électeurs de chaque parti ne sont pas calculables et que la répartition des sièges dépend quelquefois d'arrangements, selon la règle de la rotation, entre certains partis, il n'est pas possible de dégager une tendance. Le résultat des scrutins des ler et 15 mai confirma une certaine stabilité qui ne fut compromise ni par certains scandales dans le domaine privé, ni par la première apparition de l'Action nationale [12].
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Dans quelques autres cantons, seuls certains sièges étaient à repourvoir au sein du gouvernement. Mais il n'y eut pas de changement dans le rapport des forces entre partis politiques. La bataille électorale n'eut lieu qu'à Zurich et à Schwytz.
A Zurich, l'un des représentants de l'UDC, A. Günthard, décéda en novembre 1976. A nouveau, le Parti socialiste tenta de reconquérir son second siège gouvernemental, perdu en 1963, en présentant, pour la première fois, une candidature féminine, celle d'Hedi Lang, conseillère nationale. Elle fut battue par le candidat de l'UDC, K. Gisler, président du Grand Conseil, qui était soutenu par les radicaux et les démocrates-chrétiens.
A Schwytz, en revanche, c'est le socialiste J. Diethelm qui s'est retiré et le jeune parti cantonal UDC a tenté de ravir ce siège aux socialistes. Cependant, H. Kistler, candidat socialiste, remporta la victoire, soutenu qu'il était par le PDC et le Parti radical [13].
A Lucerne, les radicaux remplacèrent leur conseiller d'Etat démissionnaire, A. Krummenacher, par R. Bühler. Cette élection fut tacite [14].
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Élections communales
Voir le tableau: elections_ccc_1977.pdf
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Il n'y eut d'élections communales générales que dans une seule grande ville: Lausanne. Tant les partis bourgeois (radicaux, libéraux, démocrates-chrétiens) que la gauche (socialistes, POP) tentèrent d'obtenir la majorité absolue, la nouvelle droite et le Mouvement pour l'environnement les en ayant empêchés en 1973. Le 13 novembre, l'Action nationale qui, cette fois-ci, allait au combat sans l'appui des républicains, perdit tous ses sièges. En revanche, les écologistes renforcèrent leur représentation, de telle sorte qu'à eux seuls ils font pencher la balance [15]. C'est ainsi que lors de l'élection de la Municipalité qui, à Lausanne, est élue par le Conseil communal, leur appui décisif fut recherché par les deux camps. Afin de ne pas abandonner la majorité à une coalition de gauche, les radicaux et les libéraux lâchèrent le PDC, leur plus faible allié et sacrifièrent ainsi son représentant à la Municipalité, le conseiller national R. Mugny. Il fut remplacé à l'exécutif communal par l'écologiste J.-Ch. Rochat dont le groupe assura, en contrepartie, la réélection du syndic radical J.-P. Delamuraz [16].
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Les autres communes du canton de Vaud ont renouvelé leurs autorités le même jour. Il en est résulté une constellation politique analogue à celle des élections cantonales genevoises et neuchâteloises: avance des socialistes et des libéraux au détriment du POP et des radicaux. En revanche, aux élections communales dans le canton de Soleure, les partis de gauche (socialistes et POCH) ont obtenu des succès aux dépens des partis bourgeois [17].
A Wlnterthour, un radical s'est retiré de l'exécutif communal. Pour le remplacer, le candidat radical P. Arbenz l'a emporté de justesse sur un candidat socialiste. Mais des irrégularités concernant le calcul de la majorité absolue provoquèrent un recours demandant une nouvelle élection. Cependant, une décision de l'autorité de district compétente permit de l'éviter [18].
Dans maints cantons, les femmes ont renforcé leur représentation qui a atteint des pourcentages jusqu'alors inégalés: 22% de femmes au Grand Conseil genevois et 23% au Conseil communal de Lausanne.
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[1] Amstad: BO CN, 1976, p. 1738; BO CE, 1976, p. 550. Zumbühl, Landammann sortant, ne rencontra aucune opposition sérieuse (LNN, 95, 25.4.77). — Les deux CE élus au CF en décembre 1977 n'ont été remplacés qu'en 1978 (cf. supra, part. I, 1c, Regierung).
[2] Campagne: 24 Heures, 234, 8.10.77; Ldb, 236, 11.10.77; NZZ, 240, 13.10.77. Scandales: JdG, 230, 3.10.77; 24 Heures, 239, 14.10.77; cf infra, part. I, 6c (Bodenrecht). Résultats: presse du 17.10.77. Ecologistes: JdG, 225, 27.9.77. Il y a eu concurrence entre le Rassemblement démocratique genevois et le Mouvement pour une écologie humaine qui présentait une liste commune avec l'Adi.
[3] Démissions: TG, 105, 10.5.77; 24 Heures, 133, 10.6.77. Revendication libérale: JdG, 244, 19.10.77. Résultats: presse du 15.11.77.
[4] Campagne: TLM, 85, 26.3.77; NZZ, 74, 29.3.77; 24 Heures, 76, 31.3.77. Résultats: presse du 5.4.77. Sur la grève dans le Val-de-Travers (Dubied) cf. APS, 1976, p. 126 s. La Chaux-de-Fonds: cf. APS, 1976, p. 34.
[5] Résultats: presse du 4.4.77. Retrait de la candidature popiste (A. Dubois): VO, 79, 7.4.77.
[6] Résultats: presse des 15 et 16.3.77. Campagne: BaZ, 34, 5.3.77; SZ, 57, 9.3.77; Tat, 60, 11.3.77. Nouvelle droite: cf. infra, part. I, 2 (Demokratische Mitsprache) et 7d (Politique à l'égard des étrangers). Budget conjoncturel: cf. infra, part. I, 4a (Konjunkturpolitik).
[7] Cf infra, part. I, 6a (Centrales nucléaires) et 8a (Hautes écoles).
[8] Résultats: presse du 14.3.77. Cf. NZZ, 59, 11.3.77.
[9] Résultats: presse des 9 et 10.5.77. Campagne: BaZ, 91, 4.5.77; TA, 104, 5.5.77; NZZ, 105, 6.5.77; 24 Heures, 106, 7.5.77.
[10] Résultats: presse des 7, 8 et 14.3.77. Refus d'une liste commune: presse du 28.2.77.
[11] Presse du 6.4.77.
[12] TA, 96, 26.4.77; Vat., 98, 28.4.77; 106, 7.5.77; NZZ, 99, 29.4.77; BZ, 103, 2.5.77; 115, 16.5.77.
[13] Zurich: presse du 12.11.76 et du 31.1.77; NZZ, 296, 17.12.76; TA, 297, 20.12.76. Schwyz: presse du 13.4.77.
[14] LNN, 201, 30.8.77. C'était la première élection tacite au Conseil d'Etat depuis l'introduction de cette modalité en 1970 (cf. APS, 1970, p. 168).
[15] TLM, 314, 10.11.77; 320, 16.11.77.
[16] 24 Heures, 282, 3.12.77; VO, 271, 5.12.77; JdG, 285, 6.12.77.
[17] Vaud: 24 Heures, 266, 15.11.77. Soleure: SZ, 134, 13.6.77.
[18] TA, 56, 8.3.77; Ldb, 60,14.3.77; 65, 19.3.77; 91, 21.4.77; NZZ, 110, 12.5.77. L'autorité du district déclara que les bulletins portant un trait n'étaient pas à considérer comme nuls, mais comme blancs.
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