On rappela aussi au gouvernement les promesses faites lors du rejet de l’intiative Albatros, concernant les autres matières toxiques des gaz d'échappement. Pour prendre des mesures plus sévères, l'exécutif devrair résilier la convention de la Commission économique pour l'Europe sur les équipements et pièces de véhicules à moteur, signée en 1973 et qui énumère les normes internationales concernant les gaz. Afin d'éviter l'opposition des autres Etats, le gouvernement chercha un compromis. Il décida, en juillet également, de résilier la convention et d'édicter des règlements plus stricts, mais qui n'entreront pleinement en vigueur qu'en 1986. A partir de 1982 la Suisse connaîtra les normes existant actuellement en Suède et aux Etats-Unis. La nouvelle fut mal accueillie. Les organisations de protection de l'environnement approuvèrent la résiliation de l'accord, mais estimèrent que reculer le délai d'application jusqu'en 1986 était une manière de tromper les citoyens, à qui l'on avait promis des délais plus courts. Elles se plaignirent de la perméabilité du Conseil fédéral aux considérations de l'industrie. Le Touring Club Suisse critiqua en revanche la résiliation, pensant qu'elle conduirait à un gonflement des stations fédérales d'examen et d'essai, et rendrait difficile l'importation directe de véhicules. Il soutint qu'on ne pourrait atteindre ces normes jusqu'en 1986, pour des raisons techniques. L'organisation faîtière des importateurs et constructeurs suisses de la branche des véhicules s'exprima de la même manière. La CEE s'étonna et déclara n'être pas en mesure de livrer des voitures correspondant aux nouvelles normes. La presse releva en conclusion que le gouvernement avait essayé de choisir une voie moyenne entre des oppositions irréductibles, et n'avait pas ainsi fait preuve de beaucoup de courage.